Articles et actus techniques

Traitement phytosanitaire - Limiter la dérive au champ

Pour limiter les transferts de produits phytosanitaires vers les cours d’eau, la réglementation prévoit, pour tous les produits, le respect d’une zone non traitée à proximité des cours d’eau. Cette distance peut être réduite grâce à l’utilisation de buses à injection d’air homologuées. C’est la meilleure solution technico-économique pour éviter la dérive au champ.

Dérive au champ : utiliser des buses à injection d'air

Les applications de produits phytosanitaires au champ peuvent générer des transferts vers les milieux aquatiques, par dérive lors de la pulvérisation ou par ruissellement suite aux épisodes pluvieux. Il s’agit de transferts par « pollution diffuse ». Afin de limiter ces transferts, la réglementation prévoit la mise en place de zones non traitées (ZNT) pour absorber les matières actives.

Trois conditions pour ramener la ZNT à 5m

L’arrêté « phytos » du 12 septembre 2006 précise la notion de Zone Non Traitée (ZNT). Celle-ci  correspond aux bordures  des cours d’eau et des points d’eau figurant en points, traits continus ou discontinus sur les cartes au 1/25000ème de l’IGN. Il est interdit d’y réaliser des traitements. En fonction des produits, la zone non traitée peut être de 5, 20, 50, voire 100 mètres. Elle est précisée sur l’étiquette et, pour un même produit, peut varier selon l’usage. En cas d’absence de ZNT sur l’étiquette, une distance de 5 mètres s’applique obligatoirement.

Par dérogation, les ZNT de 20 ou 50 mètres peuvent être ramenées à une distance minimale de 5 mètres, sous trois conditions à respecter simultanément :

  • La présence d’un dispositif végétalisé permanent d’une largeur supérieure ou égale à 5 m en bordure des points d’eau ou des cours d’eau.
  • La mise en œuvre de moyens permettant de diviser par 3 le risque pour les milieux aquatiques par rapport aux conditions normales d’applications des produits. Seules les buses à injection d’air homologuées « ZNT » sont reconnues. Attention, tous les modèles de buses à injection d’air ne sont pas homologués. D’autre part, les buses figurant dans la liste ne sont homologuées qu’à certaines pressions d’utilisation (Cf. Liste officielle du 15 octobre 2012. DGAL/SDQPV/N2012-8203).
  • L’enregistrement de toutes les applications effectuées sur la parcelle.

Mettre en place des bandes enherbées : une efficacité éprouvée

De nombreuses études ont montré l’intérêt des bandes enherbées pour limiter les risques de transfert des produits phytosanitaires dans l’eau. Elles jouent le rôle de filtre en retenant les fines particules de terre en suspension dans l’eau sur lesquelles sont adsorbées certaines substances actives. Ces bandes enherbées permettent également d’éloigner la rampe de pulvérisation des cours d’eau, et donc de réduire les risques de dérive en cas de vent latéral.

Utiliser des buses à injection d’air pour limiter la dérive

Les buses à injection d’air produisent des gouttes de gros diamètre. Grâce à l’orifice présent sur le côté, de l’air est aspiré par effet venturi et mélangé à la bouillie. Les gouttelettes se chargent en air, augmentant ainsi leur diamètre. Il existe deux types de buses à injection d’air : les buses à injection d’air classiques utilisables entre 3 et 6 bars de pression, et les buses à injection d’air basse pression utilisables entre 1,5 et 5 bars. Quel que soit le type de buses à injection d’air, elles sont les plus efficaces vis-à-vis de la dérive. Selon les modèles, elles réduisent de 45 à 75 % la dérive par rapport à une buse à fente classique. Pour être homologuées « ZNT », elles doivent obligatoirement réduire la dérive par 3 par rapport à une buse de référence. Ainsi, certains modèles ne sont homologués qu’à certaines pressions d’utilisation. Depuis leur apparition, les buses à injection d’air suscitent de nombreuses questions (efficacité, volume minimal d’application,…). De nombreux travaux au sein de l’institut ont montré que l’efficacité n’est pas altérée par rapport à une buse à fente classique, à condition de respecter un volume de bouillie minimal dépendant du mode d’action du produit.

Volume de bouillie minimal par hectare selon le type de buse

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Mot de passe oublié

Un email vous sera envoyé pour réinitialiser votre mot de passe.