Faux-semis : les conditions agroclimatiques sont favorables
Alors que les chantiers de récolte et d’arrachage sont en cours pour les cultures estivales, c’est aussi le moment de penser, pour les parcelles prévues en céréales d’automne, à la lutte contre les graminées et les limaces. Les conditions actuelles sont propices à la conduite de faux-semis efficaces, afin de gérer ray-grass et vulpins, les principales problématiques rencontrées dans la plaine.
Quelles conditions pour des faux-semis efficaces cette année ?
Beaucoup de facteurs sont au vert, comme en témoignent les parcelles reverdies de repousses, ray-grass et vulpins facilement visibles dans la plaine.
L’acquisition de la dormance
En mai et juin, c’est lors de la formation des graines que le niveau de dormance se joue. Ainsi, des températures élevées favorisent une dormance faible et donc, une capacité de germination élevée. C’est le cas cette année : mai et juin ont été marqués par des températures élevées.
Cartes 1 et 2 : Températures en mai et juin 2025 - Ecart à la moyenne sur 20 ans
La levée de dormance
Pour lever la dormance, des températures estivales élevées sont nécessaires. Cet été 2025, ce fut le cas avec les trois premières semaines d’août, permettant la levée de dormance rapidement.
Une période préférentielle de germination
Celle du vulpin peut commencer dès mi-septembre en cas de dormance faible. En conditions normales, les vulpins commencent à germer à partir de fin septembre. Dans certaines situations, ils ont pu lever en février/mars mais cela reste anecdotique en proportion. Quant au ray-grass, sa période de levée est plus large. Il germe préférentiellement de septembre à début novembre ; mais aussi en grand nombre au printemps. Ainsi, si les conditions de germination sont favorables en septembre, il est possible de mettre en œuvre des faux-semis efficaces.
Des conditions plus ou moins favorables selon les secteurs
Depuis le 20 août, certains secteurs ont pu bénéficier de plusieurs passages pluvieux, cumulant parfois des quantités supérieures à 100 mm (carte 3). Pour les secteurs les moins arrosés, les fréquents petits passages pluvieux de fin août / début septembre permettent tout de même de retrouver des conditions propices aux faux-semis.
Carte 3 : Cumul de pluviométrie entre le 1er août et le 15 septembre 2025
Le faux-semis en pratique
Un premier déchaumage a pu être réalisé sans trop de problème à la fin juillet et en août (hormis les secteurs les moins arrosés) : récoltes précoces, passages orageux apportant une humidité suffisante. C’est maintenant le moment de réaliser un autre travail du sol, permettant de gérer les repousses et adventices levées et/ou de préparer le sol pour de nouvelles levées. Le choix de l’outil et la profondeur de travail dépendront de l’état de la parcelle et de l’objectif choisi. Ne perdez pas de temps !
Le rappui du sol est important pour améliorer le contact sol/graine et maximiser la germination. Un nouveau passage pourra être envisagé fin septembre / début octobre. Attention, cependant à laisser une durée suffisante (+/- trois semaines) entre le dernier passage et la date de semis prévue, afin de gérer les levées d’adventices avant le semis et éviter des levées concomitantes.
Lire aussi : « Faux-semis : un levier à relativiser pour maîtriser les adventices dans la culture suivante »
/!\ A noter /!\ Offre deux en un ! L’intérêt de ce travail du sol ne s’arrête pas à la gestion des adventices. Dans les secteurs les plus arrosés qui malheureusement bénéficient de conditions humides favorables aux limaces depuis mi-août, ce travail du sol viendra aussi les perturber !
Et après, pour le semis ?
Des études récentes montrent qu’il est important de ne pas trop perturber la surface du sol au semis ou quelques jours avant. En effet, à la suite d’un passage d’outils, il est probable que des nouvelles graines soit remises en germination. Le faux-semis sera détruit, mais avec le risque d’en relancer un autre, si des graines, qui n’étaient pas en conditions de germination auparavant, sont remontées. Dans tous les cas, cette préparation doit être la plus superficielle possible et réalisée en conditions sèches. Dans le cas de la non-perturbation du sol, c’est la destruction chimique qui s’impose avant semis.
Certaines parcelles sont difficiles, voire impossible à maîtriser en désherbage en culture, avec des niveaux d’infestations élevés, et des populations résistantes. Il est donc important de de s’en occuper dès maintenant ! Faux-semis mais aussi décalage de la date de semis sont à associer pour un réel impact sur le salissement de la future culture. Ces deux moyens de lutte sont impérativement à mobiliser afin de ne pas mettre les herbicides en défaut. Des variétés performantes et à bon profil agronomique sont disponibles sur ses créneaux de semis tardifs !
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