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Risques de transfert phytosanitaire - Sols hydromorphes : raisonner les applications herbicides

Les sols hydromorphes, qu’ils soient drainés ou non, présentent des risques de transfert par réseau de drainage ou par ruissellement par saturation au cours de l’hiver quand leur réserve utile est pleine.

Sols hydromorphes : des risques de transferts phyto élevés

La surface de sols équipés de réseaux de drainage représente un peu plus de 2,4 millions d’hectares en France. Les parcelles drainées sont reparties sur l’ensemble du territoire avec toutefois une prédominance dans le grand Ouest de la France et en Seine et Marne.

C’est quand le sol est saturé en eau que les transferts de produits phytosanitaires sont possibles. Le réseau de drainage est « en charge » et fonctionne à plein. A titre d’exemple, sur la station de La Jaillière (44), ce sont en moyenne 220 mm par an qui sont évacués par le réseau de drainage. Et dans la parcelle non drainée, c’est la même quantité d’eau qui est évacuée par du ruissellement par saturation. Une fois que la réserve utile est pleine, la parcelle « déborde » quand il pleut.

Les produits phytosanitaires concernés par les risques de transfert sont les herbicides appliqués en fin d’automne et début d’hiver en pre-levée ou en post-levée précoce, notamment les herbicides racinaires. Durant toute la période de saturation en eau des sols, ces herbicides peuvent être entraînés par les eaux de drainage ou de ruissellement. En général, la fin de la saison de drainage pour la plupart des sols situés au Nord de la Loire intervient fin mars. C’est donc sur une longue période que le risque de transfert dure. Les herbicides foliaires ou les sulfonylurées appliqués à très faible dose présentent peu de risque de transfert.

Les résultats enregistrés à La Jaillière depuis 1994 montrent qu’à l’exception de l’isoproturon, les transferts d’herbicide sont plus importants par ruissellement des parcelles non drainées que par le réseau de drainage des parcelles drainées.

Comment éviter les transferts ?

Pour les dates de semis précoces, il est possible d’appliquer certains herbicides racinaires en post-levée précoce. Plus la date de désherbage est éloignée du début de la saison de drainage ou de ruissellement, et moins les risques de transfert seront importants. Ainsi, l’isoproturon appliqué en octobre ne présentera que peu de risque de transfert s’il est appliqué en octobre et que la saison de drainage débute en décembre. En revanche, appliqué en décembre, janvier ou février, ses transferts seront importants et supérieurs à une dizaine de g/ha.

Pour certains herbicides, la réduction de la dose d’application réduit les transferts par réseau de drainage. C’est le cas du DFF, qui appliqué jusqu’à 60 g/ha, ne présente plus de transfert, ou du prosulfocarbe dont les transferts sont très réduits quand il est appliqué à une dose inférieure ou égale à 2400 g/ha.

En revanche, ces herbicides, de même que le chlortoluron et l’isoxaben, ne peuvent pas être utilisés dans les sols hydromorphes non drainés, car leur transfert par ruissellement par saturation est important.

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