Maïs : optimiser le pilotage de l’irrigation
En maïs, les parcelles les plus avancées atteignent le stade 15 feuilles, marquant le début de sensibilité au stress hydrique. Que l’irrigation ait déjà commencé ou non, voici les recommandations pour les prochains tours d’eau.

Des pluies permettant de ralentir les irrigations
Après une période sèche sur mai, les précipitations ont permis d’améliorer les bilans hydriques des maïs. Le secteur de Limagne a notamment bénéficié de pluies régulières depuis début juin, quand, pour les secteurs de l’Allier, celles-ci ont été plus tardives et disparates (avec quelques orages avec de la grêle de manière très localisée).
Figure 1 : Carte des précipitations cumulées du 1er au 25 juin 2023
Les températures excédentaires en juin ont permis de rattraper le retard en somme de températures, avec une avance actuelle autour de 70 degrés-jours (en base 6-30°C). Les parcelles les plus avancées dépassent ainsi aujourd’hui le stade 15 feuilles, à partir duquel la sensibilité au stress hydrique du maïs devient très forte en lien avec la mise en place du nombre de rangs par épi (qui dépend aussi beaucoup de la génétique), puis du nombre de grains par rang.
Figure 2 : Ecarts cumulés de sommes de températures (base 6-30°C) pour un semis du 15 avril (Clermont-Ferrand - 63)
Comment faire en volume non limitant
Dans le cas où l’irrigation a débuté, les prochains tours d’eau seront à positionner selon ces règles :
- Reprise du tour d’eau après une pluie
En cas de pluie significative, c'est-à-dire supérieure à 10 mm, repousser l’irrigation d’un jour par tranche de 5 mm (s’il a plu 15 mm, attendre trois jours avant de reprendre le tour d’eau). Dans la mesure du possible, essayer de préserver un niveau de « remplissage » de la réserve facilement utilisable (RFU), suffisant pour accompagner les probables demandes climatiques fortes de juillet, mais conserver un « déficit sol » de 15-20 mm permettant de stocker d’éventuelles pluies. - Contrôler la dose reçue par le maïs
Les compteurs volumétriques qui équipent le matériel d’irrigation permettent de connaître la dose reçue à la parcelle. Cependant, il n’est pas rare de constater des écarts entre la dose programmée et celle réellement apportée. Il est donc nécessaire de mettre en place un/des pluviomètres dans la parcelle. Préférer les pluviomètres standards, plus précis.
Et en volume limitant ?
En cas de volume limité, l’objectif est de répartir le volume d’eau disponible pour couvrir au mieux la période de très grande sensibilité au stress hydrique du maïs. Cette période s’étend du stade 15 feuilles au stade limite d’avortement du grain (SLAG), soit deux à trois semaines après la floraison femelle.
L’irrigation débutera donc plus tardivement qu’avec un volume non limitant : un stress modéré en début de cycle est moins impactant qu’un stress tardif. Préférer des doses d’irrigation réduites et plus fréquentes : par exemple, pour un volume de 150 mm, six apports de 25 mm valent mieux que cinq apports de 30 mm ou que quatre apports de 38 mm. Enfin, en cas de pluie significative, repousser l’irrigation d’un jour pour 4 mm de pluie.
Tableau 1 : Prévisions du stade floraison femelle pour quelques cas-types régionaux
Que disent les bilans hydriques Irré-LIS® ?
Les bilans hydriques Irré-LIS® réalisés sur des cas-types de la région indiquent que la réserve facilement utilisable (RFU) sera épuisée en fin de semaine pour les sols moyens du Val d’Allier ou du Forterre, et la semaine prochaine pour les autres zones.
Figure 3 : Bilan hydrique pour une situation en Val d’Allier
Sol : Alluvions sableuses - Réserve utile (RU) maximum : 90 mm, RFU max : 60 mm - Date de semis : 15 avril 2023
Figure 4 : Bilan hydrique pour une situation en Forterre
Sol : Argilo-calcaire - RU max : 105 mm, RFU max : 70 mm - Date de semis : 15 avril 2023
Figure 5 : Bilan hydrique pour une situation en Limagne Nord
Sol : Terre noire - RU max : 160 mm, RFU max : 97 mm - Date de semis : 15 avril 2023
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