Maïs : identifier les adventices présentes avant de désherber en rattrapage

Les conditions de semis de début avril, sèches (figure 1), n’ont généralement pas permis d’assurer une efficacité satisfaisante des herbicides de prélevée racinaires. En effet, ces produits requièrent une humidité du sol suffisante pour permettre la diffusion et l’absorption par les racines. Dans ces situations, il est donc fréquent d’observer des graminées en nombre conséquent : il faut donc envisager un désherbage de rattrapage (s’il n’est pas déjà fait). Pour les semis réalisés sur la dernière décade d’avril, les conditions d’efficacité des désherbages de prélevée et postlevée précoce ont été a priori bien meilleures.

Rattrapage : à adapter à la flore présente

Positionner le rattrapage sur des adventices à des stades jeunes, surveiller les relevées, et adapter à la flore présente sur la base d’une stratégie chimique ou bien par désherbage mécanique.

Pour optimiser l’efficacité des herbicides, intervenir sur des adventices jeunes (3-4 paires de feuilles maximum) et dans de bonnes conditions d’application (températures 10-20°C et hygrométrie > 70 %) ; la dose pivot de tricétone et de sulfonylurée est à adapter au stade des adventices le jour de l'intervention et aux conditions climatiques.

Liste non exhaustive, doses à adapter au stade des adventices et aux conditions climatiques le jour de l'intervention.
¹ Mésotrione : si formulation WG, ajouter un adjuvant.
² Calaris : à partir du stade 3 feuilles étalées - restriction 1 an sur 3.
³ Monsoon Active pas possible si Adengo Xtra appliqué l’année précédente (Spe 1 Adengo Xtra : « Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant de l'isoxaflutole ou du cyprosulfamide plus d'une fois tous les 2 ans. »).
⁴ Non fractionnable, 1 seule application par an.

Désherbage mixte mécanique + chimique

En moyenne, derrière un premier désherbage chimique, deux binages sont nécessaires pour maintenir une efficacité globale satisfaisante. Toutefois, un seul passage de bineuse peut suffire lorsque les conditions sont favorables : très bonne efficacité, maïs poussant qui recouvre très rapidement l’inter-rang suite au dernier passage, limitant les relevées tardives.

Point de vigilance sur le datura

Sur maïs, l'efficacité des herbicides homologués est satisfaisante. Cependant, la réussite du programme de désherbage peut être remise en cause par les levées échelonnées du datura qui se poursuivent tant que la culture ne couvre pas le sol. De plus, la persistance de l'effet des programmes herbicides sur la durée du cycle du datura est insuffisante.

Au rattrapage, on réinterviendra sur de jeunes daturas entre 2-4 feuilles du maïs avec des associations à base d’herbicides systémiques (sulfonylurées, tricétones). Ce programme se révèle parfois insuffisant ; une troisième intervention au stade 8-9 feuilles du maïs est alors recommandée pour une meilleure gestion des levées tardives. À des stades avancés de la culture, en cas de forte infestation, la pulvérisation doit être réalisée « en dirigé » ciblant le jet de pulvérisation sur l'inter-rang pour une question de sélectivité (utilisation de pendillards).

Attention, l’emploi des outils de désherbage mécanique est délicat : les passages de bineuse ont tendance à stimuler de nouvelles levées. Il faut donc avoir un système de dents bien adaptées pour scalper l'adventice sans remuer le sol en profondeur. Le binage pour l’enfouissement de l’azote est donc antinomique avec cette recommandation !). Le dernier passage devra être réalisé au stade limite de passage du tracteur, peu avant la fermeture du rang en conditions sèches ne favorisant pas le redémarrage de plantes ou de nouvelles levées.

¹ SPe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant de l'isoxaflutole ou du cyprosulfamide plus d'une fois tous les deux ans.

2025, l'année du liseron ?

Les liserons semblent apprécier les conditions climatiques de l’année : leur développement est rapide dans de nombreuses parcelles !

Éviter de réguler le liseron à des stades trop précoces

Un traitement réalisé précocement, vers 3-4 feuilles du maïs, visant à contrôler la flore annuelle mais complété avec du dicamba, permet de détruire en surface les jeunes pousses de liseron. Toutefois, de nouvelles pousses réapparaissent plus tard à un stade avancé de la culture, lorsqu’il n’y a plus de moyen de lutte efficace. Les liserons vont poursuivre leur cycle, renforcer leurs organes de réserve (rhizomes) et ainsi accroître la colonisation de la parcelle dès le printemps suivant.

Au premier désherbage, choisir de préférence les produits les moins actifs sur liseron de façon à lui permettre de se développer le plus normalement possible. Dès que les pousses de liseron auront atteint 15 à 20 centimètres, il sera alors pertinent d’appliquer un produit à base de dérivé auxinique parmi les plus efficaces sur liseron, soit une dose de dicamba de l’ordre de 190 à 200 g sa/ha (figure 3).

Ainsi, pour une bonne régulation des liserons, veiller à intervenir sur des adventices suffisamment développées (20 cm environ), avant 6 feuilles du maïs. En cas de forte pression, un second passage sur des repousses de 10 à 15 cm, après 6 feuilles du maïs sera nécessaire. Recourir à l’utilisation d’un anti-vivace permettant d’appliquer une dose de dicamba de 90 à 100 g sa/ha.