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Blé : c’est le moment d’évaluer le risque piétin-verse

Les semis précoces de blé arrivent à épi 1 cm, stade repère pour commencer à surveiller le piétin-verse, d’autant plus que la saison a été propice au développement du champignon. Voici les étapes à suivre pour estimer le risque à la parcelle.

tâche sur la gaine à la base de la tige indiquant la présence de piétin verse sur blé

A l’échelle d’une parcelle, le risque piétin-verse est largement déterminé par le niveau de résistance de la variété cultivée et les conditions agronomiques du champ. L’estimation doit être complétée par la prise en compte du climat de la levée jusqu’à début montaison et par l’historique des attaques de piétin-verse dans la parcelle. Une fois le risque établi, des observations pourront être nécessaires pour étayer sa prise de décision d’intervenir ou non.

Etape 1 : évaluer le risque parcellaire

Pas de traitement pour les variétés résistantes

La résistance variétale (présence du gène de résistance PCH1) est de loin le levier le plus efficace et le plus économique pour gérer un risque piétin-verse. Les variétés avec des notes de sensibilité supérieure ou égale à 5 ne justifient pas de traitement. En effet, les sections nécrosées en fin de cycle sont généralement inférieures au seuil de 35 %. Aucune surveillance vis-à-vis de ce champignon n’est nécessaire.

Tableau 1 : Liste des variétés résistantes au piétin-verse, notes ≥ 5 (liste non exhaustive) – 2023

Tableau 1 : Liste des variétés résistantes au piétin-verse, notes ≥ 5 (liste non exhaustive) – 2023

Source GEVES – ARVALIS

Evaluer le risque à l’aide de la grille piétin-verse

Après les variétés, la rotation est le facteur le plus important à prendre en compte dans l’évaluation du risque piétin-verse. Les sols de limons battants, les successions de blé sur blé favorisent la maladie qui se maintient d’une saison à l’autre sur les résidus de culture. La grille ARVALIS permet d’évaluer le risque parcellaire afin de construire sa stratégie de gestion du piétin-verse.

Figure 1 : Grille d'évaluation du risque piétin-verse

Figure 1 : Grille d'évaluation du risque piétin-verse

Source ARVALIS

Etape 2 : que dit le modèle TOP dans la région ?

Le modèle TOP calcule un indice de risque climatique prenant en compte la pluie et les températures journalière à partir de la date de semis. La valeur de cet indice à épi 1 cm est prise en compte dans la grille d’évaluation. Des valeurs seuils permettent de définir l’effet climatique annuel lié au risque piétin-verse :

  • Indice < 30 : risque faible ;
  • 30 <Indice < 45 : risque moyen ;
  • Indice > 45 : risque fort.

Selon la situation actuelle (tableau 1), même si le stade épi 1 cm n’est pas atteint, les indices actuels donnent une tendance cohérente. 

Tableau 2 : Valeurs de l’indice TOP (risque climatique) au 4 mars 2024 en fonction de la date de semis

Tableau 2 : Valeurs de l’indice TOP (risque climatique) au 4 mars 2024 en fonction de la date de semis

Quelle que soit l’année, les situations de semis précoces restent globalement plus vulnérables à des attaques de piétin-verse. Depuis l’automne, l’humidité et la douceur ont prolongé l’activité infectieuse du pathogène responsable de la maladie (Pseudocercosporella herpotrichoides), n’épargnant pas le risque d’apparition des symptômes dans les parcelles à semis tardifs. Même semées tardivement, les variétés sensibles doivent donc aussi faire l’objet d’observations régulières.

Pour plus d’informations, consulter les Bulletins de Santé du Végétal hebdomadaires des régions Centre et Ile-de-France.

Anticiper l’arrivée du piétin-verse sur les parcelles grâce à l’outil en ligne : baromètre des maladies du blé tendre.

Etape 3 : observer avant toute intervention

Dans tous les cas, c’est l’apparition de symptômes sur les tiges entre épi 1 cm et 1 nœud qui va dicter le besoin de protéger la parcelle ou non. L’observation des parcelles reste indispensable pour déterminer l’intérêt ou non d’une protection fongicide. A partir du stade épi 1 cm, observer les tiges principales sur 40 pieds prélevés au hasard dans la parcelle et déterminer le nombre de tiges atteintes. Une tige est comptée comme telles lorsque la tache de piétin-verse traverse au moins une gaine.

Figure 2 : Les seuils d’intervention

Figure 2 : Les seuils d’intervention

Le piétin-verse peut s’extérioriser jusqu’à la fin de la montaison. Cependant, un traitement spécifique ne se montre efficace que lorsqu’il est réalisé entre épi 1 cm et 1 nœud. C’est la raison pour laquelle il est conseillé d’observer cette maladie en début de montaison mais aussi de prendre en compte l’historique de la parcelle en cas de risque moyen. En effet, dans ces situations, si du piétin-verse était présent les années précédentes, il est très probable que la maladie se réexprime. Le déclenchement d’un traitement, même si les seuils ne sont pas atteints dans ces situations spécifiquement, peut permettre de prévenir le développement de symptômes tardifs comme on a pu l’observer en plaine.

Retrouvez toutes nos préconisations dans notre guide régional Choisir & Décider- Interventions de printemps 2024 – blé tendre.

Quelques astuces pour mieux identifier le piétin-verse
Les symptômes de piétin-verse se caractérisent par la présence de tache ocellée (elliptique) sur les gaines. Cette dernière est bordée par un liseré brun diffus (photos 1 et 2). Après avoir soulevé successivement les gaines, on peut observer un ou plusieurs points noirs sur la tige correspondant à des amas mycéliens (stromas).

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Astuce : pour s’assurer que les symptômes correspondent à du piétin-verse, il faut passer un doigt humide sur les taches (photos 3 et 4) ; si le stroma ne s’efface pas, il s’agit bien de piétin-verse.

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