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Trois conseils pour gérer le datura à l’automne

Le datura, fléau des cultures d’été comme le maïs, doit aussi faire l’objet de toutes les attentions à l’été et à l’automne, que ce soit pour réduire le stock semencier des parcelles ou limiter la dissémination du problème aux alentours. Tout tient en trois recommandations !

1/ Réaliser des faux-semis après une culture d’hiver

Le meilleur moyen de déstocker les graines de datura présentes dans la parcelle consiste à introduire une culture d’hiver dans la rotation, si elle est pertinente économiquement. Il sera alors possible de réaliser des faux-semis après la récolte pendant la période estivale.

L’idée est de travailler le sol superficiellement pendant l’été pour faire germer les daturas et de détruire ensuite les plantules. Plus l’opération sera répétée, plus le stock semencier de la parcelle sera diminué.

Encore faut-il que les conditions climatiques le permettent ! En fonction des types de sols, le passage d’un outil en été peut s’avérer délicat si le sol est trop sec. De plus, s’il ne pleut pas après le travail du sol, les graines d’adventices ne pourront pas germer.

Même si l’on décide de ne pas réaliser des faux-semis, il faut surveiller a minima les parcelles pour empêcher la montée à graines des daturas encore présents, sous peine d’enrichir encore un peu plus le stock semencier. A l’automne, même de très petits daturas, de 20 ou 30 cm, peuvent faire des bogues et produire des graines viables.

2/ Entretenir les abords de parcelles

Les daturas profitent du moindre rayon de lumière pour se développer. Ils se rencontrent fréquemment dans les passages d’enrouleurs, dans les zones où il y a eu des dégâts de sangliers… sans oublier les bordures de parcelles.

Il faut donc surveiller régulièrement ces endroits pour détruire les daturas qui pourraient produire des graines. Leur destruction peut se faire soit mécaniquement à l’aide d’un broyeur, soit manuellement s’ils sont peu nombreux (attention à ne pas oublier de mettre des gants pour les arracher !). Dans ce dernier cas, on veillera à exporter du champs ou de sa bordure les plantes pourvues de bogues, de façon à ne pas enrichir
le stock de graines de la parcelle.

3/ Nettoyer le matériel de récolte

Quant à la moissonneuse-batteuse, en particulier dans des parcelles de maïs infestées en datura, elle peut être un vecteur de contamination de deux ordres :

  • disséminer des graines de datura d’une parcelle à l’autre,
  • contaminer la récolte avec des alcaloïdes présent dans la sève de datura. Le broyage des tiges de datura dans la moissonneuse libère alors cette sève qui se répand sur les pièces mécaniques et le grain.

Pour éviter ces contaminations, il ne faut jamais récolter une zone propre après une zone infestée sans avoir au préalable nettoyé avec soin le matériel de récolte entre deux parcelles. Cela passe préférentiellement par un lavage à grandes eaux (basse pression et gros débit) des cueilleurs et autres compartiments de la machine, de préférence avant de sortir de la parcelle, avec bac à pierre et trappes ouverts pour une bonne évacuation.

Si l'accès à l'eau n'est pas possible, on peut recourir à un nettoyage à l'air avec un gros débit et peu de pression, mais cela ne nettoiera pas les résidus de sève sur les pièces de la machine.

A minima, sans aucun matériel, on peut utiliser quelques résidus végétaux positionnés dans le fond de vis de la trémie avant de lancer une vidange. Celle-ci va entraîner les graines de datura avec l'évacuation des résidus.

Ainsi, avec au départ 15 à 20 kg de graines de datura, un nettoyage soigné (20 à 30 minutes) peut réduire les résidus à 5 ou 6 g de graines dans la machine et limiter l’expansion des zones à problème pour l’année suivante.

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