Maïs fourrage : bien repérer la date de floraison
La floraison femelle (émission des soies) des maïs est un stade repère clé pour anticiper avec une meilleure précision les dates d’ensilage. Identifier cette date est d’autant plus important cette année au vu des cumuls de températures, mais aussi des croissances et de l’état de confort hydrique des maïs.

La majorité des maïs bretons ont été semés sur fin avril/début mai. Quelques secteurs ont pu profiter des états de ressuyage corrects début avril pour semer (< 5 % des surfaces bretonnes). Les derniers semis se sont étalés jusqu’à la mi-mai.
En termes de précocités variétales, elles s’étalent du groupe très précoce S0 (indice 150-240) dans les secteurs plus froids du centre Bretagne à demi-précoce S2 (280-310) dans l’est de l’Ille-et-Vilaine, en passant par une majorité de précoce S1 (240-280).
Pour des semis de fin avril/début mai et des précocités variétales adaptées à la Bretagne, les floraisons femelles devraient démarrer autour du 14 juillet. Pour des semis début avril, les floraisons les plus précoces ont débuté début juillet. Quant aux semis de mi-mai, ils atteindront ce stade fin juillet.
Cas type 1 : semis 1er mai avec une variété TRES PRECOCE (S0-G0 : indice 150-240)

Cas type 2 : semis 1er mai avec une variété PRECOCE (S1-G1 : indice 240-280)

Cas type 3 : semis 1er mai avec une variété DEMI- PRECOCE (S2-G2 : indice 280-310)

Identifier avec précision au champ la date de floraison femelle
Les dates prévisionnelles via les modèles s’appuient sur des sommes de températures pour des maïs ayant une levée homogène, un confort hydrique et nutritionnel correct. Cette année, avec les conditions séchantes dès le mois de mai, des hétérogénéités de stades sont observées courant juin avec des écarts entre plantes au sein des parcelles. L’état des sols soufflés et secs a pu également impacter de manière transitoire la biodisponibilité des nutriments avec des symptômes de pseudo-carences. Enfin, selon les secteurs, le cumul de pluies et la profondeur des sols, on peut observer en l’espace de quelques kilomètres des maïs à 12-13 feuilles sans ou avec des symptômes marqués de stress hydrique.
Ces éléments peuvent influencer la date d’arrivée du stade floraison femelle de quelques jours, d’où l’importance de l’identifier avec certitude au champ. Pour cela, il convient de se rendre dans les parcelles à partir de la floraison mâle (sortie des panicules) qui précède de quelques jours la floraison femelle. Une parcelle est à floraison femelle quand au moins 50 % des plantes présentent des soies.
A partir de cette date de floraison, il est possible d’avoir une première estimation de la période optimale de récolte : selon la précocité de la variété, il faudra cumuler entre 560 et 750 degrés-jours (en base 6-30°C) pour arriver autour du stade 32 % de matière sèche, soit 45 à 70 jours selon les régions et le climat.
Pour rappel, le stade optimal de récolte des maïs fourrage se situe autour de 32-33 % de matière sèche plante entière (MS). Récolter à moins de 30 % de MS, c’est limiter le rendement et risquer des pertes de sucres au silo par écoulement de jus. Récolter à plus de 35 % de MS, ce qui risque d’arriver cette année, c’est compliquer le tassement au silo en risquant d’altérer la qualité de conservation et en réduisant la digestibilité de la plante.
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