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Mélange herbicide racinaire et insecticide : attention aux buses et aux volumes de bouillie

En postlevée précoce des céréales d’hiver, un herbicide racinaire et un insecticide sont parfois associés pour gagner du temps et éviter de passer deux fois. Pourtant, ces deux types de produits requièrent des conditions d’application opposées qui justifient de les appliquer séparément. Mais en cas de mélange, le choix des buses et des volumes de bouillies relève d'un compromis technique.

Rampe de pulvé

Si les produits racinaires nécessitent avant tout un sol humide pour homogénéiser le produit, ils ne sont pas sensibles au volume de bouillie et au type de buse utilisée. C’est tout le contraire pour les produits de contacts comme les pyréthrinoïdes ciblant les pucerons d'automne.

La qualité de pulvérisation est à prendre en compte pour les insecticides

Les essais de 2021 sur prosulfocarbe ont clairement montré que les buses à injection d’air pouvaient être utilisées et ce, quel que soit le volume de bouillie, avec des herbicides racinaires. Elles sont donc à privilégier pour, a minima, réduire la dérive, mais aussi limiter la volatilisation de ces produits à destination du sol. Rappelons qu’elles sont même obligatoires pour l’application de prosulfocarbe.

Quant aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes, qui agissent essentiellement par contact sur la cible, peu de références existent sur le sujet. Mais des essais réalisés avec l’ITB en 2022 sur des herbicides de contact montrent bien que la qualité de pulvérisation influence leur efficacité. En testant trois volumes de bouillie et quatre types de buses (une buse à fente classique et trois buses à injection d’air), on voit clairement un effet des deux facteurs étudiés. A 50 l/ha et 80 l/ha, seule la buse de référence à fente classique donne des résultats satisfaisants, alors qu’à 150 l/ha, les buses à injection d’air homologuées à 66 % et 75 % de réduction de dérive peuvent être utilisées. La buse homologuée à 90 % produit de trop grosses gouttes pour un produit de contact.

Des positionnements techniques différents

D’autre part, il est important de rappeler que les pyréthrinoïdes ne présentent pas d’efficacité dans le cas d’une application préventive. Ils doivent être appliqués dès lors que des pucerons sont effectivement observés dans la parcelle.

De leur côté, les herbicides racinaires sont contraints par un stade limite d’application (stade 3 feuilles de la céréale dans le cas du prosulfocarbe) et préfèrent des conditions de sol humide pour maximiser leur efficacité.

De fait, le positionnement du traitement herbicide coïncide rarement avec la date optimale de traitement insecticide. On comprend dès lors que le mélange est difficilement réalisable si on veut maximiser l’efficacité sur les deux cibles visées (graminées d’un côté, pucerons/cicadelles de l’autre).

Que faire en cas de mélange ?

Si, lors de l’application herbicide, la pression de ravageurs présents dans la parcelle justifie également l’application d’un insecticide, le mélange devra être appliqué à 150 l/ha minimum et uniquement avec des buses à injection d’air à 66 % ou 75 % pour maximiser l’efficacité des deux produits.

Mais, dans la plupart des situations, il convient de dissocier les applications pour utiliser autant que possible une buse homologuée à 90 % avec le prosulfocarbe, une obligation pour réduire la distance de sécurité vis-à-vis des riverains à 10 mètres au lieu de 20 m par défaut. Une telle buse est en revanche à proscrire pour des insecticides de contact.

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