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Pays de la Loire

Maïs en stress hydrique : des effets qui dépendent du stade

En 2025, les maïs ont démarré leur croissance au régime sec. Si certains secteurs ont bénéficié des pluies orageuses de fin mai / début juin, d’autres n’ont pratiquement pas eu de pluie depuis les semis ; tandis que plus localement, des parcelles ont été accidentées par la grêle des orages répétés de fin mai et fin juin. A l’approche de la floraison, voici quelques éléments de diagnostic pour évaluer les conséquences de la sécheresse et des fortes températures. Un retour des pluies pendant l’été pourra compenser en partie les difficultés actuelles.

Sécheresse et canicule sur maïs

Un stress hydrique qui s’installe très tôt cette année

Le printemps s’est montré rapidement exigeant vis-à-vis des maïs dans notre région, avec une pluviométrie faible, des températures supérieures aux normales depuis fin mai, caniculaires depuis quelques jours, conduisant à des évapotranspirations très élevées et inhabituelles à ce stade.

Carte 1 : Cumul de pluie du 1er mai au 29 juin 2025 en mm
Carte 1 : Cumul de pluie du 1er mai au 29 juin 2025 en mm
Carte 2 : Déficit hydrique (bilan P-ETP) observé sur la période du 1er au 29 juin 2025 en mm
Carte 2 : Déficit hydrique (bilan P-ETP) observé sur la période du 1er au 29 juin 2025 en mm

Quels effets du stress hydrique sur la culture ?

Le premier symptôme visible : l’enroulement des feuilles, accompagné d’un dessèchement précoce et progressif des feuilles du bas de la plante. C’est un mécanisme de protection de la plante qui ferme ses stomates pour limiter sa transpiration. La photosynthèse est alors réduite avec un ralentissement du développement (l’émission de nouvelles feuilles) et de la croissance (indice foliaire et appareil racinaire). Cela explique, cette année, le petit gabarit des maïs qui avancent en stades mais restent peu couvrants. La surface verte reste toutefois fonctionnelle pour assurer la croissance au retour de la pluie.

Si le stress ne perdure pas au-delà de 10 feuilles, à condition que la levée soit homogène, l’impact est généralement réversible et sera sans conséquence sur le rendement.

À partir de la transition florale (10-12 feuilles), les premières couronnes de l’épi se mettent en place, et vont s’empiler jusqu’à la floraison. À ce stade, le stress hydrique impacte le nombre de rangs et le nombre d’ovules par rang.

C’est à la floraison que l’impact du stress hydrique est le plus élevé : ralentissement de la sortie des soies, période et quantité d’émission du pollen réduites avec des pénalités sur le nombre de grains fécondés.

-> En l’absence d’irrigation, avec la sécheresse de mai-juin, le nombre de grains sera pénalisé. Un retour des pluies et de bonnes conditions de remplissage pourront atténuer l’impact du climat actuel et compenser au moins en partie les conséquences sur le rendement.

Les fortes températures de juin peuvent impacter les maïs à floraison

Avant la floraison, le maïs peut supporter des températures allant jusqu’à 38 degrés sans conséquence irréversible, même si des brûlures en bout de feuilles peuvent apparaître. Mais dès 36°C, la température devient excédentaire pour la plante et, comme le manque d’eau, cause un ralentissement de la croissance.

A partir du début floraison, la sensibilité aux températures élevées s’accroît. Au-delà de 36°C, la quantité et la qualité du pollen sont affectées, et la période de floraison de la panicule est réduite. Les conséquences possibles dépendent aussi de l’alimentation en eau car la transpiration permet à la plante de réguler sa température. Les hybrides ont des quantités de pollen élevées, qui limitent généralement l’impact des stress thermiques en dehors de tout stress hydrique concomitant. En revanche, les maïs spéciaux comme le maïs semences y sont plus sensibles.

Carte 3 : Nombre de jours du mois de juin avec des températures maxi dépassant 30°C
Carte 3 : Nombre de jours du mois de juin avec des températures maxi dépassant 30°C

Stratégie d’irrigation : jouer sur la fréquence et la dose des tours d’eau

Les ETP quotidiennes ont approché les 9 mm dans les secteurs les plus chauds, impliquant un besoin en eau pouvant dépasser les 10 mm jour pour les parcelles les plus avancées qui sont à floraison. Pour une bonne efficience de l’irrigation, il est conseillé, dans la mesure du possible, de faire des tours d’eau plus fréquents et moins importants : mieux vaut quatre tours d’eau à 30 mm, que trois à 40 mm. La période entre 15 feuilles et la fin du SLAG (Stade Limite d’Avortement des Grains, environ trois semaines après la floraison femelle) est prioritaire.

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