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Alsace

Etape n°2 de gestion du datura : savoir le gérer au champ

Une des spécificités du datura stramoine est sa capacité à lever de manière échelonnée du printemps jusqu’à l’automne. Dans les maïs, le défi est de bien positionner les interventions en fonction de ces relevées. Il est essentiel de le détruire dès que des individus sont identifiés, même dans des zones « ouvertes » comme les bords de champ.

datura choux

Le datura est régulièrement observé dans les cultures d’été (maïs, tournesol…) mais aussi en interculture sur chaumes de céréales et dans les jeunes prairies.

Pour rappel, sa nuisibilité tient à son fort développement, à la compétition qu’il exerce vis-à-vis de la lumière et des nutriments, et à la présence d’alcaloïdes tropaniques toxiques dans tout l’appareil végétatif. Par ailleurs, chaque plante de datura est capable de produire environ 5000 graines qui contribuent à contaminer la parcelle sur le long terme.

Lire aussi : « Etape n°1 de la gestion du datura : savoir le reconnaître »

Adapter son programme de désherbage en maïs

La lutte chimique n’est pas un problème d’impasse technique ou de disponibilité de produits efficaces. De nombreuses solutions herbicides sont efficaces (avec base tricétone, sulfonylurées antidicotilédones…).

Le défi est de bien positionner les interventions en fonction des relevées permanentes du datura. Il faut prévoir un passage supplémentaire ou plus tardif avec du matériel pas toujours adapté.

La stratégie de double passage reste la plus sécuritaire avec une prélevée (ou une postlevée précoce) relayée (figure 1).

La stratégie de double postlevée présente une bonne efficacité dans les essais, mais sa réussite est plus aléatoire (difficultés de positionnement en cas de printemps pluvieux, moindre efficacité des interventions en cas de printemps sec).

En passage unique, l’efficacité finale est illusoire.

Figure 1 : Positionnement des herbicides pour gérer le datura dans du maïs

Figure 1 : Positionnement des herbicides pour gérer le datura dans du maïs

Tableau 1 : Exemples de programme de traitement pour lutter contre le datura en présence d’une flore mixte (graminées + autres dicotylédones)

Source : Choisir et Décider Maïs 2024, ARVALIS

Et le désherbage mécanique ?

Toute action mécanique sur le sol (localisation d’engrais, binage…) provoque des relevées tardives, qui seront difficiles à contrôler. Par ailleurs, le datura a un fort pouvoir de repiquage si le binage est effectué sur adventice trop développée et en conditions humides. Ainsi, on veillera à biner uniquement en cas d’un temps sec annoncé dans les jours suivants le passage.

Dans la mesure du possible, prévoir un rattrapage herbicide après un binage visant à enfouir les apports d’azote sur une parcelle contaminée.

Surveiller les levées dans les zones « ouvertes »

Les abords de parcelles, les passages d’enrouleurs, les zones accidentées (sanglier, manques à la levée…) sont propices au développement du datura. Cette plante aime la lumière et se développe dans toutes les zones libres. Il est essentiel d’intervenir sur la mauvaise herbe dès qu’elle est identifiée, même à faible densité. Objectif : supprimer les plantes avant la présence de bogues développées.

Figure 2 : Gestion des daturas identifiés dans les zones ouvertes

Figure 2 : Gestion des daturas identifiés dans les zones ouvertes

Cette vigilance est de mise sur toutes les parcelles !

Cet article est rédigé dans le cadre du plan d’action régional 2024.
En vue des enjeux sanitaires et agronomiques, l’ensemble des partenaires techniques de la région se mobilise. Objectif : que l’ensemble des agriculteurs alsaciens sachent reconnaître la plante de datura fin 2024 et s’engagent dans la lutte. Il faudra pour cela former, informer et sensibiliser les agriculteurs, conseillers et personnels de silos. La communication vise également les jardineries et les agglomérations pour limiter le développement du datura comme plante ornementale.  Pour cela, ARVALIS anime le groupe d’une vingtaine de structures agricoles (ensemble des coopératives et négoces alsaciens, Chambre d’Agriculture, firmes phytosanitaires, SMRA, Bio En Grand Est) et administratives (FREDON, DRAAF).

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