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Poitou-Charentes

Semis précoces de céréales : attention au risque pucerons/cicadelles

En céréales, le risque pucerons et/ou cicadelles est plus élevé dans les semis très précoces, classiques dans notre région, pour deux raisons principales : un temps de présence potentiellement plus long des ravageurs et une météo souvent propice à leur activité. Avec les températures clémentes actuelles, il faut surveiller de près l’évolution des populations, en profitant des conditions d’observation bien meilleures que la semaine passée, très pluvieuse.

Puceron observée sur une feuille d’un jeune semis de céréales fin octobre 2025 en Poitou-Charentes

Une première vague de semis a débuté avant le 20 octobre, souvent par anticipation de la période pluvieuse annoncée. Les blés sont entre levée à 1F, voire à 2F pour les semis très précoces.

Analyse du début d’automne 2025

Regardons de près les conditions climatiques observées depuis le 1er septembre 2025.

Figure 1 : Climat à partir du 1er septembre 2025 (fin de prévision 3 novembre 2025)

Figure 1 : Climat à partir du 1er septembre 2025 (fin de prévision 3 novembre 2025)
Automne 2025 : (1) : des conditions climatiques ayant pu être propices au vol de pucerons et cicadelles juste avant l’épisode pluviométrique du 20/10 pour les semis très précoces. (2) : des parcelles en cours de levée ou à 1F cette semaine à suivre également compte tenu de la douceur.

Privilégier de bonnes conditions d’observation

Sur jeunes plantes, les pucerons sont facilement visibles sur les feuilles à condition de respecter quelques règles pour les observer :

  • privilégier les conditions ensoleillées, sinon a minima les heures les plus chaudes de la journée (fin de matinée / début d’après-midi) ; 
  • observer les zones de la parcelle les plus à risque (proches des haies ou de réservoirs potentiels tels que des bandes enherbées, jachères, maïs…) ;
  • rechercher la présence de pucerons sur des séries de dix plantes (plusieurs lignes de semis).

Mais… pas facile pour l’instant d’observer !

Les conditions d’observation de la semaine dernière sur les premières levées de céréales ont été assez difficiles, peu de créneaux étant propices. Quelques-uns ont pu être positionnés entre deux averses au moment des éclaircies, mais avec des pucerons pouvant facilement se cacher à la base de la feuille… A poursuivre car les parcelles semées juste avant les pluies (période pluvieuse 18-26 octobre) sont actuellement à des stades jeunes (levée - 1F) et les conditions climatiques douces et moins pluvieuses sont plus favorables aux vols de pucerons et à leur développement. Les conditions d’observations seront également bien meilleures.

Rappel des recommandations

Il est recommandé d’intervenir dès lors que les observations ont révélé que 10 % des plantes sont porteuses de pucerons ou quand la présence de puceron(s) est observée dans la parcelle pendant plus de dix jours.

Les pièges jaunes sont un bon indicateur des vols de pucerons, mais ils ne donnent aucune indication sur leur développement dans la parcelle. De plus, la fréquence de plantes habitées par les pucerons dans la parcelle reste le meilleur indicateur pour l’analyse de risque.

Concernant la cicadelle Psammotettix alienus vectrice de la maladie des pieds chétifs, sa présence peut être appréciée par piégeage sur plaque engluée jaune (car très mobile).

L’intervention est recommandée quand l’effectif de captures hebdomadaires atteint trente individus ; ou bien, dans le cas d’un suivi bi-hebdomadaire, lorsqu’il est observé une différence d’une vingtaine de captures entre deux relevés. Une observation directe des cicadelles sur la parcelle peut également être pratiquée en période ensoleillée, la plus chaude de la journée, pour déclencher le traitement.

Si une forte activité est observée (observations sur cinq endroits de la parcelle faisant sauter devant soi au moins cinq cicadelles pour chaque endroit), le traitement doit être immédiat.

Les conditions sont moins favorables au vol de cicadelles mais ont pu l’être pour les semis très précoces (rares, peu représentatifs de la région) pendant la semaine du 15 octobre avant les pluies (levée des parcelles les plus précoces, temps ensoleillé, doux et absence de pluies perturbant les vols de cet insecte).

Aphibox, un modèle pour évaluer le risque lié aux pucerons

Basé sur près de quinze ans d’essais couvrant tout le territoire, cet outil estime la dynamique automnale des populations de pucerons et le niveau de risque associé. Il s’appuie pour cela sur les données météo acquises et prévisionnelles à sept jours, pour différentes dates de semis.

Pour les semis précoces de notre secteur, les résultats indiquent un risque modéré mais bien présent, dans les standards des années précédentes. Il est important de souligner que, dans notre région, le mois de novembre demeure généralement favorable aux vols et au développement des colonies, ce qui justifie le maintien d’une surveillance attentive des parcelles.

Sur le site d’expérimentation de la station du Magneraud (17) en semis très précoce (non recommandé mais essentiel pour l’expérimentation), l’activité des pucerons est réelle : 10 % des plantes porteuses de pucerons et aussi présence de pucerons depuis dix jours passés. Ces observations nous incitent à une vigilance accrue pour les semis précoces et d’aller observer les parcelles en cours de levée.

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