Désherbage des céréales : l’automne, un passage obligé

Afin d’optimiser l’efficacité des produits racinaires à l’automne, leur positionnement et les conditions d’application sont primordiales. La lutte chimique sera d’autant plus efficace que des leviers complémentaires agronomiques auront été mis en place en amont. 

Pour les blés et les orges semées, voire déjà levées, nos préconisations restent identiques à l’an passé

Profiter de cet automne pour utiliser des solutions à base de flufenacet, en particulier sur vulpins et ce, quel que soit le niveau d’infestation et d’autant plus sur sols drainés. Sur ray-grass en sols non drainés, il existe des solutions équivalentes en efficacité à celles obtenues avec des solutions intégrant du flufenacet : Défi 3 l + Codix 2 l en prélevée reste une référence intéressante d’un point de vue technico-économique en cas d’infestation ray-grass faible à moyenne. Cette application peut être complétée par 1800 g de chlortoluron en postlevée précoce en cas de pression plus importante. En sols drainés, les solutions restent plus limitées avec les produits actuellement disponibles. 

Un sol humide : un facteur clé de réussite 

Côté stades des cultures, il est conseillé d’éviter d’intervenir au stade « pointant » de la céréale pour des raisons de sélectivité et d’intervenir dès 1-2 feuilles pour les applications postlevée ; au-delà de ce stade, les efficacités diminuent.

Côté météo, les conditions actuelles sont plus ou moins propices aux applications de désherbage selon les situations. Le vent peut les compliquer mais les rosées et les bonnes hygrométries matinales leur sont plutôt favorables. Attention, cependant, aux applications sur les sols vraiment secs : il serait préférable d’y désherber juste avant le retour des pluies de la semaine prochaine (tout en veillant à ne pas se faire dépasser par les levées). En effet, de manière générale, les pluies de la semaine prochaine devraient être favorables aux efficacités combinées à un risque de phytotoxicité limité, au vu des bonnes qualités d’implantation (sauf cumuls importants). 

Parcelles avec potentiel d’enherbement important : quel intérêt d’attendre encore pour semer ?  

En céréales à paille, un décalage de la date de semis permet de limiter les levées des graminées automnales dans la culture.

Au-delà d’un décalage de quinze jours, il faut bien évaluer le bénéfice par rapport au risque (conditions d’implantations plus difficiles…). Dans nos essais, dans des situations problématiques, le décalage de la date de semis s’avère très souvent positif économiquement (nuisibilité adventices moindre + meilleure efficacité des herbicides permettant de ne pas pénaliser les rendements à la condition de choisir des variétés adaptées). Actuellement, les levées d’adventices sont significatives. Mieux vaut attendre dans les situations très infestées !

Dans notre région, avec des variétés comme Prestance et Thermidor en blé tendre, et Izalco et Teorema en blé de force, mieux vaut éviter les semis trop précoces (tableau 1). Elles sont donc tout à fait adaptées à des parcelles avec des pressions graminées importantes. Leurs potentiels de production ou leurs spécificités BAF permettent d’en optimiser les résultats technico-économiques.