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Hauts-de-France / Normandie

Lin fibre de printemps : maîtriser l'oïdium dès les premiers symptômes

En lin fibre de printemps, les stades s'échelonnent actuellement entre  10 et 70 cm, selon les dates de semis et le secteur. Malgré le stress climatique, il est nécessaire de maintenir une protection fongicide contre les maladies, notamment contre l'oïdium.

Oïdium sur lin fibre de printemps en 2025

Cette semaine, une majorité des parcelles observées dans le cadre du Bulletin de Santé du Végétal (BSV) se situe au stade 40 cm, quelle que soit la date de semis (Figure 1). Parmi celles-ci, des linières semées à la mi-mars approchent du stade floraison.

Figure 1 : Suivi des stades du lin fibre – BSV inter-régional 2025
Figure 1 : Suivi des stades du lin fibre – BSV inter-régional 2025

Cette situation s’explique par un cumul de facteurs à l’origine d’un stress pour la culture. Depuis les semis, un déficit en eau (Figure 2), associé à des conditions venteuses Nord - Nord Est et une augmentation des températures, est observé en plaine, quel que soit le secteur de production. Les épisodes orageux de fin avril – début mai ont été bénéfiques aux linières qui ont reçu de l’eau, mais les cumuls restent relativement modérés (entre 10 et 25 mm). Pour les autres, le stress en cours de culture s’est accru.

Les problèmes de structure de sol, en lien avec de possibles tassements suite aux pluviométries abondantes au cours de l’automne/hiver 2023-2024, renforcent l’hétérogénéité de stades des parcelles et limitent probablement l’enracinement par endroit. Des différences s’observent entre les parcelles selon les secteurs, les épisodes pluvieux, mais aussi les créneaux de semis.

Figure 2 : Cumuls de pluies du 25 mars au 15 mai 2025
Figure 2 : Cumuls de pluies du 25 mars au 15 mai 2025

Poursuivre la protection, un enjeu prépondérant pour préserver le potentiel !

Ces conditions climatiques engendrent une forte progression de l’oïdium dans les linières. Cette maladie peut être très préjudiciable pour l’élaboration du rendement en fibres longues de la culture si elle s’exprime tôt dans le cycle de la culture. Il est donc primordial de la maîtriser dès lors que les premiers symptômes apparaissent sur les plantes.

Cette situation est similaire à celle connue durant la campagne 2023. L’oïdium s’était installé tôt dans le cycle de la végétation du lin. La maladie s’était ensuite développée rapidement pendant la phase d’élongation des plantes. Son impact a été particulièrement fort sur la zone de production (Figure 3).

En effet, dans les trois essais comparant différents niveaux protections fongicides menés dans l’Eure, en Seine-Maritime et dans la Somme, malgré des rendements faibles, compris entre 740 et 950 kg/ha de lin teillé, la nuisibilité de la maladie atteint jusqu’à 350 kg/ha de perte entre les meilleures protections et les témoins non traités, en lien avec l’intensité de l’oïdium.

Figure 3 : Rendements en lin teillé (q/ha) selon différents niveaux de protection fongicide - Trois essais 2023 avec présence d’oïdium
Figure 3 : Rendements en lin teillé (q/ha) selon différents niveaux de protection fongicide - Trois essais 2023 avec présence d’oïdium

Pour les parcelles concernées par la production de semences, la protection contre les maladies est tout aussi importante.

En effet, l’impact des maladies peut être à la fois quantitatif et qualitatif. 

Figure 4 : Rendement en graines en q/ha en fonction de l’intensité d’oïdium
Figure 4 : Rendement en graines en q/ha en fonction de l’intensité d’oïdium

Le positionnement de la protection fongicide a également tout son intérêt : plus l’on protège tôt, moins les maladies se développent et sont plus faciles à maîtriser. Un positionnement en fin de cycle permet un gain de 59 % en graines par rapport à un témoin non traité (Figure 5)

Figure 5 : Ecart de rendement en graines en % par rapport au témoin non traité
Figure 5 : Ecart de rendement en graines en % par rapport au témoin non traité

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