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Lorraine

Absence de pluies : de rares situations nécessitent une protection contre les fusarioses des épis

La majorité des blés se situent actuellement au stade début floraison. C’est le moment d’évaluer le risque fusarioses même si les pluies sont inexistantes.

Symptômes de fusarium graminearum sur blé tendre

Si les pluies abondantes et régulières de mars - avril ont pu favoriser la maturation des périthèces, formes de survie du champignon sur les résidus de cultures, leur absence aujourd’hui permet de limiter fortement le risque de contaminations. En effet, moins il pleut dans les sept jours encadrant la floraison, moins le risque est élevé.

Au-delà de ce risque climatique, l’analyse doit également prendre en considération différents facteurs (tableau 1).

Dans ce raisonnement, le type de fusarioses est en effet important, car derrière le nom de maladie, se cache en réalité une multitude de champignons. Parmi cette diversité, deux types se rencontrent plus fréquemment dans notre région : Fusarium graminearum, qui peut entraîner un effet négatif sur la qualité des grains et Microdochium spp., responsable de symptômes plus spectaculaires que graves. La proportion entre ces deux champignons est plutôt déterminée par les températures : Microdochium spp. se développe mieux quand elles sont plus fraîches tandis que  Fusarium graminearum est favorisé par des températures élevées, ce qui est le cas cette année.

Tableau 1 : Grille d’évaluation du risque d’accumulation du déoxynivalénol (DON) dans le grain de blé tendre et d’aide au traitement contre la fusariose sur épi (Fusarium graminearum)
Tableau 1 : Grille d’évaluation du risque d’accumulation du déoxynivalénol (DON) dans le grain de blé tendre et d’aide au traitement contre la fusariose sur épi (Fusarium graminearum)

Le risque a priori à la parcelle (note de risque croissant de 1 à 6) est déterminé en fonction de la rotation, du travail du sol et de la gestion des résidus, et de la sensibilité de la variété aux fusarioses :

  •  Notes 1 et 2 : le risque est faible en toutes circonstances.
  • Note 3 : le risque est plutôt modeste sauf si le cumul de pluies autour de la floraison est supérieur à 40 mm.
  • Notes 4 et 5 : le risque est élevé sauf s’il fait sec autour de la floraison (cumul de pluies inférieur à 10 mm).
  • Notes 6 et 7 : le risque est élevé en toutes circonstances.

Ainsi, dans les conditions à floraison de 2023 en Lorraine, c’est uniquement la première colonne faisant référence à une pluviométrie inférieure à 10 mm qui doit être prise en compte. Seules les rares situations combinant un précédent maïs ensilage à une variété sensible (par exemple Complice ; Chevignon, moyennement sensible, n’est pas concernée ) et l’absence de travail du sol profond sont donc à protéger.

Figure 1 : Sensibilité des variétés au risque DON* (F. graminearum) - échelle 2022/2023 blé tendre
Figure 1 : Sensibilité des variétés au risque DON* (F. graminearum) - échelle 2022/2023 blé tendre

A noter que, même en l’absence totale de pluie, il n’est pas préconisé d’impasses de protection dans ces situations à risque systématiquement élevé. 2023 ne déroge pas à la règle avec les points de vigilance soulevés quant au cycle de développement de la maladie au printemps, une possible dominance de F. graminearum  et  le rôle de l’humidité, ne serait-ce que d’une rosée matinale, difficile à anticiper.

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