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Poitou-Charentes

Semis tardifs en céréales à paille : attendre une période favorable pour le dernier apport d’azote

Avec l’hétérogénéité observée en plaine, Il est impératif d’adapter à la parcelle le pilotage de la fertilisation azotée, et notamment l’ajustement et le déclenchement du dernier apport.

Epandage d'engrais sur céréales à paille en avril 2024 en Poitou-Charentes

La situation

2024 restera dans les mémoires comme une année exceptionnellement pluvieuse mais aussi très hétérogène en stades. Au sein des semis tardifs, les situations sont encore diverses : les parcelles implantées fin novembre présentent des stades compris entre 2 nœuds et apparition de la dernière feuille pour les variétés précoces et/ou les secteurs les plus précoces. Les semis de décembre ont atteint ou vont atteindre 2 nœuds dans les prochains jours. Ceux de janvier et début février sont entre épi 1 cm et 1 nœud.

Enfin, concernant les implantations d’orge de printemps ou de blé dur réalisées en mars, les plantes sont en cours de levée.

Attendre la sortie de la dernière feuille pour engager le pilotage de l’azote

La période de sortie de la dernière feuille est particulièrement pertinente pour piloter la fertilisation azotée. En effet, à dose totale équivalente, le fractionnement en trois apports par rapport à deux apporte simultanément en moyenne + 1 q/ha et + 0,3 % de protéines (plus de 200 essais ARVALIS et partenaires) sans prendre en compte les effets complémentaires du pilotage. Ce dernier, réalisé durant la sortie de la dernière feuille, permet d’ajuster la dose d’engrais en tenant compte de la quasi-totalité de la période de montaison cruciale pour la mise en place du rendement final. Il peut permettre d’améliorer encore le gain de rendement et de protéines procurés par le dernier apport si la fertilisation apportée jusque-là est insuffisante.

  • Les parcelles semées en octobre ont pour la plupart déjà reçu le solde prévu. Si ce n’est pas le cas, il sera encore intéressant de vérifier l’état d’alimentation des parcelles et de réajuster si besoin la fertilisation dès qu’un épisode de pluie suffisant sera prévu.
  • Pour les parcelles semées fin novembre et décembre : le pilotage pourra être envisagé une fois le dernier apport correctement valorisé. C’est-à-dire, dans le cas du N-Tester®, 8 jours après un cumul de 15 à 20 mm de pluie suivant le dernier apport. Compte tenu de la variabilité des derniers épisodes de pluies, on peut considérer que :
    • Tous les apports réalisés avant le 31 mars sont bien valorisés.
    • Les apports réalisés depuis cette date ont reçu des quantités de pluie très variables (carte 1). Le pilotage pourra être mis en œuvre si les cumuls dépassent les 15 mm dès qu’un nouvel épisode de pluie sera prévu. Dans le cas contraire, il faudra encore patienter.

Carte 1 : Somme de pluie entre le 3 avril et le 9 avril 2024

Carte 1 : Somme de pluie entre le 3 avril et le 9 avril 2024
  • Pour les parcelles semées en janvier et février, la dernière feuille pointante arrivera entre fin avril et début mai (tableaux 1 et 2). Les prévisions à 15 jours n’annoncent pas de créneau favorable à un apport. Sauf prévision contraire, le solde de la dose devra donc être apporté avant une pluie supérieure à 15 mm ; le pilotage sera réalisé à ce moment-là.
  • Pour les parcelles semées très tardivement en mars qui ont reçu entre 50 et 80 unités au semis, deux apports pourront être envisagés à la faveurs des épisodes pluvieux ultérieurs.
Aucun épisode significatif n’est annoncé dans les prochains jours, les rares averses prévues ne devraient pas apporter plus de 2-3 mm, ce qui est largement insuffisant pour espérer valoriser un nouvel apport.

Tableaux 1 et 2 : Prévisions d’apparition des stades dernière feuille pointante selon la variété de blé et la station

Les semis de mars ne sont pas présentés puisque les modèles ne sont pas paramétrés pour des semis aussi tardifs.

Tableaux 1 et 2 : Prévisions d’apparition des stades dernière feuille pointante selon la variété de blé et la station

Noter qu’un apport, même effectué tardivement, à DFE (dernière feuille étalée) voire gonflement, corrigera une carence azotée et sera valorisé à la fois en quintaux et en protéines.

Si des facteurs non maîtrisables vont agir sur la teneur en protéines (type de sol, climat…), il existe deux leviers sur lesquels l’agriculteur est en prise directe : le choix de la variété et les pratiques de fertilisation azotée.

Pour en savoir plus sur la teneur en protéines, visionner la vidéo : Teneur en protéines du blé tendre : comment s’adapter aux demandes des filières ?                     

Message rédigé par ARVALIS avec l’appui des Chambres d’Agriculture de Charente, Charente-Maritime, Viennes et Deux-Sèvres, Soufflet Agriculture, CEA Loulay, coopérative de Matha et Groupe Isidore.

Projet FERTISOL NA financé par les partenaires du projet et la région Nouvelle-Aquitaine.

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