Maïs fourrage : le climat frais et pluvieux des dernières semaines retarde un peu le début des chantiers de récolte
Voici la deuxième cartographie des dates prévisionnelles de récolte du maïs fourrage, après celle diffusée le 22 juillet dernier. Elle permet de visualiser, par secteur, la date possible de début des chantiers de récolte.
Une période climatique favorable au maïs avant le retour de températures chaudes
Depuis le 15 juillet dernier, certaines régions ont pu bénéficier d’une pluviométrie significative allant de 40 à 80 mm (voire un peu plus à l’Est de la France), comparativement au Sud-Ouest qui a été peu arrosé. En parallèle, les températures ont été plus fraîches que la moyenne des quinze dernières années (Cartes 1 et 2).
Carte 1 : Cumul de précipitations (mm), période du 15/07/2025 au 03/08/2025
Carte 2 : Ecart du cumul des températures aux seuils 6-30°C de l’année 2025 avec la moyenne des années 2009-2024, période du 15/07/2025 au 03/08/2025
Par conséquent, le calcul actualisé intégrant les données météo réelles depuis le 17 juillet (date du dernier calcul) jusqu’au 5 août fait apparaître un recul de 5 à 10 jours des dates prévisionnelles d’arrivée au stade 32 % de matière sèche plante entière (MS).
Les premiers chantiers de récolte pourraient intervenir lors de la troisième décade d’août dans les Pays-de-la-Loire, le Poitou-Charentes, le Limousin, en Bourgogne, Rhône-Alpes et à l’est du Bassin Parisien / Champagne-Ardenne.
Carte 3 : Estimation de la date de récolte (= stade 32% de MS) avec utilisation des données météo du décile 2
Méthodologie : comprendre comment est construite la carte
Pour chaque département comportant plus de 1 000 ha de surfaces de maïs fourrage en 2025 (source Agreste), les experts d’ARVALIS ont défini différents cas types. Un cas type correspond à une station météo, un groupe de précocité représentatif de la zone et une date de semis médiane adaptée au contexte de l’année 2025. Ces 199 cas types sont identifiés sur la carte par un • (station météo).
Ces cas types ont été associés aux données météorologiques de l’année en cours, jusqu’au 5 août, et à 7 jours de météo prévisionnelle, puis aux données historiques fréquentielles du décile 2, correspondant aux deux années les plus chaudes sur dix, pour les semaines à venir. Pour chaque point (•), le résultat est une date précise à laquelle le stade optimal de récolte, de 32 % de matière sèche plante entière, sera atteint. L’interpolation des données météo permet ensuite de produire cette carte.
L’observation au champ reste importante surtout en cas de stress hydrique marqué
La lecture de ces prévisions ne peut représenter l’ensemble des situations agronomiques; notamment pour les parcelles semées plus tardivement.
L’observation du remplissage des grains, trois à quatre semaines après la sortie des soies (stade repère de la floraison), permet encore d’affiner la date optimale de récolte. C’est la date ultime pour ajuster les plannings de récolte pour les CUMA et les entrepreneurs. En effet, à cette date il est facile de repérer la lentille vitreuse qui apparait à l’extrémité des grains. La lentille vitreuse, jaune dorée et difficilement rayable à l’ongle, correspond au dépôt d’amidon vitreux. Quand on voit la lentille vitreuse au sommet de la majorité des grains, on se situe autour de 25-26 % de matière sèche plante entière pour des maïs à bon gabarit, encore bien verts. Sur les variétés à grains dentés, cela correspond à l’apparition d’une dépression au sommet de la majorité des grains. Pour atteindre le stade optimal de récolte, en besoin en températures, cela représente environ 150 degrés-jours (base 6-30°C), soit 10 à 20 jours selon les régions, la période de récolte et le scénario climatique.
En situation de stress hydrique, et compte tenu de la montée des températures les prochains jours, le taux de matière sèche du maïs peut évoluer très rapidement. Cette évolution est mal prise en compte par les modèles de prévision. Il revient à chaque éleveur de vérifier l’évolution de ses maïs en observant en cœur de parcelle le gabarit des plantes, l’état du feuillage, la présence d’épis plus ou moins fécondés. A noter qu’un diagnostic fiable sur le nombre de grains ne peut être réalisé qu’à partir de trois semaines après la floraison. Sur les maïs avec très peu de feuilles vertes et sans épi, la question d’ensiler prématurément peut se poser.
Dans tous les cas, Il est conseillé de se référer à la grille de maturation des grains élaborée par ARVALIS (Tableau 1) : attention c’est bien la maturité des grains qui commande et non pas les feuilles
Tableau 1 : Grille d'appréciation du taux de matière sèche plante entière par l’observation des grains
Ces données sont destinées aux éleveurs, aux CUMA et aux entreprises de travaux agricoles pour qu’ils puissent prévoir au mieux les dates de récolte et éviter des ensilages à des taux de matière sèche trop élevés.
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