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Bretagne

Désherbage du maïs : la prélevée incontournable en cas de graminées

Alors que la majorité des semis ont commencé, il convient, juste après, de penser au désherbage de prélevée. La stratégie va dépendre du type d’adventices présentes dans la parcelle.

Un jeune pied de maïs avec des adventices : ray grass

Le programme de désherbage et l’usage de prélevée se réfléchit selon la flore dominante de ses parcelles de maïs. Voici ci-dessous un tableau regroupant 7 stratégies possibles selon sa flore d’adventices.

Tableau 1 : Proposition de 7 stratégies de programmes selon la flore présente
Tableau 1 : Proposition de 7 stratégies de programmes selon la flore présente

En présence de graminées : une intervention de prélevée s’avère nécessaire

Les graminées de type PSD (Panic, Sétaire et Digitaire) ainsi que le ray-grass présentent une nuisibilité importante sur maïs, d’autant plus en années sèches. Cette flore se développe de plus en plus en Bretagne. Leur gestion passe par l’usage de la prélevée pour maîtriser les premières levées et pouvoir positionner des rattrapages foliaires sur des adventices jeunes et peu développées.

  • Peu de graminées de type PSD (stratégie 2) : ne pas systématiser les chloroacétamides (dmta-p, péthoxamide)

Les parcelles avec une faible pression graminées (moins de 20 plantes/m²) ne nécessitent pas l’usage de chloroacétamides en prélevée, des alternatives existent qui pourront être rattrapées en post-foliaire. Pour une gestion durable du désherbage et limiter le risque d’apparition de résistances, il est important d’alterner les modes d’action et ne pas systématiser les chloroacétamides à toutes les situations.

  • Pression graminées moyenne à forte ou présence de ray-grass (stratégie 3, 4 et 5) : l’usage d’un chloroacématide est recommandé

Néanmoins, en cas de pression moyenne à forte en graminées ou en présence de ray-grass, l’usage de dmta-p solo ou associé à un partenaire est important pour maîtriser ce type de flore. Une intervention de postlevée en rattrapage permettra de sécuriser le contrôle des levées plus tardives.

  • Une efficacité de la prélevée dépendante de l’humidité du sol et la préparation du sol

Les matières actives utilisées en prélevée ont une action racinaire et nécessitent une humidité du sol suffisante. Pour une pleine efficacité de la prélevée, la préparation du sol doit être soignée et le sol humide (au moins 10 mm dans les dix jours suivant l’application).

Vigilance, en cas d’orage avec des précipitations trop importantes, des risques de phytotoxicité sont présents, appliquer après le passage orageux.

Au contraire, si le temps est trop sec, il est préférable d’attendre de positionner ces matières actives en postlevée précoce (2-3 feuilles) en espérant retrouver des humidités du sol plus favorables.

Figure 1 : Efficacité moyenne des herbicides racinaires sur les graminées estivales (notée au stade 6-8F du maïs, un mois après traitement) et impact du cumul pluviométrique de la décade post-application
Figure 1 : Efficacité moyenne des herbicides racinaires sur les graminées estivales (notée au stade 6-8F du maïs, un mois après traitement)  et impact du cumul pluviométrique de la décade post-application

En présence de dicotylédones et peu ou pas de graminées (stratégie 1) : la postlevée et les alternatives mécaniques suffisent

En Bretagne, la flore d’adventices historiques reste les dicotylédones qui peuvent être maîtrisées par des applications de postlevée. Les interventions mécaniques s’intègrent très bien dans ces situations avec des programmes de désherbage mixtes, intégrant des passages de herse étrille et/ou binages.

À retenir

> En cas de pression graminées, l’usage d’un herbicide de prélevée est recommandé pour maîtriser les premières levées d’adventices.
- L’usage d’un chloroacétamide (ex. : Isard, Dakota-P…) n’est pas à systématiser, mais à réserver à une pression en PSD moyenne à forte ou en présence de ray-grass.
- Avec peu de graminées, d’autres matières actives sans chloroacétamide peuvent être employées.

> L’efficacité de la prélevée est dépendante de la préparation de sol et l’humidité du sol :
- Si le sol est trop sec et des pluies non prévues décaler la prélevée en postlevée précoce (2-3 feuilles du maïs) pour espérer retrouver un sol humide.

> Sur une flore dicotylédones classique bretonne avec pas ou très peu de graminées :
- La prélevée n’est pas nécessaire, des interventions de postlevée suffisent.
- Les passages mécaniques (herse étrille, binages) s’intègrent très bien dans des programmes mixtes sur ces flores.

Pour en savoir plus sur les programmes et solutions de désherbage du maïs, consultez nos préconisations dans les guides Choisir et Décider.

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