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Conditions sèches : faut-il décaler les interventions herbicides sur céréales ?

Les semis de céréales ont commencé depuis quelques jours, dans de très bonnes conditions. Les sols secs, propices au bon déroulement des semis, sont en revanche défavorables à l’efficacité des applications de prélevée. Faut-il reporter l’intervention en postlevée ?

pulvérisateur herbicide prélevée sur blé

Pour répondre à cette question, on peut s’inspirer des efficacités observées dans les essais conduits à l’automne 2015, très similaire au scénario 2025 : après un mois de septembre pluvieux, le début de l’automne est sec mais frais.

A noter que plusieurs modalités évaluées à l’époque sont désormais interdites : c’est notamment le cas de celles contenant de l’isoproturon (IPU) ou utilisant des doses de prosulfocarbe trop élevées (Défi à 4 l, Daiko à 2,25 l).

Lire aussi : « Prosulfocarbe : bien respecter les règles d’application pour désherber les céréales »

Les efficacités de prélevée seules sont bien entendu impactées par le sec, avec des moyennes sur vulpin proches de 50 % (figure 1). Les postlevées seules sont également impactées (même si certaines applications de début novembre ont bénéficié du retour des pluies). A produit et doses identiques, il y a un avantage de 1 à 7 points pour la postlevée.

En revanche, les programmes « double automne », notamment avec un rattrapage de Daiko + Fosburi + H, permettent d’atteindre 90 % d’efficacité, alors que Daiko + Fosburi + H en passage unique de postlevée plafonne à 65 %.

Figure 1 : Efficacité (en %) de différentes modalités herbicides sur vulpin – 7 essais blé tendre, campagne 2015/16

Tout dépend de la stratégie de départ

Tout dépend de la stratégie de départ :

  • Si une prélevée seule était prévue, il est possible de la décaler en postlevée à condition que le ou les produits soient possibles sur ce créneau. Avec des bases de pendiméthaline, il faudra viser 1 feuille de la culture max pour éviter de trop perdre en efficacité. Si des pluies sont annoncées (potentiellement la semaine prochaine), une prélevée effectuée cette fin de semaine pourra en bénéficier.
  • Pour les parcelles qui sont déjà levées, il faut intervenir dès que possible : le risque est trop grand de ne pouvoir retourner rapidement dans les parcelles, tout en ayant des graminées qui continuent de se développer.
  • Si un programme double automne était prévu, à cause d’un stock grainier important et/ou en présence de graminées résistantes aux produits de sortie d’hiver (inhibiteurs de l’ALS et de l’ACCase), il faut réaliser la prélevée, même en conditions sèches. Le risque est trop grand de ne faire qu’une seule application sur les deux prévues. Le programme restera plus efficace qu’une postlevée seule même si elle peut être positionnée.

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