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Buses à injection d'air : moins de dérive grâce à des gouttelettes plus grosses

Les buses à injection d'air réduisent la dérive en augmentant la taille des gouttelettes. Même si la répartition des gouttelettes est plus hétérogène qu'avec une buse à fente classique, ce type de buse donne des résultats équivalents, pourvu que le volume de bouillie soit suffisant.

La buse à injection d'air : une solution pour réduire la dérive

La dérive est un phénomène récurrent en pulvérisation mais qui peut être contrôlé en adoptant certaines pratiques. La première des règles consiste à ne pas traiter lorsque le vent est trop important (pour rappel, la limite réglementaire est de 19 km/h ou à 3 sur l’échelle de Beaufort). Le choix du type de buses conditionne également la maîtrise de la dérive. La contrôler est fondamental non seulement d’un point de vue réglementaire, mais aussi pour assurer un dépôt maximal de bouillie sur la cible.

Différents types de buses disponibles sur le marché

Il existe quatre grands types de buses sur le marché :

La buse à fente classique standard

Sa plage de pression est comprise entre 2 et 3 bars. En-dessous de 2 bars, l’angle formé sous la buse est insuffisant et la qualité de répartition médiocre. Au-dessus de 3 bars, les gouttelettes formées sont trop fines et donc très sensibles à la dérive.

La buse à fente classique basse pression

Cette buse est quasiment identique à une buse à fente classique mais peut s’utiliser entre 1,5 et 3 bars de pression. Cette plus faible pression permet d’obtenir des gouttelettes plus grosses, moins sujettes à la dérive.

La buse à pastille de calibrage

Cette buse est dotée d’une pastille qui calibre la bouillie en entrée. En dessous, une chambre de décompression permet de faire chuter la pression de la bouillie, créant des gouttes de plus gros diamètre, limitant ainsi la dérive. Sa plage d’utilisation est comprise entre 2 et 3 bars. Ce matériel portait également le nom de buses à « limitation de dérive » (à ne pas confondre avec les buses à injection d’air).

La buse à injection d’air

Il existe deux types de buse à injection d’air : la buse à injection d’air classique dont la plage d’utilisation est comprise entre 3 et 6 bars, et la buse à injection d’air basse pression ou « nouvelle génération » qui peut être utilisée entre 2 et 5 bars. Le principe de fonctionnement de cette buse est un appel d’air par effet Venturi. La bouillie se charge en air et la taille des gouttes augmente, les rendant moins sensibles à la dérive. La buse à injection d’air est la plus performante de toutes pour réduire la dérive, allant jusqu’à 75 % de réduction.

L’utilisation des buses à injection d’air permet de réduire la largeur des zones non traitées en bordure de cours d’eau

Depuis l’arrêté du 12 septembre 2006, modifié le 4 mai 2017, il est ;possible de réduire les ZNT de 20 et 50 m à 5 m sous deux conditions :
- mettre en place une bande enherbée de 5 m de large ou plus en bordure des cours d’eau
- utiliser un matériel homologué permettant de réduire la dérive par 3. Le ministère de l’Agriculture actualise régulièrement une liste qui recense ce type de matériel, composée principalement de buses à injection d’air et de certaines rampes de pulvérisateurs à assistance d’air. Attention, tous les modèles de buses  à injection d’air ne sont pas homologués. D’autre part, les buses figurant dans la liste ne sont homologuées qu’à certaines pressions d’utilisation. 

Les buses à injection d’air sont aussi efficaces que les buses à fente classique pourvu que le volume soit adapté

L’exigence en termes de qualité de répartition de la pulvérisation diffère selon le type de produit phytosanitaire.

Les produits racinaires sont déposés sur le sol et sont transportés jusqu’aux racines des adventices via l’eau présente dans le sol. L’humidité du sol est donc le facteur principal d'efficacité de ces produits, le volume de bouillie par hectare ou le type de buse n’ont pas d’impact.

Les produits de contact agissent  « là où ils tombent » sur la surface foliaire. La qualité de répartition du produit et la surface de couverture sont donc primordiales pour la réussite du traitement.

Les produits systémiques agissent « là où ils tombent » mais ils ont également la capacité de pénétrer la surface foliaire et d’être véhiculés dans la plante via les vaisseaux de sève.  Ces produits sont donc moins sensibles à la qualité de répartition. Ce sont avant tout les conditions climatiques qui jouent sur leur efficacité. Ainsi, pour qu’un produit systémique puisse pénétrer la surface foliaire, les conditions doivent être « poussantes », c’est-à-dire avec une température comprise entre 8 et 20°C et une hygrométrie la plus forte possible (supérieure à 70 %).

Les différents essais menés par ARVALIS - Institut du végétal permettent de définir un volume de bouillie minimal en fonction du type de produit, de la taille de la cible et du type de buse utilisée.

Traitement phytosanitaire. Volume de bouillie hectare minimal selon le type de buse et la largeur de la cible visée.

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