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Ouest Occitanie

Rouille jaune sur blé tendre : surveiller les variétés sensibles

A la faveur des conditions humides de cet hiver, l’inoculum primaire s’est fortement développé. Le manque d’humidité actuel freine cependant la progression de certaines maladies telles que la septoriose, dont le risque est globalement faible. Pour les rouilles, le constat est différent : le risque est présent, il faut se préparer à protéger les parcelles si nécessaire.

Symptômes de rouille jaune début avril 2025 en Occitanie

Pour les semis de fin octobre, le stade dernière feuille pointante sera atteint dans les prochains jours en blé tendre. Certaines parcelles semées plus tardivement sont encore à 2-3 nœuds. Les conditions climatiques ont favorisé l’installation de l’inoculum primaire de septoriose et de rouille brune mais aussi la rouille jaune dans certaines situations. Les rouilles, présentes dans de nombreuses parcelles, nécessitent une gestion rigoureuse. En revanche, les faibles précipitations actuelles limitent le développement de la septoriose, hormis sur certains secteurs.

Le traitement au stade dernière feuille étalée reste le moment clé pour protéger efficacement les feuilles supérieures contre ces maladies et , garantir l’activité photosynthétique le plus longtemps possible.

Focus sur la rouille jaune

La rouille jaune est observée dans certaines parcelles du Gers et de l’Aude sur blé tendre. Elle se développe rapidement, en présence d’eau libre (indispensable pour la germination des spores), en particulier lorsque les périodes de rosée sont de six à huit heures ou plus. Le temps sec est favorable à l’expansion des spores sur de longues distances : la surveillance est donc de mise pour les départements limitrophes. La rouille jaune, bien qu’étant la maladie la plus nuisible des céréales à paille, se contrôle bien si on agit dès l’apparition des foyers.

🔎Surveillance sur variétés sensibles (notées 4) comme RGT Montecarlo, Agenor et moyennement sensibles (notées 5) comme Prestance, LG Acadie… Par ailleurs, l’observation de foyers actifs de rouille jaune à la montaison sur une variété notée résistante, ne conduit pas nécessairement à suspecter un contournement. Ils peuvent tout simplement résulter d’une mise en place tardive de la résistance au stade adulte de la variété concernée mais la surveillance est indispensable.

Les triazoles sont les fongicides les plus efficaces sur rouilles (notamment le tébuconazole) : à appliquer en solo ou en association avec une strobilurine afin de maximiser l’efficacité sur variétés sensibles. Dans ce dernier cas, il n’est pas possible d’utiliser une strobilurine en T2 si on veut veiller à l’alternance des matières actives pour prévenir les résistances.

Qu’en est-il de la rouille brune ?

La rouille brune est présente en parcelles, en particulier sur les variétés sensibles à moyennement sensibles (Providence, Bologna, Pibrac, KWS Ultim…) et dans les situations où les semis ont été réalisés assez précocement (secteurs Gers et Haute-Garonne surtout ; vient d’arriver dans le Tarn également). Elle commence à gagner les feuilles supérieures définitives, avec  les conditions actuelles qui lui sont très favorables. Il convient donc d’assurer une protection sur rouille brune dès l’apparition des symptômes sur les trois dernières feuilles supérieures et cela, même si la dernière feuille n’est pas totalement déployée. Pour rappel, en blé tendre, les SDHI solo ne suffisent plus pour une efficacité optimale sur rouille brune : mieux vaut l’associer à une strobilurine. En revanche, en blé dur, les souches sont différentes, elles sont encore sensibles au benzovindiflupyr (Elatus Plus, Approvia Plus). Cette molécule est donc utilisable, associée, mais pas forcément avec une strobiluirine.

Figure 1 : Efficacité sur rouille brune du blé tendre, résultats essais stratégie de lutte directe – ARVALIS
Figure 1 : Efficacité sur rouille brune du blé tendre, résultats essais stratégie de lutte directe – ARVALIS

Septoriose

La pression septoriose est variable en fonction des secteurs/parcelles. Dans les situations ayant reçu de récentes précipitations, la septoriose pourrait être amenée à monter sur les feuilles supérieures. En revanche, dans les secteurs les moins arrosés (Gers, Haute-Garonne), le temps actuel freine le développement de la maladie sur les étages supérieurs. Globalement, le risque est actuellement faible, à l’exception du Tarn où la maladie semble, malgré tout, bien présente cette année.

Tableau 1 : Risque septoriose par secteur et variété semée
Tableau 1 : Risque septoriose par secteur et variété semée

A venir : protection de l’épi en blé dur

Dans toutes les situations, il est important de protéger les épis pour lutter contre les fusarioses, responsable de l’accumulation des mycotoxines DON (Fusarium graminearum) mais également des fusarioses responsables de perte de grain, de PMG et de l’augmentation du risque moucheture (avec Microdochium spp.). La seule molécule efficace pour lutter contre ces deux champignons est le prothioconazole (présent dans le Prosaro, Kestrel, Joao, Elatus Era). Il convient donc de réserver cette molécule pour la protection des épis et ne pas l’appliquer avant dans le cycle.

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