Résultats d’essais

Pulvérisation - Des produits plus ou moins bien adaptés aux réductions de volume

Les produits systémiques acceptent plus facilement une réduction de volume que les produits de contact, très sensible à la qualité de la pulvérisation. Dans le cas du glyphosate, une réduction des volumes s'accompagne même d'une augmentation d'efficacité du produit.

Traitement bas volume : ce qu'il faut savoir

Depuis quelques années, une tendance à la baisse des volumes de bouillie s’observe sur les exploitations céréalières françaises. L’objectif principal de cette stratégie est d’augmenter les débits de chantier. Certains agriculteurs cherchent même à diminuer les doses en partant du principe qu’un produit plus concentré sera plus efficace. En fait, tout dépend du type de produit appliqué et de la flore adventice présente dans la parcelle.

Produits de contact : la qualité de couverture de la cible est primordiale

Les produits de contact sont très sensibles à la qualité de couverture de la cible. Ils agissent « là où ils tombent ». Pour être efficaces, ils nécessitent donc un nombre d’impacts suffisants répartis de manière homogène. Les essais menés les années précédentes ont toujours montré que la réduction des volumes en-dessous de 80l/ha avait ses limites. Par conséquent, mieux vaut ne pas descendre en-dessous de cette limite avec les herbicides de contact, en particulier si le traitement est réalisé sur des adventices peu développés.

Le glyphosate plus efficace à forte concentration

À l’inverse, les produits systémiques se montrent moins sensibles à la qualité de couverture et acceptent plus facilement une baisse de volume. Ils agissent en pénétrant la surface foliaire, puis circule dans la plante via les vaisseaux de xylème et/ou de phloème. Dans le cas du glyphosate, un essai réalisé en 2006 sur repousses de colza a clairement montré que la baisse du volume de bouillie améliorait significativement l’efficacité du traitement. Ce résultat s’explique par le fait que les ions calcium Ca2+ présents dans l’eau fixent la molécule de glyphosate chargée négativement, la rendant ainsi inefficace. La réduction du volume de bouillie réduit donc la part relative d’ions Ca2+.

De plus, le glyphosate est une molécule très soluble dans l’eau. Or, l’eau traverse difficilement la cuticule des feuilles, couche la plus externe de la feuille, de nature hydrophobe, qui a pour fonction de limiter les pertes d’eau par évapotranspiration. Par conséquent, plus le volume d’eau est réduit, plus les gouttes de glyphosate sont concentrées, et plus la quantité de matière active qui pénètre dans la plante est importante. Dans cette situation, une réduction des doses de la matière active peut être envisagée.

Pas de réduction de dose pour les autres produits systémiques

Pour les autres produits systémiques, la réduction de volume est réalisable mais ne permet pas une augmentation d’efficacité du produit.
Attention à ne pas vouloir trop réduire les volumes de bouillie. Jusqu’à 50 l/ha, la réduction des volumes apparaît possible sans affecter l’efficacité des traitements avec des herbicides systémiques dans la plupart des situations. Cependant, si le volume est trop réduit, 30 l/ha par exemple, trop peu de gouttelettes atteignent l’adventice, ce qui diminue la quantité de matière active et réduit l’efficacité. Veillez également au type de buse utilisé. Le volume de bouillie minimal à respecter dépend du mode d’action du produit mais aussi du type de buse utilisé et de la taille de la cible.

Mode d’action, taille de la cible et type de buse définissent un volume minimal

Traitement phytosanitaire. Volume de bouillie hectare minimal selon le type de buse et la largeur de la cible visée.

Appliquer les produits systémiques dans de bonnes conditions agro-climatiques

Si les produits systémiques acceptent plus facilement une baisse du volume que les produits de contact, ils sont en revanche plus exigeants en ce qui concerne les facteurs agro-climatiques. Les herbicides systémiques s’avèrent plus efficaces en « conditions poussantes », autrement dit lorsque la température est comprise entre le zéro de végétation de la plante-cible et 20-22°C et que l’hygrométrie dépasse 70% dans les 8 jours encadrant le traitement. Dans ces conditions, l’organisation des cires de la cuticule devient lâche, favorisant le passage des produits dans l’adventice.

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