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Pays de la Loire

Orges d’hiver : des taches brunes à ne pas confondre avec les maladies

Dans l’ensemble, on observe encore assez peu de maladies sur les céréales en ce début de printemps. Toutefois, comme souvent à cette saison, l’oïdium et la rouille naine commencent à faire leur apparition sur l’orge. On observe également dans certaines parcelles des petites nécroses très foncées typiques des réactions d’hypersensibilité de l’orge, à ne pas confondre avec de la maladie active. 

taches sur feuille d’orge

La rouille naine et l’oïdium, des maladies faciles à reconnaître

oidiumL’oïdium fraîchement installé est facile à reconnaitre à son feutrage blanc, observable actuellement à la base des plantes dans certaines parcelles abritées et sur variétés sensibles. La météo des derniers jours lui a été favorable avec une hygrométrie nocturne élevée et du temps sec en journée. Le seuil d’intervention sur cette maladie est de plus de 20 % des feuilles atteintes sur variétés sensibles et plus de 50 % sur variété tolérante.

Quant à la rouille naine, elle se caractérise par la présence de pustules de couleur jaune orangé réparties de manière aléatoire sur les feuilles. Les premières pustules sont isolées et entourées d’un halo jaune chlorotique. Les pustules sont majoritairement localisées sur la face supérieure des feuilles. En cas d’attaque précoce, les feuilles de la base sont les premières touchées. La répartition des symptômes est homogène dans la parcelle.

Là encore, les seuils d’intervention (plus de 10 % de feuilles atteintes sur variétés sensibles et plus de 50 % sur variétés moyennement à peu sensibles) ne sont pas atteints.

Un début d’attaque d’oïdium ou de rouille naine peut être auto-jugulé par la plante qui stoppe l’agression par une réaction d’hypersensibilité.

Des petites nécroses foncées comme des taches brunes !

Certaines variétés peuvent mettre en place des mécanismes de résistance à l’oïdium et la rouille. Ils se traduisent par une réaction dite d’hypersensibilité qui se matérialise avec les symptômes suivants :

  • de petites nécroses très foncées qui traversent la feuille mais sont peu étendues sur le limbe, « taches brunes » ou « taches brunes sans halo chlorotique ».
  • On trouve souvent au sein de ces nécroses des spores de rouille isolées, sans pustule ou du feutrage d’oïdium isolé (voir photo).

    visuel
  • Les symptômes peuvent évoluer avec un halo jaune puis nécrotique toujours autour du feutrage séché ou d’une pustule qui s’ouvre difficilement.

Il s’agit d’une réaction d’auto-défense des orges qui nécrosent localement leurs tissus pour isoler le champignon pathogène et empêcher ainsi sa propagation.

Des taches brunes à ne pas confondre avec l’helminthosporiose !

Ces réactions d’hypersensibilité ne doivent pas être confondues avec un début de développement de l’helminthosporiose. En effet, cette maladie présente un fort polymorphisme qui peut prêter à confusion, notamment avec le faciès taches noires ovoïdes ou ponctiformes souvent qualifiées d’« helminthosporiose taches brunes ».

En cas de doute, placer les feuilles « suspectes » en « chambre humide » (un grand mot pour dire qu’une simple bouteille d’eau vide avec quelques gouttes restantes fait l’affaire !) pour faire sporuler le symptôme s’il est dû à un pathogène et/ou pour voir l’évolution de ces taches brunes.

Après 24 à 48 h maximum à température ambiante (ne pas placer en plein soleil), observer à la loupe de poche ou binoculaire : si pas de mycélium caractéristique de l’helminthosporiose (pilosité abondante en Y = conidiophores ou petits poils grisâtres à 2 branches), ni de sporulation de rouille, les symptômes sont alors dus à une réaction d’hypersensibilité.

Complétez l’observation en vous aidant du Baromètre Maladies blé tendre.

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