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Ravageurs du maïs : optimiser la lutte contre la pyrale grâce aux réseaux de surveillance

Les larves de pyrale occasionnent des dégâts, parfois très sévères, sur maïs. La mise en place de réseaux de surveillance permet d’optimiser les dates d’intervention en fonction des modes de protection et des zones géographiques.

Lutter contre la pyrale du maïs avec les réseaux de surveillance

Deux générations de pyrale dans le Sud, une dans le Nord

La pyrale est présente sur la majeure partie du territoire français. Cependant, le nombre de générations varie en fonction des régions. Ainsi, en Alsace et en Franche-Comté, le cycle est univoltin, c'est-à-dire qu’il y a une seule génération de papillon avec un vol en juin/juillet.

Pour les régions situées au nord d’une ligne Niort-Lyon, une génération complète est observée en juin ou juillet, suivie parfois d’une deuxième génération partielle en août selon les conditions climatiques de l’année. Le cycle est qualifié de multivotin à tendance à une génération.

Enfin, au sud de cette ligne Niort-Lyon, le cycle est multivotin à tendance à deux générations. Un premier vol survient au mois de mai ou juin voire début juillet suivi d’une deuxième génération au mois d’août. En cas de conditions favorables, une troisième génération peut être observée.

 Les pertes de rendement liées aux larves de pyrale peuvent avoir deux origines :

  • Un affaiblissement physiologique des plantes provoquées par les galeries des larves dans les tiges, ce qui se traduit par une baisse du poids de 1000 grains (défaut de circulation de la sève).
  • La verse des plants et des chutes d’épis avant récolte (tiges et pédoncule cassés).

La perte est évaluée en moyenne à 4 % du potentiel de rendement par larve et par plante présente avant récolte. Dans les situations monovoltines, les larves causent des dégâts pendant la floraison, période pour laquelle tout stress est fortement préjudiciable. Ailleurs, les dégâts sont occasionnés avant floraison (première génération) puis en cours de remplissage des grains (deuxième génération). La présence de dégâts de pyrale sur plante et sur épi augmente le risque de dégradation de la qualité sanitaire du grain (développement de Fusarium).

 Le broyage des résidus du maïs limite la survie des larves

Le niveau de pression de pyrale dépend à la fois du nombre de larves observées au moment de la récolte de maïs l’année précédente et des conditions climatiques durant l’interculture et au printemps. Ces conditions déterminent le taux de survie des larves. Un excès d’humidité leur est défavorable. La lutte prophylactique consiste à limiter ces populations larvaires pendant l'hiver. La technique la plus efficace consiste à broyer les résidus de maïs sitôt la récolte finie (collet compris), ou de les exposer au froid, à l'humidité (action des champignons pathogènes) et aux prédateurs (oiseaux). Les tas de rafle sont également à éviter près des champs. Ces pratiques sont notamment recommandées pour les parcelles présentant de fortes populations larvaires à l’automne. Les mesures prophylactiques présentent un intérêt à l’échelle de la petite région agricole, et pas seulement à la parcelle.

Lutter contre quelle génération ?

Dans les secteurs présentant deux générations, la lutte contre la première génération présente l’intérêt d’être plus économique pour l’agriculteur car elle peut être réalisée avant le stade limite passage tracteur. Cette stratégie vise à diminuer la population de deuxième génération, occasionnant les plus fortes nuisibilités dans ces secteurs. L’efficacité de cette stratégie dépend des conditions climatiques entre les deux générations. Une intervention visant la deuxième génération peut être réalisée soit en appliquant des produits insecticides à l’aide d’enjambeur ou en appliquant des trichogrammes.

 Le mode d’action de la protection détermine la période optimale d’application

Deux stratégies de lutte sont possibles en végétation :

  • L’application de trichogrammes en début de vol de papillons de pyrale pour viser les premières pontes. Les trichogrammes sont des auxiliaires de culture utilisés comme agents de lutte biologique. Ce sont des parasitoïdes oophages. La larve du parasite se développe à l’intérieur de l’œuf de l’insecte hôte, aux dépens de l’embryon, tué très tôt.
  • Les insecticides qui ont une action essentiellement larvicide. Ils doivent être positionnés au plus proche du pic de vol de pyrale afin de toucher le plus grand nombre de larves possible. Les insecticides sans effets sur la faune auxiliaire sont à privilégier (sinon risque de pullulation de pucerons et acariens).

Des réseaux de surveillance pour intervenir au bon moment

Le suivi des vols des principaux ravageurs aériens permet de définir chaque année, pour chaque région, les périodes optimales d’intervention selon le mode d’action de protection choisie. La surveillance repose sur le suivi des stades des ravageurs.

Le suivi de la chrysalidation de la pyrale est indispensable pour anticiper la période de vol et de ponte des papillons. Ces informations sont utiles pour bien positionner les lâchers de trichogrammes. Pour suivre les vols de papillons, des pièges à phéromone sexuelle spécifique ou lumineux sont installés dans différents secteurs géographiques afin de les capturer et les dénombrer. Des courbes sont alors émises pour déterminer le pic des vols et définir la période optimale d’application des produits insecticides. Les conditions de de températures et d’hygrométrie conditionnent le développement du ravageur.

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