Projet en cours

Observatoire PhosphoBio : ces facteurs n’influencent pas la fertilité en phosphore des sols

Les éléments qui contribuent à la fertilité en phosphore des sols en agriculture biologique sont étudiés dans le projet PhosphoBio. Des réponses ont été obtenues en croisant les résultats des analyses de terre avec ceux des enquêtes portant sur les pratiques culturales dans les parcelles de l’observatoire. Focus dans un premier temps sur les éléments qui n’ont pas d’influence.  

L'observatoire PhoshoBio monter que la présence d'élevage au sein de l'exploitation n'a pas d'impact sur les teneurs en phosphore dans le sol.

L’observatoire PhosphoBio est constitué de 201 parcelles conduites en agriculture biologique (AB), sur lesquelles des analyses de terre ont été réalisée au cours de l’hiver 2021-2022. Elles ont permis de déterminer les teneurs en phosphore dans le sol, exprimées en P Olsen. Parallèlement à cela, des enquêtes ont été conduites auprès des agriculteurs afin de recueillir des informations générales sur les exploitations (date de conversion, présence d’élevage et type d’élevage, etc.), ainsi que sur les pratiques agricoles mises en œuvre de 2017 à 2021 sur 193 parcelles de l’observatoire.

Ces informations ont permis de calculer les bilans « Fertilisation – Exportations » de phosphore (bilan de P) sur la période 2017 à 2021 pour 179 parcelles pour lesquelles toutes les données de rendement des cultures et d’apports de fertilisants (nature et doses de produits épandus) étaient disponibles selon la méthode suivante :

Bilan de P = quantités de fertilisants épandues x % Pfertilisants – quantité de grains exportés x % Pgrains - quantité de pailles exportées x % Ppailles

Dans le cas de parcelles pâturées, on a considéré par simplification que les flux de phosphore ingérés et excrétés par les animaux s’annulaient. Enfin, pour les besoins de l’analyse, les parcelles de l’observatoire ont également été regroupées en différentes classes selon la présence ou non d’élevage sur l’exploitation, leur année de conversion en AB, la fréquence d’apports de fertilisants ou la fréquence de légumineuses sur les 5 dernières années.

Ancienneté de conversion, présence d’élevage et type d’occupation du sol

Les teneurs en phosphore du sol (P Olsen) mesurées sur l’ensemble de l’observatoire présentent une grande variabilité (valeurs comprises entre 10 et 164 mg de P2O5 / kg de terre, moyenne de 44 mg de P2O5 / kg). Elles n’apparaissent impactées de manière significative ni par l’ancienneté de conversion en AB (figure 1), ni par la présence d’élevage sur l’exploitation (figure 2), ni par le type d’occupation du sol (grandes cultures ou prairies permanentes, figure 3).

Distribution des teneurs en P Olsen des 201 parcelles de l’observatoire selon l’ancienneté de conversion de la parcelle en Agriculture Biologique.
Figure 1 : Distribution des teneurs en P Olsen des 201 parcelles de l’observatoire selon l’ancienneté de conversion de la parcelle en Agriculture Biologique.
Distribution des teneurs en P Olsen des 201 parcelles de l’observatoire selon la présence ou non d’élevage sur l’exploitation.
Figure 2 : Distribution des teneurs en P Olsen des 201 parcelles de l’observatoire selon la présence ou non d’élevage sur l’exploitation.
Distribution des teneurs en P Olsen des 201 parcelles de l’observatoire selon le type d’occupation du sol.
Figure 3 : Distribution des teneurs en P Olsen des 201 parcelles de l’observatoire selon le type d’occupation du sol.

Pas de corrélation entre phosphore et matière organique

Les teneurs en phosphore dans le sol ne sont pas non plus corrélées à la teneur en matière organique (MO) du sol. En effet, on observe des teneurs élevées en phosphore aussi bien pour des parcelles pauvres en MO que pour des parcelles ayant des teneurs en MO élevées (figure 4).

Relation entre teneurs en P Olsen et teneur en matière organique des 201 parcelles de l’observatoire
Figure 4 : Relation entre teneurs en P Olsen et teneur en matière organique des 201 parcelles de l’observatoire.

En revanche, la teneur en MO du sol est fortement liée au type d’occupation du sol (figure 5), contrairement au phosphore. Les parcelles de prairies permanentes présentent des teneurs en MO significativement supérieures à celles des parcelles de grandes cultures avec prairies temporaires, qui elles-mêmes ont des teneurs en MO supérieures aux parcelles de grandes cultures sans prairie.

Distribution des teneurs en matière organique des 201 parcelles de l’observatoire selon le type d’occupation du sol.
Figure 5 : Distribution des teneurs en matière organique des 201 parcelles de l’observatoire selon le type d’occupation du sol.

Tendance similaire sur les bilans de P

Les bilans de P calculés de 2017 à 2021 sur les parcelles de l’observatoire présentent une large gamme de valeurs allant de situations très déficitaires (- 69 kg de P2O5/ha/an) à des situations très excédentaires (+ 118 kg de P2O5/ha/an). Les valeurs moyennes sont proches de l’équilibre et atteignent respectivement + 4 et + 2 kg de P2O5/ha/an pour les parcelles en grandes cultures et celles en prairies permanentes (écart non significatif)

Tout comme les teneurs en P du sol mesurées à l’analyse de terre, ces bilans de phosphore ne sont impactés ni par l’ancienneté de conversion de la parcelle en AB, ni par la présence ou non d’élevage sur l’exploitation.

Ce travail a par ailleurs mis en évidence des facteurs et des pratiques agricoles qui influencent les teneurs en phosphore dans les sols en agriculture biologique. Ils sont détaillés dans l’article suivant. 

 
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