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Pilotage des interventions : comment ça marche un outil d’aide à la décision

Les OAD dits tactiques, outils majeurs de l’agriculture numérique, sont utilisés par les agriculteurs pour piloter leurs interventions en cours de campagne. Mais savez-vous de quoi ils sont constitués ? Jetons un œil sur ce qui se cache à l’intérieur.

Notation : deux personnes regardent une feuille de blé malade devant une femme qui enregistre des données avec une tablette numérique

Un OAD, c’est comme une voiture autonome : pour rouler, il lui faut un moteur (le modèle agronomique), du carburant (les données parcellaires) et un poste de pilotage (l’interface utilisateur). Libre ensuite à l’agriculteur de se laisser porter ou de modifier le cap au gré de son expertise. Voilà un tableau rapide des éléments constitutifs d’un OAD.

Plus précisément, un OAD tactique est un outil qui accompagne l’agriculteur dans sa prise de décision en lien avec une ou plusieurs actions à réaliser sur ses cultures (ex. : choix variétal, apport d’azote, irrigation, protection fongicide, etc.). Concrètement, il lui donne accès à des informations (niveau de risques, indicateurs sur l’état de santé des plantes, etc.) ou des préconisations (dates et/ou doses optimales d’intervention).

L’OAD se matérialise le plus souvent sous la forme d’une application ou d’un site internet accessible via un smartphone, une tablette ou un ordinateur. Il peut être intégré ou connecté à un outil de gestion parcellaire ou à une station météo.

Il est généralement composé d’une interface et d’un ou plusieurs modèles agronomiques. L’interface permet à l’agriculteur de saisir et visualiser les informations ainsi que d’accéder à différentes fonctionnalités de l’outil. Les modèles agronomiques sont le cœur de l’outil : grâce aux données parcellaires et climatiques, ils permettent d’établir des prévisions à court terme et de proposer des préconisations adaptées.

Les données agroclimatiques : le carburant d’un OAD

Pour fonctionner et délivrer une préconisation, un OAD a besoin qu’on lui fournisse en entrée un certain nombre de données :

  • Des données agronomiques sur la culture et son itinéraire technique (la variété, la date de semis, etc.).
  • Des données météorologiques, déjà intégrées dans l’OAD ou issues de stations météo connectées.
  • Eventuellement, des observations au champ réalisées par l’agriculteur (date d’observation d’un stade de développement) ou au moyen d’un capteur (satellite, drone, etc.).

Pour limiter le temps passé à saisir ces données d’entrée, bon nombre d’OAD sont maintenant directement connectés, voire intégrés, à des logiciels de gestion parcellaire. Ces logiciels sont des plateformes (internet ou mobiles) qui permettent à l’agriculteur d’y enregistrer ses pratiques et les résultats de son exploitation.

Le moteur d’un OAD, c’est le modèle agronomique

Un modèle agronomique, c’est quoi ? Concrètement, c’est un ensemble d’équations mathématiques, codées dans un langage informatique, qui permet de prédire un phénomène agronomique qui risque de se produire dans le futur, comme l’apparition d’une maladie ou encore l’entrée en stress d’une culture. On parle de modèle  « préditif ».

Associé à des règles de décision, il permet de préconiser une action préventive ou corrective au phénomène modélisé, ou, au contraire, d’identifier des situations où le risque n’est pas présent, et ainsi éviter une action inutile de la part de l’agriculteur (l’utilisation d’un intrant par exemple).

Une aide à la décision précieuse dans le pilotage de ses interventions

Aujourd’hui, les domaines d’application des OAD en agriculture sont larges. En grandes cultures, ils concernent principalement la gestion et le pilotage au quotidien des interventions sur les cultures : choix de variétés, calculs de risques, préconisation de doses d’intrants ou de fenêtres d’intervention optimales, suivi de stades ou de dates de récolte, etc.

Les bénéfices apportés à l’agriculteur sont multiples :

  • Sécurisation des décisions
  • Optimisation des intrants : réduction ou modulation des doses, optimisation des dates
  • Sécurisation du rendement et de la qualité des récoltes
  • Meilleure organisation des chantiers
  • Traçabilité ou respect de la réglementation

Mais derrière un OAD, il y a toujours l’humain

Même si l’OAD est un outil robuste, qui peut faire gagner du temps et de l’argent à l’agriculteur, cela reste une machine qui ne remplacera jamais le cerveau humain. L’agriculteur a en effet tout intérêt à rester maître de ses décisions en combinant les préconisations de son OAD avec d’autres sources d’informations (ses propres observations, son technicien ou conseiller agricole, etc.) et avec ses contraintes personnelles pour réaliser le choix le plus adapté à sa situation.

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