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Ravageurs d'automne - Cicadelles : les observer pendant la période la plus chaude de la journée

Les cicadelles de l’espèce Psammotettix alienus transmettent les virus de la maladie des pieds chétifs en piquant les plantes. Aucun moyen de lutte n'est disponible contre ces virus quand la plante est infectée. La lutte contre ces ravageurs de cultures repose donc sur des techniques culturales préventives et sur la lutte insecticide en végétation.

Cicadelles : les reconnaître pour adapter les méthodes de lutte

La lutte préventive s’appuie notamment sur la destruction des repousses et des graminées sauvages qui constituent des réservoirs à virus. Ensuite, il est recommandé d’éviter un semis précoce entraînant une plus grande concomitance entre la période de forte sensibilité de la céréale et la période d'activité des cicadelles. Mais retarder le semis ne constitue pas toujours une mesure pleinement efficace quand les conditions climatiques de l’automne restent longtemps favorables à l'activité des insectes sur la parcelle. Un semis tardif n’affranchit donc nullement à la surveillance des cultures à l’automne !

La protection contre la maladie des pieds chétifs est basée sur la lutte contre la cicadelle P. alienus. La lutte s’appuie sur des traitements insecticides en végétation, uniquement quelques pyréthrinoïdes (tableau 1), qui agissent par contact (pas d’action préventive). Ils sont donc à appliquer en présence des cicadelles vectrices, et au besoin à renouveler en cas de présence persistante.

Attention, les orges sont sensibles à la maladie des pieds chétifs, y compris les variétés tolérantes à la JNO : elles nécessitent également d’être surveillées et protégées.

Tableau 1 : Principales spécialités insecticides en végétation autorisées sur la cicadelle

Tableau 1 : Principales spécialités insecticides en végétation autorisées sur la cicadelle
D’après dépliant ARVALIS - Mai 2025

Si tout le territoire est potentiellement concerné, la maladie des pieds chétifs est plus fréquemment observée dans les régions centre et nord-est de la France. Une vigilance est particulièrement nécessaire dans ces larges secteurs.

Intervenir dès 30 cicadelles capturées chaque semaine

Pour raisonner l’intervention insecticide, il est recommandé de disposer des pièges chromatiques, plaques jaunes engluées de format A4, sur le sol avec une inclinaison d’environ 30° (pour favoriser l’écoulement de l’eau) à plus de 20 mètres de la bordure de la parcelle. Le piège doit être mis en place dès le semis. La surveillance peut être arrêtée après 2 semaines consécutives sans capture. Les pièges doivent être lus chaque semaine, voire 2 fois par semaine (ce qui facilite la détermination et le dénombrement des cicadelles). Il est conseillé de réaliser un traitement insecticide en végétation si le nombre de capture hebdomadaire est supérieur ou égal à 30 cicadelles P. alienus. Ou si, en cas de suivi bi-hebdomadaire, une différence d’une vingtaine de captures est observée entre deux relevés.

Pour rappel, cette espèce est en partie reconnaissable par sa couleur générale beige et la présence de bandes blanches étroites et de bandes beiges larges sur le thorax.

Si les conditions météorologiques continuent d’être douces (température > 12°C) et ensoleillées, conditions favorables à la présence de cicadelles, il est conseillé de poursuivre les observations sur pièges et de renouveler le traitement si nécessaire.

Comment reconnaître la cicadelle Psammotettix alienus (larve et adulte) ?

L’adulte, de couleur beige clair, a une taille d’environ 4 mm et présente de nombreuses épines sur le tibia postérieur. La présence de 6 bandes beiges larges et de 5 bandes blanches étroites sur le thorax est l’une des caractéristiques de l’espèce. La coloration des élytres est également caractéristique, avec notamment des nervures dorsales éclaircies à leur interaction et la présence de zones sombres au bord des nervures, sauf à la toute extrémité de l’aile où la macule est entièrement brune.
La larve aptère (5 stades de développement larvaires) est semblable à l'adulte mais plus petite et plus claire sauf lors du dernier stade de la larve.

Critères de reconnaissance d'une cicadelle
Photographie ARVALIS après capture sur plaque engluée

Cicadelles - Photographies sur parcelles
Photographies sur parcelles

Sans piège, surveiller les parcelles aux heures les plus chaudes d’une journée ensoleillée

Si aucun piège n’est mis en place dans la parcelle, une observation visuelle des cicadelles P. alienus sur la parcelle peut également être pratiquée durant la période la plus chaude de la journée, idéalement en condition ensoleillée. Si une forte activité est observée (observations en cinq endroits de la parcelle faisant sauter devant soi au moins 5 cicadelles pour chaque endroit), il est conseiller de réaliser un traitement insecticide. Cette opération de quelques minutes pourra être renouvelée autant de fois que nécessaire.

Ne pas oublier que les conditions favorables à l’activité des cicadelles le sont bien souvent aussi pour les pucerons vecteurs de la JNO. Les pucerons peuvent être actifs plus longtemps sur les parcelles, leur surveillance est alors à prolonger en cas d’automne doux.

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