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Lin fibre de printemps - Adapter le choix variétal au contexte de la parcelle et de l'exploitation

La variété de lin, par sa réponse aux conditions de sol et au climat, par sa résistance aux maladies, par sa tenue de tige, les qualités de ses fibres et, bien sûr, par sa productivité, constitue un élément clé de la rentabilité de la culture.

Les clés du choix variétal en lin fibre de printemps

L’inscription d’une variété au Catalogue Officiel ne suffit pas à faire son succès. Elle doit convaincre en grandes parcelles. Bien que peu nombreux, les sélectionneurs relèvent le défi d’atteindre cette exigence et proposent année après année des variétés nouvelles, meilleures que les précédentes.

Pour le producteur et le teilleur, le choix variétal doit aussi être guidé par :

  • les conditions pédo-climatiques,
  • les risques pathologiques (fusariose, brûlure, etc),
  • les précédents culturaux (structure, reliquat d’azote, etc),
  • la structure et l’organisation de l’exploitation : nombre d’hectares, pratiques culturales, disponibilité des matériels de récolte, etc.

Compte tenu du faible taux de multiplication du lin (x 6), les nouvelles variétés sont généralement disponibles 3 à 4 ans après leur inscription. Cela donne aux professionnels le temps de mieux connaître leurs comportements respectifs dans des contextes variés pendant la phase de leur développement.

Privilégier la productivité

Le rendement en paille et la richesse en fibres sont les deux composantes du rendement en fibres. Ce dernier détermine la productivité et la rentabilité de la culture ; il constitue le critère de choix le plus important.

Les machines de récolte et de teillage ne permettant pas de ‘travailler’ des tiges dont la hauteur dépasse 1mètre, l’intérêt n’est donc pas d’obtenir des plantes exprimant une biomasse démesurée. L’objectif de rendement du lin fibre est de l’ordre de 7,5 t/ha de paille. Ce niveau n’est limitant ni pour le rouissage, ni pour les travaux de récolte. Il ne gêne en rien le conditionnement des pailles et l’extraction des fibres.

Le rendement en paille peut varier en fonction des variétés et des terroirs (sol, climat). A l’inverse, la richesse en fibres, bien qu’influencée par la cinétique de croissance et de développement des plantes, est un paramètre qui caractérise les variétés de façon précise et reproductible. Elle permet de hiérarchiser les variétés au plan de leur productivité.

Choisir le bon groupe de précocité

On distingue :

  • la précocité de floraison (= stabilisation de la hauteur des plantes),
  • la précocité de maturité (= stabilisation de la richesse en fibres et du rendement en graines).

Le choix de la précocité est à raisonner en fonction des conditions pédo-climatiques.

Selon les variétés, la vitesse d’arrivée des plantes à maturité renforce ou atténue leur précocité de floraison. Elle peut peser sur le remplissage des fibres et sur la formation des graines. Dans les sols à faible réserve en eau, les variétés qui murissent rapidement sont à privilégier.

Le choix de la précocité peut aussi être conditionné par le nombre d’hectares de lin sur l’exploitation et par la disponibilité des machines de récolte. Il est à prendre en considération pour étaler au mieux les opérations de récolte.

Préférer une bonne tenue à la verse

La fertilisation azotée, la densité, mais surtout le climat pendant la phase de croissance rapide des plantes qui précède la floraison détermine pour l’essentiel le risque de verse du lin.

A ces paramètres s’ajoutent la sensibilité variétale. Une bonne tenue à la verse ou une bonne capacité à se redresser facilite la récolte et permet de limiter le développement de maladies telles la pourriture grise ou la sclérotiniose. L’offre est suffisante pour privilégier les variétés les plus résistantes et pour limiter le recours à des régulateurs de croissance.

Éviter les variétés sensibles à la brûlure dans les terres à risque

Les terres sableuses de la bordure maritime sont les plus favorables à l’expression de la maladie. Dans les parcelles qui ont exprimé la brûlure dans le passé, les variétés tolérantes sont obligatoires.

D’autres critères, moins déterminants, peuvent orienter le choix variétal :

  •  La tolérance à la fusariose

Ce critère est apprécié à partir d’essais spécifiques menés dans des parcelles naturellement très infestées. En 1997, un seuil éliminatoire a été instauré pour l'inscription pour encourager la création de variétés tolérantes. Aujourd’hui, toutes les variétés de lin fibre sont au minimum classées assez tolérantes.

  •  La tolérance à l’oïdium

Les sélectionneurs travaillent sur la résistance à cette maladie. Ce critère pourrait s’imposer rapidement car il représente un levier pour une diminution de l’usage des produits phytosanitaires.

  • Les qualités des fibres

Les facteurs conditionnant la qualité des fibres sont multiples. Les conditions de croissance et de développement des lins ainsi que le rouissage supplantent souvent les potentialités intrinsèques des variétés. Toutefois, les teilleurs relèvent que certaines d’entres elles donnent plus souvent que d’autres des fibres de bonnes qualités. Ce critère reste donc à l’appréciation du transformateur.

Les principales caractéristiques des variétés cultivées en France sont mentionnées dans le tableau 1.

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