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Désherbage des pommes de terre : les nouvelles règles à respecter avec le prosulfocarbe

La période de plantation des pommes de terre est en cours et l’itinéraire de gestion des adventices débute dès la prélevée. Le prosulfocarbe est présent dans quelques herbicides utilisables à ce stade (Arcade, Défi et Roxy 800/Fidox 800). Mais depuis le 1er novembre 2023, les doses et les conditions d’utilisation du prosulfocarbe ont évolué. Le point sur ce qui change et ce qui reste obligatoire.

buttes sans végétation

Premier changement : les anciennes doses des produits homologuées passent de 5 l/ha à 3 l/ha. Après les récentes modifications des autorisations de mise sur le marché (AMM), il n'est plus autorisé de réaliser deux applications de spécialités similaires contenant du prosulfocarbe sur une même campagne.

Contrairement au blé, pour la pomme de terre, les stades d’application possibles ne changent pas et restent de BBCH 00 (prélevée) à BBCH 09 (tiges percent la surface du sol). De plus, il est toujours nécessaire d’utiliser des buses homologuées antidérive avec les herbicides à base de prosulfocarbe. À proximité de zones d’habitation, l’application de ces produits doit désormais respecter une distance de sécurité pour les riverains et les personnes présentes au moment du traitement (DSRPP) de 20 mètres. Cette distance peut être réduite à 10 m s'ils sont appliqués avec des buses réduisant la dérive d'au moins 90 %.

Lire aussi : « La liste officielle de matériels homologués pour réduire la dérive s'étoffe »

Tableau 1 : Les règles applicables depuis le 1er novembre 2023 en matière d’utilisation des herbicides à base de prosulfocarbe en culture de pommes de terre
Tableau 1 : Les règles applicables depuis le 1er novembre 2023 en matière d’utilisation des herbicides à base de prosulfocarbe en culture de pommes de terre

Eviter le prosulfocarbe si des cultures sensibles sont encore présentes dans un rayon de 1 km

Ces dernières années, des résidus de prosulfocarbe ont été signalés sur des cultures voisines de parcelles désherbées avec des spécialités en contenant. Pour prévenir de ces contaminations, il est nécessaire, en plus des limites imposées par les DSRPP, de respecter des distances de sécurité avec les plantes non-cibles. La restriction d’emploi s’applique à un rayon de 1 km autour des cultures sensibles. Pour une application de prosulfocarbe au printemps, comme c’est le cas pour la pomme de terre, cela concerne principalement les cultures légumières et certaines plantes médicinales :

  • Cultures légumières : mâche, épinard, cresson des fontaines, roquette, jeunes pousses ;
  • Cultures médicinales : artichaut, bardane, cardon, chicorée, piloselle, radis noir, bourgeons de cassis, échinacée, pissenlit, cataire, vigne rouge (feuilles).

Il faut donc se mettre en relation avec le producteur voisin, et utiliser les produits contenant du prosulfocarbe après la récolte complète de ces cultures sensibles. En cas d’impossibilités, pour les cultures situées entre 500 m et 1 km, le produit peut être appliqué uniquement le matin avant 9 heures ou le soir après 18 heures, en conditions de température faible et d’hygrométrie élevée.

Le désherbage mécanique à la rescousse

Pour rappel, l’utilisation collectivement raisonnée du prosulfocarbe pour la gestion des adventices en prélevée des pommes de terre permettra une gestion durable de son efficacité. Pour limiter son utilisation, d’autres leviers peuvent être envisagés, tels que le désherbage mécanique avec une herse étrille et/ou une butteuse, ou le désherbage mécanique associé à une pulvérisation localisée sur le rang.

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