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Lin fibre - La qualité du travail de récolte conditionne directement le revenu

Le bon état des arracheuses, des retourneuses et enrouleuses ainsi que le respect de quelques règles au ramassage des pailles permettent d'augmenter la recette de plus d'un tiers dans certains cas. En réalité, c'est une association de tout petits riens peu coûteux qui fait souvent la différence, qui évite de perdre de nombreuses minutes au cours du teillage et empêche surtout la transformation de la fibre longue - génératrice de revenu - en étoupes. Les opérations de récolte sont similaires entre le lin de printemps et le lin fibre d'hiver. Les seules contraintes en lin fibre d'hiver sont de disposer plus tôt en saison des matériels révisés et opérationnels.

Assurer la bonne récolte du lin fibre de printemps

Arrachage: Définir le stade optimal du lin

Dans une tige de lin, le nombre de fibres est fixé dès le stade 2 cm. Par contre, leur longueur dépend essentiellement des conditions de croissance de la plante et leur taux de remplissage est sous forte influence de son état de maturité.

Dans les faits, la masse de fibres produite est plus élevée lorsque la floraison se déroule en l'absence de sécheresse ou de trop fortes températures. Le maintien de feuilles en activité après la floraison est donc le gage d'une richesse en fibre élevée.

Un arrachage précoce pénalise le rendement en fibres mais il favorise le rouissage et le teillage.

Un arrachage tardif est souvent le gage d'une richesse en fibre élevée ; il favorise aussi le rendement en graines mais il rend plus difficiles le rouissage et le teillage.

Sachant que le marché demande classiquement des fibres fines et solides et que l'on récolte très souvent la graine pour produire de la semence, l'arrachage est un compromis entre maturité des fibres et maturité des graines. Pour satisfaire ces objectifs associés, le lin est donc considéré mûr quand les plantes possèdent encore quelques feuilles à leur sommet et que les capsules deviennent jaune-brun.

Eviter que les pailles se concentrent dans les andains



Le bon état des arracheuses, des retourneuses et enrouleuses ainsi que le respect de quelques règles au ramassage des pailles permettent d'augmenter la recette de plus d'un tiers dans certains cas. En réalité, c'est une association de tout petits riens peu coûteux qui fait souvent la différence, qui évite de perdre de nombreuses minutes au cours du teillage et empêche surtout la transformation de la fibre longue - génératrice de revenu - en étoupes.

Ils sont très difficiles à ouvrir à l'usine et provoquent des bourrages, du tri et... des étoupes!

Dans la majorité des cas, la concentration de matière peut être évitée par :
   
- Un réglage adapté du pick-up (pas trop haut pour ne pas laisser traîner l'andain),
- Une vitesse de travail modérée de l'arracheuse, de la retourneuse et de l'enrouleuse (8 km/h),
- Des fers de guidage du pick-up et des courroies pas trop écartés,
- Une modération du coefficient de happage du pick-up pour ne pas créer de rupture dans la nappe et produire des andains qui ressemblent à des tôles ondulées.

Eviter de créer des andains sinueux



Ils obligent systématiquement l'opérateur à corriger le mauvais positionnement axial des pailles. Ils ont pour conséquence une irrégularité du teillage sur les têtes et sur les pieds ; les tiges peuvent se mettre en biais dans les diviseurs et causer des bourrages.

Les andains en zigzags et la superposition des nappes sont généralement la conséquence d'une vitesse excessive à l'arrachage qui engendre du roulis et du tangage. Un déport trop grand de la table étaleuse de l'arracheuse augmente le porte-à-faux de la machine et amplifie également les sinuosités.

Les sinuosités créées par l'arracheuse seront toujours amplifiées... jamais corrigées par les retournages ultérieurs. Seuls les aligneurs de pieds montés sur les retourneuses peuvent, dans certains cas, corriger les grandes courbes mais jamais les défauts ponctuels.

Eviter de fabriquer une nappe discontinue



Là où il n'y a pas de matière, le déroulage de la ficelle fait perdre beaucoup de temps au teillage (un mètre sans paille représente 3 à 5 secondes de temps perdu au déroulage).
Quels que soient les matériels utilisés, il convient d'arrêter systématiquement la rotation du pick-up et des courroies aux extrémités du champ mais aussi en cas de petits manques. Cela constitue un réflexe à développer.

Eviter la fabrication de nappes trop fines ou trop épaisses



Au teillage, les nappes trop fines contraignent l'opérateur à faire tourner la dérouleuse à des vitesses vertigineuses pour compenser le manque de matière.

Ce défaut est plus souvent provoqué par les machines tractées. Le liniculteur doit, en fonction de l'épaisseur de l'andain, adapter la vitesse de la prise de force (vitesse du pick-up) au rapport de la boîte de vitesse (vitesse d'avancement). Certaines machines peuvent présenter un mauvais rapport entre ces deux vitesses ; la correction se fait alors généralement par le changement d'un pignon de la transmission.

Empêcher toute rupture de ficelle



Une rupture de ficelle provoque un effondrement de la balle au déroulage, une perte de temps et de matière.

Le plus souvent un dispositif de coupe bien réglé, avec des sections en bonne état, permet de présenter une extrémité correcte de la ficelle et de faciliter le réamorçage du noyau de la balle suivante.

Attention !

Certaines ficelles de mauvaise qualité, souvent trop peu résistantes, occasionnent de nombreuses casses.

Eviter de ramasser des pierres

Elles entravent le bon fonctionnement de l'égreneuse, des diviseurs et des broyeurs ; elles provoquent l'usure prématurée des éléments de transport des matières.

Un pick-up réglé pas trop bas et une vitesse modérée de ramassage des pailles réduisent de beaucoup la montée des cailloux dans les tambours des enrouleuses. Les machines munies de pick-up à paille sont les plus sensibles au ramassage de cailloux.

Récolter et transformer du lin produit en AB



Le teillage étant mécanique et la traçabilité des lots de lin étant très contrôlée, le transformateur n’a pas besoin d’être certifié. Les fibres sont issues de lin conduit en agriculture biologique.
Un lin marchand est un lin solide, propre, homogène et fin. La couleur n’a qu’une importance secondaire. Il est possible de ramasser le lin alors qu’il est encore blond.
Les rendements en bio sont comparables à la moyenne en culture conventionnelle, mais les risques sont plus importants (enherbement, maladies, verse, ravageurs).
Ce facteur risque et surtout le déséquilibre offre demande justifient que les prix de vente soient majorés de 20 à 40 % par rapport au conventionnel.

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