Maïs et sorgho : un séchage des grains rapide permet d’entrevoir des récoltes précoces
La concentration des semis sur avril et les conditions climatiques favorables sur la fin de cycle ont accéléré les stades des maïs. Les grains sont (très) secs pour la période, dépendant également du stress hydrique estivale. Où en est-on aujourd’hui, à la veille des récoltes ?
2025 : une année précoce
La campagne 2025 est précoce, en premier lieu par des semis plutôt en avance, et ensuite par une avance en sommes de températures (environ 200 degrés-jours d’avance en base 6-30°, scénario proche de 2022 ou 2023). Deux canicules sont à relever cet été, fin-juin/début juillet (juste avant les premières floraisons) et début août, ainsi qu’un retour de fortes températures et de vent autour du 20 septembre.
Figure 1 : Cumul de sommes de températures (base 6-30 °C) pour un semis du 10 avril, station météo d’Orléans (45)
En parallèle, la pluviométrie a été très hétérogène sur le territoire cet été. Courant juillet, le nord de la région Centre et l’île-de-France ont profité de pluies. En août, il y a eu globalement peu de pluie sur l’ensemble du territoire. Dans le sud de la région Centre, les cumuls de pluie ont été très faibles sur l’ensemble de l’été.
Carte 1 : Cumul de pluie en juillet 2025
Carte 2 : Cumul de pluie en août 2025
Une humidité du grain faible mais variable en fonction du contexte hydrique
Le premier élément à repérer sur les parcelles : la maturité physiologique du maïs (environ 32 % d’humidité du grain, visible au champ par l’observation du « point noir » sur les grains). A partir de ce stade, le remplissage est terminé (PMG – Poids de 1000 grains – maximal atteint) et les conditions climatiques vont permettre de baisser les humidités. Dans la région, cette maturité a été atteinte autour du 10-20 septembre en situations bien alimentées en eau, et tout début septembre sur les sites ayant souffert du stress hydrique. Ainsi, en fonction de la date d’arrivée de la maturité, on peut dégager plusieurs situations :
- Champagne Berrichonne, Touraine (sec) : les maïs conduits en sec du secteur Champagne berrichonne sont en cours de récolte, ayant subi un stress hydrique continu de fin juin à août, provoquant à la fois des problèmes de fécondation et une sénescence rapide de la plante. Les humidités du grain dans ce secteur sont autour de 20 %, voire inférieures, aujourd’hui.
- Beauce, Gâtinais : les semis précoces de début à mi-avril en précocité G2-G3 en bonnes conditions hydriques sont autour de 24 à 26 % d’humidité, les plus tardives G4 sont plutôt à 28-32 %. En cas de stress hydrique, les maïs peuvent être 2-3 % plus secs.
- Sologne : les maïs arrivent juste à maturité physiologique, les conditions d’octobre détermineront donc l’humidité finale des grains.
Figure 2 : Suivi de l’humidité du grain en % pour différentes variétés – Semis du 10 avril - Floraison femelle le 4 juillet - Situation irriguée - Epieds-En-Beauce (45)
Figure 3 : Suivi de l’humidité du grain en % pour différentes variétés – Semis du 5 avril - Floraison femelle le 7 juillet - Situation irriguée – Breçy (18)
Tableau 1 : Humidité du grain en % pour différentes variétés et différentes stations
Quelles précautions pour les récoltes ?
Pour décider de la récolte, il faudra prendre en compte plusieurs paramètres :
- L’état sanitaire des tiges : l’année a été propice aux coups de feu fusariens, ce qui peut impacter la tenue de tige. De plus, les insertions d’épis hautes peuvent accentuer le risque de verse en cas de coup de vent. Vérifier également le risque de chute d’épis, pour prioriser une récolte en conservant le potentiel optimal de la parcelle.
- L’état sanitaire des épis : prioriser la récolte en cas d’attaque de fusarioses (observée assez fréquemment dans les zones du Gâtinais ou d’Île-de-France – F. verticiloïdes).
- Le potentiel gain de séchage à aller chercher : si la météo actuelle n’est pas favorable, celle annoncée pour fin septembre devrait permettre de perdre 2 à 3 % d’humidité : il est conseillé d’attendre pour les situations les plus humides et saines.
Et pour les sorghos ?
Les sorghos grains ont atteint la maturité physiologique début septembre (pour les semis de fin avril - début mai), et ont pu bénéficier d’excellentes conditions pour leur dessication. Actuellement, ces situations sont proches des 20 %, voire en-dessous.
Figure 4 : Suivi de l’humidité du grain en % pour la variété Arski – Semis du 30 avril – Ouzouer-le-Marché (45)
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