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Sud-Ouest

Céréales : maintenir sa vigilance sur les pucerons

Malgré le coup de froid, mieux vaut rester aux aguets quant à la présence des pucerons dans les parcelles.

Puceron Rhopalosiphum padi (L.) ailé en novembre 2025 dans le sud ouest

Les pucerons présents sur culture en automne, peuvent être vecteurs de viroses, notamment le virus BYDV provoquant la jaunisse nanissante de l'orge (JNO) sur blé et orge (l'orge d'hiver y étant la plus sensible). Dans le Sud-Ouest, le Rhopalosiphum padi est la principale espèce observée en automne, même s'il peut en exister d’autres.

Puceron d’automne (Rhopalosiphum Padi) (source : ARVALIS)
Puceron d’automne (Rhopalosiphum Padi) (source : ARVALIS)

Pour rappel, les plaques engluées permettent uniquement d’appréhender la date d’arrivée des pucerons ailés dans les parcelles, mais ne donnent aucune indication sur l’évolution des populations de pucerons aptères sur les parcelles.

Développé par ARVALIS, le modèle Aphibox permet de prédire un risque d’infestation des pucerons. Ainsi, le niveau actuel est globalement fort, avec néanmoins quelques zones (Nord Aveyron, Sud Ariège) où il est faible. La vigilance est donc de mise.

Cartes 1 et 2 : Evaluation du risque pucerons (à gauche) et écart à la médiane (2012-2024) (à droite) – exemple de prédiction pour un semis du 15 octobre 2025 – données jusqu’au 19 novembre 2025

Cartes 1 et 2 : Evaluation du risque pucerons (à gauche) et écart à la médiane (2012-2024) (à droite) – exemple de prédiction pour un semis du 15 octobre 2025 – données jusqu’au 19 novembre 2025

La période de risque s’étend du stade levée jusqu'à fin tallage.

Schéma 1 : Seuil de nuisibilité des pucerons

Schéma 1 : Seuil de nuisibilité des pucerons

Dans nos secteurs, c’est souvent le seuil de plus de 10 jours de présence qui déclenche les interventions, même si des dépassements de seuil de 10 % de plantes habitées sont également observés.

Un risque pucerons qui dépend surtout de la date de semis

Pour les premiers semis (période du 15 au 20 octobre) actuellement à 3F

  • Risque de présence supérieure à 10 jours -> le seuil est actuellement dépassé : si les pucerons sont présents sur les parcelles ,une intervention s’avère nécessaire. La douceur est favorable à une présence durable même s’ils sont plus difficilement observables avec les conditions actuelles.
    Les pluies et le vent des derniers jours les ont freiné dans leur déplacement, mais ils sont probablement encore présents sur les parcelles.

Pour les semis en cours de levée ou actuellement à 2F (semis du 26 octobre au 5 novembre)

  • Risque de présence supérieure à 10 jours -> le seuil n’est actuellement pas dépassé : poursuivre les observations. Idem, la douceur est favorable à une présence durable même s’ils sont plus difficilement observables avec les conditions actuelles.
  • Risque de dépassement du seuil de 10 % de plantes habités -> le seuil n’est pas encore dépassé.
     

Avant toute intervention insecticide à base de pyréthrines, les conditions d'application doivent être réunies. Pour assurer l’efficacité du traitement, il est nécessaire que les conditions climatiques soient douces et que les pucerons soient bien présents sur les feuilles supérieures, afin de maximiser le contact entre le produit et l’insecte. Si ces conditions ne sont pas favorables, il est préférable de décaler l’intervention de quelques jours pour optimiser l’efficacité. Les essais de positionnement ARVALIS montrent qu’une intervention réalisée au seuil ou jusqu’à 14 jours après ce seuil, offre, dans la majorité des cas, un niveau d’efficacité similaire.

Enfin, pour optimiser au mieux l’action du produit, il est important de veiller à produire de fines gouttelettes (grands volumes d’eau et buses adaptées), afin d’assurer un contact maximal entre l’insecticide et les pucerons.

Rester vigilant sur la présence des cicadelles

La cicadelle Psammotettix alienus est la seule vectrice du virus des pieds chétifs (ou WDV). La cicadelle, afin de s'alimenter, pique les jeunes céréales, leurs inoculant le virus à cette occasion lorsqu'elle en est porteuse. La maladie des pieds chétifs a des symptômes proches de ceux provoqués par la jaunisse nanisante (décoloration des dernières feuilles, réduction de la taille de la plante pouvant aller jusqu'à sa disparition).

Actuellement, les captures sur plaque sont faibles (0 à 10 cicadelles par semaine) mais continues. Certains sites ont des populations de cicadelles qui semblent plus importantes (Tarn). Ainsi, il est recommandé de maintenir les observations sur ces parcelles, les plaques engluées permettent de valider la présence de Psammotettix alienus.

Différentes espèces de cicadelles capturées sur plaque engluée
Différentes espèces de cicadelles capturées sur plaque engluée

Les conditions d’intervention sont les mêmes que pour les pucerons. Par ailleurs, les cicadelles sont très mobiles : le positionnement en conditions optimales (temps chaud et pas de vent) doit être impérativement respecté pour espérer une efficacité sur cet insecte.

Peut-on espérer des baisses de populations si l’épisode de froid annoncé cette semaine se maintient ?

Les pucerons comme les cicadelles ont une activité en étroite relation avec la température. Les conditions idéales de déplacement et d’activité sont au-dessus de 12°C. Les températures annoncées devraient freiner grandement leur développement et leur déplacement dans les parcelles. En dessous de 3°C, en laboratoire, les pucerons ne sont plus actifs mais peuvent survivre. Ceux-ci ne meurent que si la température descend en dessous de -5 °C à -12°C selon les espèces. R. Padi peut résister à des températures de -12°C.

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