Derniers apports d’azote et maladies sur céréales : observer pour décider
Blés et orges sont en très bon état végétatif. Les pluies de cette dernière quinzaine et les températures dans la médiane ont permis un développement rapide des cultures. Le point sur les prochaines interventions à prévoir.

Dans la plupart des situations, les blés semés à partir du 20 octobre atteignent aujourd’hui le stade dernière feuille pointante. Quant aux orges, elles sont au stade dernière feuille étalée ou à sortie des barbes.
A la faveur des pluies annoncées, les derniers apports d’azote sont à programmer pour assurer la nutrition pour la fin du cycle. L’ajustement de la dose par un outil de pilotage permettra de s’adapter aux conditions de l’année.
C’est également le moment de surveiller le développement des maladies foliaires, notamment septoriose sur blé, helmintosporiose et rhynchosporiose sur orge. Les interventions seront à positionner à partir de dernière feuille étalée.
Bien observer les stades
Les parcelles de blé tendre atteignent actuellement le stade dernière feuille pointante, les semis précoces sont actuellement au stade gonflement de l’épi.
Pour les blés durs, comme Miradoux et Anvergur semés en novembre, la dernière feuille ne sortira que dans une dizaine de jours.
Attendre la sortie de la dernière feuille pour engager le pilotage de l’azote
La période de sortie de la dernière feuille est particulièrement pertinente pour piloter la fertilisation azotée. En effet, sans même ajuster la dose totale apportée, les fractionnements avec un troisième apport réalisés à cette période, par rapport à la même dose apportée en 2 fois, permettent d’améliorer simultanément rendement (0,6 à 1 q/ha) et protéines (0,2 à 0,3 point), comme l’ont montré plus de 200 essais menés par ARVALIS et ses partenaires.
Pour que l’apport soit bien valorisé, on estime qu’un minimum de 15 mm de pluie dans les 15 jours est nécessaire. Les blés sont capables d’absorber de l’azote jusqu’au stade floraison. A cette période de l’année, la probabilité de pluie est particulièrement élevée et les années défavorables à cet apport sont très rares. Le printemps 2022 fait exception : seule année défavorable sur 25 ans.
Si la dose conseillée dépasse 60 kg N/ha, il peut être judicieux de la fractionner en apportant 40 kg N/ha dès la prochaine fenêtre météo favorable, puis le solde 8 à 10 jours plus tard.
En cas d’utilisation de solution azotée, intervenir avant ou pendant une pluie significative (plus de 5 mm).
Septoriose : une année particulièrement favorable à la maladie
L’inoculum actuel estimé par le modèle Septo-LIS® est élevé. Il est supérieur aux deux dernières années. Les conditions climatiques entre le stade 2 nœuds (au moment où la F2 définitive pointe) et la floraison sont déterminantes sur la nuisibilité finale de cette maladie. Depuis le stade 2 nœuds, les conditions lui sont particulièrement favorables et les pluies annoncées vont accentuer le risque.
Quand intervenir ?
- Si un premier traitement a été réalisé au stade deux nœuds, la septoriose est contrôlée sur les étages foliaires inférieurs. Le traitement peut s’envisager avec plus de souplesse : entre dernière feuille étalée et début épiaison. Sur variété sensible, c’est l’apparition de la rouille brune qui déclenchera plus tôt l’intervention.
- Pour les parcelles qui n’ont reçu aucun traitement et atteignant le stade dernière feuille pointante, l’intervention fongicide est à engager quand la dernière feuille sera entièrement déployée. Ne pas attendre l’épiaison pour éviter de passer trop en curatif. La dose devra être adaptée en conséquence pour conserver une certaine « curativité » et s’adapter à la sensibilité des variétés vis-à-vis de la septoriose et de la rouille brune.
Helminthosporiose de l’orge : un risque modéré à fort
Les conditions climatiques récentes ont été favorables aux contaminations.
- Si un premier traitement a été réalisé, la protection fongicide peut être adaptée à la pression du moment et à positionner avec la sortie des barbes.
- Pour les parcelles dans lesquelles aucun traitement n’a été réalisé, l’intervention est à positionner dès que les conditions d’application sont réunies à partir de DFE/sortie des barbes. Les ajustements de dose seront plus modérés, l’absence de premier traitement demandant une meilleure « curativité » au traitement.
En présence d’un traitement de semences SYSTIVA, ne pas appliquer de solutions à base de SDHI en traitement foliaire (Reyvistar XL, Elatus Era, Kardix, Librax…).
Maladies du blé dur : un risque modéré
Compte tenu de la pression septoriose actuelle et de la moindre sensibilité du blé dur à cette maladie, la protection peut être allégée à la sortie de la dernière feuille sur cette cible.
Message rédigé par ARVALIS, avec l’appui des techniciens des Chambres d’Agriculture de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne, Soufflet Agriculture, groupe Piveteau, coopérative de Mansle Terre Atlantique et Océalia.
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