Articles et actus techniques

Ravageurs du maïs - Surveiller les larves de mouche en début de cycle

Trois mouches sont susceptibles de causer d'importants dégâts sur maïs en début de cycle : l'oscinie, la géomyze, et la mouche du semis. Elles pondent des œufs à proximité des plantules de maïs. En pénétrant dans la plante, les larves peuvent causer d’importants dégâts, et ce d’autant plus que la levée du maïs est lente. Aujourd'hui, il n'existe aucune solution insecticide contre ces mouches, sauf une dérogation spécifique sur géomyze.

Ravageurs du maïs : surveiller les mouches en début de cycle

L’oscinie fait « taller »

L’oscinie est un des parasites les plus fréquents du maïs. Rencontrée en toutes régions, cette mouche cause rarement des dégâts importants sur les cultures de maïs, sauf certaines années, où la conjonction des facteurs climatiques favorables au parasite et défavorables au développement du maïs peut entamer sérieusement le potentiel des cultures. Plus concrètement, le risque d’attaques graves d’oscinies est particulièrement élevé lorsqu’un épisode froid, ralentissant la croissance du maïs, se produit après une succession de jours chauds, favorables au développement des mouches.

Le maïs est exposé au risque d’attaque entre les stades 1 et 4 feuilles. Favoriser une croissance rapide des jeunes plantes permet de se prémunir des attaques d'oscinies. En effet, les oscinies pondent dans les gaines des jeunes feuilles de maïs, entre les stades 1 et 4 feuilles. Les larves issues des œufs s’insinuent entre les feuilles de maïs jusqu’au cœur de la plante et l'intoxiquent. Les symptômes ne sont pas toujours visibles aux stades jeunes des plantes. Ils se remarquent plus facilement au stade 6-7 feuilles. Les symptômes d’attaques d’oscinies sont assez bénins si les conditions climatiques redeviennent rapidement favorables à la croissance du maïs. Les dernières feuilles présentent des décolorations jaunes longitudinales, des traces d’alimentation parallèles à la nervure centrale, et certaines se déforment. En cas d’attaques plus marquées, les extrémités des feuilles du cornet s’accolent (symptôme « anse de panier »). Enfin, lorsque la pénétration de la larve est profonde, l’apex peut être bloqué dans son développement, ce qui provoque le tallage du maïs. Dans ce cas, les dégâts sont irréversibles et le potentiel de rendement est sérieusement entamé.

Larve d'oscinie Degats de larves d'oscinies
Larves d'oscinie d'aspect jaune clair (longueur : 4mm) Dégâts de larves d'oscinies : le maïs talle

La géomyze dessèche les plantules

Les attaques de géomyze sont globalement plus rares que les attaques d’oscinies, mais elles sont beaucoup plus graves. La période de sensibilité du maïs à ce ravageur s'étale de la levée au stade 4 feuilles. Les symptômes dus à la géomyze sont irréversibles, et les plantes touchées vont souvent disparaître. Les dégâts de géomyze sont essentiellement signalés dans l’Ouest de la France, mais la géomyze peut également être observée dans le Bassin Parisien, et exceptionnellement en Rhône-Alpes. Les secteurs à printemps froids avec un environnement bocagé sont les plus affectés.

L’adulte est une petite mouche presque entièrement noire de 3,5 mm de long. La femelle pond des œufs en mai-juin à la base des plantules de maïs. La larve, de couleur blanc laiteux s’introduit dans la plante entre le coléoptile et la première feuille, ce qui provoque le dessèchement de la feuille centrale, puis des autres feuilles. Mais le symptôme le plus caractéristique est l’épaississement du collet de la plantule, ce qui lui donne un aspect « plant de poireau ».

Geomyza adulte Degats de geomyza
Géomyze adulte (mouche noire) Dégâts de larves de géomyze : gonflement du collet du maïs

La mouche des semis se nourrit des réserves de la graine

La mouche des semis est un ravageur fréquent du maïs dans les situations froides, humides, où le maïs végète. La période de nuisibilité s’étend de la levée au stade 3-4 feuilles. Les dégâts sont plus prononcés dans les zones hydromorphes et peuvent être très importants si les conditions climatiques restent froides, empêchant la croissance et le développement du maïs. Dans les situations les plus graves, un ressemis s’impose car les plantules n’arrivent pas à devenir autonomes par rapport à la graine. Aucune solution curative n’existe sur le marché. Favoriser une croissance rapide des jeunes plants et éviter les stress abiotiques et pathogènes permet aussi de lutter préventivement contre ce ravageur.

Les dégâts de cette mouche sont causés par ses larves, les asticots blancs. Très attiré par les graines en germination et les jeunes plants, l’asticot y pénètre et creuse dans les cotylédons, les tigelles, les jeunes pousses. Conséquence : certains grains ne germent pas et les plantes touchées végètent, voire disparaissent si elles sont trop affaiblies. L’examen attentif de la graine montre la présence de larves se nourrissant des réserves du grain aux dépens de la plantule.

Mouche des semis au stade larvaire. Asticots blancs de 6 à 8 mm de long Degats des larves des mouches de semis : les asticots blancs
Mouche des semis au stade larvaire (asticots blancs de 6 à 8 mm de long) Dégâts des asticots blancs

D'autres ravageurs peuvent causer d'importants dégâts sur maïs en début de cycle, tels que les taupins, les scutigérelles, ou les vers gris.

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Mot de passe oublié

Un email vous sera envoyé pour réinitialiser votre mot de passe.