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Champagne-Ardenne

Azote sur orge de printemps : fractionner pour gagner en efficacité

Les semences d’orge de printemps n’attendent que le retour du soleil, enfin, pour être mises en terre. Au moment du semis, se pose aussi la question de la nutrition azotée. Le fractionnement de la dose en deux apports reste le meilleur compromis, sans excéder 50 % au semis, et en enfouissant la solution azotée. Et il faut penser à la bande témoin surfertilisée pour utiliser le pilotage N-Tester.

orge de printemps

Une dynamique d’absorption de l’azote comme en orge d’hiver, mais un fractionnement différent

La dynamique d’absorption d’azote de l’orge de printemps est proportionnelle à la production de biomasse, qui explose entre épi 1 cm (fin avril) et épiaison (fin mai). Compte tenu du cycle court de cette céréale et du débouché brassicole (teneurs en protéines comprises entre 9,5 et 11,5 %), il faut anticiper un peu les choses. Le fractionnement de la dose totale se fait en deux apports, positionnés avant cette période d’absorption intense.

Les Coefficients Apparents d’Utilisation de l’azote (CAU) sont assez faibles en orge de printemps, autour de 60-70 %, c’est-à-dire que pour 100 unités, 60 à 70 unités sont absorbées par la plante. En comparaison, ces valeurs tournent autour de 80-90 % en céréales d’automne.

Certaines pratiques permettent de régulariser/augmenter le CAU : fractionnement, incorporation des apports, formes.

Le fractionnement « semis puis tallage » est le plus sécuritaire, mais pas plus de 50 % de la dose au semis !

De nombreux essais régionaux ont été réalisés sur le fractionnement : « tout au semis », « tout à 3 feuilles », « semis + tallage », « 3 feuilles + 1 nœud ».

La répartition « semis puis tallage » présente le meilleur compromis performances et sécurité, elle est dans 70 % des cas meilleure à la stratégie tout au semis.

Au niveau de la répartition de la dose, d’une manière générale :

  • En année humide (comme 2001 et 2013), les meilleurs résultats sont obtenus pour les apports en végétation (3F-tallage).
  • En année sèche (2017, 2014, 2020, 2022), c’est plutôt l’inverse, les gains sont plus importants pour les stratégies avec apport au semis.

Autre comparaison : la stratégie « 1/3 semis + 2/3 tallage » est quasi systématiquement devant la stratégie « 2/3 semis + 1/3 tallage » : +2,4 q/ha, même en printemps sec (figure 1).

Figure 1 : Stratégie de fractionnement « semis puis tallage » : comparaison d’une répartition de dose 1/3 semis + 2/3 tallage vs 2/3 semis + 1/3 tallage Synthèse de 82 essais de 1997 à 2020 : ARVALIS, CA10, CA51, CAJ, CERESIA, CETA ROMILLY, CETA51, GRCETA AUBE, GRCETA de Troyes, NOVAGRAIN, SCARA, SOUFFLET, VIVESCIA)

Figure 1 : Stratégie de fractionnement « semis puis tallage » : comparaison d’une répartition de dose 1/3 semis + 2/3 tallage vs 2/3 semis + 1/3 tallage

Une répartition 1/3 puis 2/3 (maximum 50/50) entre semis et début tallage nous paraît le fractionnement le plus pertinent, assurant une bonne efficacité, même si le printemps s’avérait être sec.

Eviter les doses trop importantes au semis, l’efficacité est plus faible car la plante mettra plusieurs semaines avant d’absorber l’azote. Ce dernier sera soumis à de l’organisation microbienne, voire de la volatilisation.

10 % de pertes en moins dès lors que l’apport de solution azotée au semis est enfoui

L’enfouissement de l’apport en solution azotée au semis permet de gagner 2 q/ha et 10 % environ d’efficacité (figure 2).

Figure 2 : Intérêt de l’enfouissement de la solution azotée au semis de l’orge de printemps en sol de craie – synthèse de 18 essais ARVALIS et VIVESCIA de 1997 à 2014

Figure 2 : Intérêt de l’enfouissement de la solution azotée au semis de l’orge de printemps en sol de craie

Des essais ont également été réalisés en localisant l’ammonitrate au semis. Compte tenu des pertes limitées de cette forme d’azote robuste vis-à-vis des stress climatiques, aucun bénéfice n’a été observé sur la synthèse de 8 essais en Champagne de 2012 à 2014 (ARVALIS, APVA 52, CA10, CA51, SCARA).

Le pilotage N-Tester marche bien : penser à la bande surfertilisée

Le pilotage N-Tester se pratique à 1 nœud, il permet de corriger de fortes carences en azote sur orge de printemps. Lorsqu’il déclenche un apport, les gains sont en général importants : +6 q/ha, sans crainte sur la teneur en protéines qui reste comprise entre 9,5 et 11,5 %.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Yara France.

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