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Stockage des céréales - Deuxième palier de ventilation : abaisser la température des grains à 12°C

Profitez des températures nocturnes plus fraîches de l’automne pour conduire le deuxième palier de ventilation. Il limite l’activité des insectes, en particulier la fonction de reproduction.

Conservation des grains : importance du 2ème palier de ventilation

La ventilation de refroidissement à l’air ambiant permet de préserver le grain stocké d’une dégradation de ses qualités sanitaire et technologique. Elle consiste à insuffler de l’air ayant une température inférieure de 7 à 10°C à celle du grain stocké, ce qui permet d’inhiber le développement des insectes et donc de limiter le recours aux insecticides. Cette différence de températures est souvent présente la nuit. Afin de contrôler la température du grain, l’utilisation d’une silothermométrie fixe ou mobile est indispensable.

Profiter de l’automne pour atteindre le deuxième palier

Du fait de cet écart limité (7 à 10°C), permettant d'éviter l'apparition de condensation, et des températures saisonnières décroissantes entre la récolte et l’hiver, il est nécessaire de conduire progressivement la ventilation en trois paliers successifs avec un objectif de température de plus en plus bas (20°C, 12°C et 5°C).

Le premier palier est conduit dès la récolte avec un objectif de 20°C. A cette température, les pertes de matière sèche par respirations sont limitées et le grain est protégé des moisissures.

Au cours de l'automne, les températures nocturnes plus fraîches permettent de réaliser le deuxième palier de ventilation avec comme objectif 12°C ou moins. Ces températures dissuadent les insectes de coloniser le stock et stoppent leur reproduction. Le seuil de 12°C correspond à la température à partir de laquelle le charançon des grains ne peut plus se développer ; tous les autres insectes de stockage ont des seuils de développement supérieurs (figure 1).

Figure 1 : Températures minimales en dessous desquelles les insectes ne peuvent plus se reproduire

Ce deuxième palier doit impérativement être réalisé entre septembre et novembre pour ne pas avoir, par la suite, une trop grande différence de température entre le grain et l’air ventilé, au risque de voir apparaître un phénomène de condensation à l’origine du développement de moisissures.

En hiver, lorsque les températures le permettront, le troisième palier de ventilation aura comme objectif 5°C ou moins. Une exposition prolongée à ces températures présente un effet insecticide.

Une ventilation possible par temps humide

Pour rappel, il est tout à fait possible de ventiler par temps humide avec un système de ventilation par soufflage (différent d’un système de ventilation par aspiration), si cela reste ponctuel. En effet, les échanges thermiques entre l’air et le grain sont 30 fois plus rapides que les échanges d’humidité. De plus, l’air pulsé par le ventilateur est mis en pression ce qui entraîne une augmentation de température (généralement 3 à 5°C, mais pouvant aller jusqu’à 10°C pour des silos de grande hauteur) abaissant par la même occasion son hygrométrie à un niveau sans conséquence pour la masse de grain traversée. Pour un réchauffement de 5°C, il est donc recommandé de lancer la ventilation lorsque l’écart de température entre le grain et l’air extérieur avoisine 12-15°C. Déduction faite du réchauffement, l’écart final effectif sera donc bien de 7-10°C. Le pilotage de la ventilation par thermostat permet d’automatiser le fonctionnement du ventilateur et de profiter pleinement de toutes les heures propices à la ventilation. En évitant de ventiler inefficacement, ce pilotage peut permettre de diviser par deux la facture énergétique.

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