Pomme de terre : défanage et récolte en cours
Les rendements sont au rendez-vous sur plusieurs parcelles mais certaines d'entre elles montrent des tubérisations faibles, notamment dans les secteurs en manque de pluviométrie. Dans le contexte 2025, il sera prudent de défaner et récolter selon la qualité. Les délais défanages-récolte devront être raccourcis, si possible, pour limiter les maladies de présentations.
Réaliser les chantiers d’arrachages dans de bonnes conditions
Quelques rappels sur les réglages de machines pour limiter les chocs :
- Monter de la terre fine jusqu’ au sommet de la première chaîne d’arracheuse ;
- Adapter la vitesse rotation de la première chaîne (= vitesse tracteur) et vérifier le gainage sur celle-ci ;
- Inclinaison modérée des tapis (col de cygne) ;
- Hauteur de chute 30 cm maximum ;
- Attention d’arracher avec un bon degré d’humidité pour affiner correctement et éviter les mottes dures.
Penser à faire des prélèvements pour calibrer et réaliser des mesures de matières sèches. Plus les matières sèches seront élevées, plus les pommes de terre seront sensibles aux chocs. De même, vérifier la bonne formation de la peau, celle-ci doit être suffisante pour protéger des blessures.
Attention aux maladies de fin de cycle
Dans le Nord, les pommes de terre à cycle court (90 jours) ont été défanées ou sont désormais sénescentes (voire en cours d’arrachage).
Celles à cycle long (+ de 120-130 jours) présentent des biomasses encore vertes, mais certaines parcelles montrent des signes de senescence prématurées : plusieurs taches nécrotiques sont observées et il est difficile de poser un diagnostic précis.
En effet, l’alternaria peut apparaître sur des plantations de mi-avril (exemple : variété Fontane) ; d’après nos modélisations, le risque sur des cycles plus longs reste modéré, notamment sur la variété Markies. Rappelons que ce champignon se développe prioritairement sur des parcelles en souffrance il existe quelques solutions moyennement efficaces sur ces maladies de fin de cycle. Ces interventions sont à renouveler tous les quinze jours en cas de risque avéré d’alternaria.
MODELISATION DU RISQUE ALTERNARIA
Tableau 1 : Indices du modèle physiologique alternaria
Tableau 2 : Indice modèle épidémiologique (à prendre en compte uniquement pour Aix-Noulette et Caëste pour une variété type Fontane)
A ce jour, à Caëstre et Aix-Noulette, des interventions anti-alternaria peuvent se justifier sur Fontane.
Attention, ces nécroses peuvent correspondent à d’autres maladies de fin de cycle comme la dartrose, la verticilliose (champignon présent dans le sol) ou les viroses (qui peuvent avoir été véhiculées par des pucerons forts présents en début de cycle (juin), voire d’autres ravageurs.
Exemple de photos présentant des feuillages nécrosés (issues d’archives)
Actuellement, il y a aussi des symptômes de mildiou déclarés en parcelles. La gestion sera différente selon l’état d’avancement de la culture. Si la végétation est encore verte et que le défanage n’est pas envisagé dans les jours à venir, une stratégie curative doit être adoptée.
A retenir en stratégie curative :
- Défaner les zones trop touchées par le mildiou ;
- Intervenir avec des cadences serrées sur deux passages à trois jours ;
- Ne jamais diminuer les doses ;
- Programme associant des matières actives complémentaires => propamocarbe + cymoxanil + une matière active sporicide. (ex : proxanil + Ranman Top ou sporax + Cymbal45 + Tanman Top).).
Pour des végétations en senescence avec des défanages prévus sous dix jours, il faudra surtout réaliser des protections avec des produits sporicides pour limiter les éventuelles attaques de mildiou sur tubercules (produits à base de fluazinam, amisulbron ou cyazofamide). Attention aux DAR (délais avant récolte des fongicides employés).
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.