Maïs : la campagne d’irrigation touche-t-elle à sa fin ?

Un été sec avec des épisodes caniculaires

Les cumuls de température depuis le 18 juin sont supérieures à la normale sur l’ensemble du Sud-Ouest, tandis que les cumuls de pluviométrie sont globalement inférieurs à la normale.
 

A la faveur d’un été sec, les cultures de maïs sont en avance avec une grande majorité de parcelles ayant dépassé le stade floraison femelle. Les semis de fin mars arrivent, quant à eux, au stade grain laiteux, voire pâteux mou. 

Quand arrêter l’irrigation ? 

Le grain à 50 % d’humidité est un stade clé à identifier. Tant que l’humidité du grain est supérieure à 50 % (stade H50), et pour les situations qui le permettent, l’irrigation doit être poursuivie si besoin. Les apports permettront de sécuriser le remplissage du grain de maïs, et sont à adapter selon les pluies d’août et les évapotranspirations (ETP).
 

Lorsque le stade H50 est atteint, l’arrêt de l’irrigation doit être adaptée selon le type de sol et le réservoir facilement utilisable (RFU).

• En sol à bonne réserve en eau : l’irrigation peut être arrêtée.
• En sol à réserve moyenne : on préconisera de réaliser un dernier tour d’eau à dose réduite (20 mm) s’il n’y a pas de pluie annoncée dans les jours et semaines qui suivent.
• En sol à faible réserve (sol superficiel, sol à RFU épuisée) : on pourra faire une dernière irrigation à dose classique.

Ensuite, au stade 45 % d’humidité du grain, l’irrigation ne sera valorisée qu’en présence de sols à très faible réserve (sols sableux ou très superficiels). Passé ce stade, l’irrigation n’est quasiment jamais valorisée.
 

Différentes méthodes permettent d’estimer le stade H50 :

• Par modélisation des besoins en sommes de températures selon des variétés des différents groupes de précocité.
• Par mesure à l’étuve.
• Par observation des grains.
• Estimer la date de fin d’irrigation par modèle de prévision de stades.

Le tableau 2 permet d’estimer la date de fin d’irrigation en fonction de son secteur, de la précocité de la variété et de la date de floraison observée.

D’après les sorties du modèle, l’irrigation peut d’ores et déjà être arrêtée pour certains secteurs, tandis que pour d’autres situations, un tour d’eau peut être nécessaire en fonction des conditions météo.

Mesure après pesée et étuvage des grains

Les mesures d’humidité réalisées à proximité de parcelles d’essais de la station de Bergerac (24) permettent d’appuyer les sorties du modèle sur le secteur de Saint-Agne (24) pour des semis plutôt précoces de fin mars- début avril.

Savoir identifier le stade H50 à la parcelle en observant les grains

• Choisir une zone représentative de la parcelle ;
• Sur trois rangs contigus, prélever cinq épis normaux par rang et enlever les spathes ;
• Casser chacun des épis en deux parties égales : l'observation visuelle doit être impérativement réalisée sur la couronne centrale côté pointe de l'épi ;

• Repérer sur chaque grain de la couronne la limite entre la zone jaune orange brillante d'allure vitreuse au sommet du grain, sans lait et le reste du grain de couleur plus claire et avec du lait (en piquant avec une aiguille et en pressant on voit une goutte perler) ;

• Choisir un grain représentatif de la couronne (tous les grains d'une couronne ne sont pas au même état d'avancement), le détacher et apprécier sur la ligne médiane du grain côté opposé au germe la proportion de cette zone jaune orange brillante comme indiqué sur la Figure 1. Attribuer une note au grain. 

• Déterminer l’humidité de la parcelle selon la règle suivante :