Articles et actus techniques

Alternatives au glyphosate - La rotation, un levier essentiel pour gérer les adventices annuelles en limitant le labour

Depuis les restrictions d’usage du glyphosate, la rotation culturale peut être utilisée comme un levier significatif afin de gérer les mauvaises herbes tout en limitant autant que possible le recours au labour.

Adapter la rotation pour viser le minimum de labour et de glyphosate

Les graminées adventices sont complexes à détruire sans retournement du sol, notamment pendant l’automne et l’hiver. Modifier la rotation ou l’enchaînement des cultures peut être un levier pour sécuriser les implantations en évitant le salissement au moment du semis.

Analyser sa rotation

Avant de décider de modifier la rotation, il convient d’analyser les possibilités de gestion de la flore adventice présente sur les parcelles si le sol n’est pas labouré et si le glyphosate n’est pas souhaité. On identifiera les intercultures les plus infestées d’adventices et suivies d’une période de semis en saison peu séchante, comme les semis tardifs d’automne ou de sortie d’hiver. Ces situations ne peuvent généralement pas bénéficier de gestion mécanique. Cela reste à nuancer selon le climat local.

Par exemple, les semis précoces en sortie d’hiver d’orge ou pois de printemps derrière un précédent blé (soit une interculture longue) peuvent être très compliqués à gérer.

À noter que l’alternance entre cultures dicotylédones et graminées ne suffit pas à maîtriser les graminées adventices.

Deux pistes avant les semis de sortie d’hiver

Envisager un autre précédent peut être une solution, par exemple maïs grain, tournesol, sorgho grain ou betteraves. Ils laissent souvent des sols moins infestés en graminées qu’un précédent blé. Cela facilite les choses avant des cultures de printemps qui ne bénéficieront quasiment jamais d’un temps suffisamment séchant avant leur semis pour détruire des graminées tallées. De plus, mieux vaut intercaler une culture dicotylédone entre deux céréales afin de faciliter la gestion des repousses du précédent.

Une autre option pourrait être de positionner le labour, s’il revient de temps en temps dans la rotation, précisément avant ces cultures semées très tôt en sortie d’hiver.

Cultures d’automne : semer tôt ou choisir un précédent nettoyant

Concernant les céréales d’hiver, les stratégies de gestion des adventices peuvent différer en fonction du précédent et de la date de semis.

Les semis précoces peuvent bénéficier de conditions relativement séchantes avant leur semis, quitte à anticiper la destruction des adventices développées.

Les semis tardifs n’auront pas cette chance, mais certains précédents offrent des opportunités de semer sur des sols « propres » : betteraves, pommes de terre, maïs grain…

Exemple d’une rotation de 6 ans

Par exemple, un essai longue durée mis en place sur la station expérimentale de Boigneville (dans l’Essonne) suit la rotation suivante afin de limiter le labour sous contexte de restriction d’usage du glyphosate : betterave - orge de printemps - maïs grain - blé tendre – colza - blé tendre.

Le semis des betteraves ne se fera pas avec une météo séchante. Si le recours au labour doit être envisagé sur l’exploitation, on gagnerait à le positionner avant cette culture.

Avant le semis d’une orge de printemps, il est difficile de gérer des adventices graminées. C’est pourquoi, celle-ci est implantée derrière la betterave qui est une culture dite nettoyante.

Le semis de maïs, plus tardif que celui des betteraves, peut bénéficier de conditions un peu plus séchantes, mais assez risquées au niveau des repousses d’adventices.

Le blé après un maïs grain est semé à une période peu séchante, mais on peut espérer que le maïs sera propre au moment de sa récolte. Cependant, si le maïs a été irrigué, attention aux passages d’enrouleur qui peuvent être source de salissement par des graminées d’automne comme le ray-grass ou le pâturin.

Le blé de colza - et surtout le semis de colza - bénéficient de conditions favorables à la destruction mécanique des adventices. Il faut cependant être très prudent avec l’humidité du lit de semences du colza.

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Mot de passe oublié

Un email vous sera envoyé pour réinitialiser votre mot de passe.