Maïs : un séchage des grains rapide permet d’entrevoir des récoltes précoces

2025 : Une année précoce

2025 se caractérise par un cumul de températures important depuis le semis, se rapprochant de la campagne 2020, avec presque 200 degrés jours d’avance par rapport à la médiane sur 20 ans (base 6-30°C). On note particulièrement deux canicules cet été, fin-juin/début juillet (juste avant la majorité des floraisons) et début août. Un retour des fortes températures autour du 19-20 septembre a permis de continuer l’avancée des stades des maïs.

En parallèle, la pluviométrie a été hétérogène sur le territoire. Courant juillet, pas ou peu de pluie mais des orages en août, hormis dans le Bocage Bourbonnais, secteur qui a le plus souffert du stress hydrique.

Une humidité du grain variable en fonction du contexte hydrique

Le premier élément à repérer sur les parcelles : la maturité physiologique du maïs (environ 32 % d’humidité du grain, visible au champ par l’observation du « point noir » sur les grains). A partir de ce stade, le remplissage est terminé (PMG – Poids de 1000 grains – maximal atteint) et les conditions climatiques vont permettre de baisser les humidités. Dans la région, cette maturité a été atteinte autour du 10-20 septembre en situations bien alimentées en eau, et tout début septembre sur les sites ayant souffert du stress hydrique. Ainsi, en fonction de la date d’arrivée de la maturité, on peut dégager plusieurs situations :

• Les maïs sans contrainte hydrique importante sont autour du stade 32 % d’humidité. Au regard des baisses de températures, le séchage climatique (post maturité physiologique) va être plus long que jusqu’à aujourd’hui.
• Les maïs ayant subi un stress hydrique important entre fin juin et août sont en dessous de 32 % d’humidité. Le climat chaud et sec de début septembre a permis une dessication rapide des grains.

A noter que jusqu’à 32 % d’humidité du grain, la reprise en eau est faible : le maïs poursuit sa dessication, même avec les pluies (plus ou moins vite selon la température).

Quelles précautions pour les récoltes ?

L’objectif est d’atteindre la maturité physiologique sur toutes les parcelles, ce qui cette année contrairement à l’an dernier, ne devrait pas poser soucis. Malgré tout, plus le stade progresse, plus il faudra une offre climatique importante pour perdre 1 % d’humidité.

Il faut prendre en compte d’autres critères pour déclencher la récolte :

• Etat sanitaire des tiges (notamment en coups de feu fusariens, favorisés cette année) et de potentielles verses en végétation. Les plantes à gros gabarit, à insertions d’épis hautes, dont les enracinements peuvent être réduits par les conditions délicates d’implantation, peuvent accentuer le risque de verse en cas de coup de vent. Prioriser la récolte sur ces parcelles, et globalement sur les parcelles avec une tenue de tige faible.
• Etat sanitaire des épis (notamment pour les parcelles ayant eu des attaques notables de foreurs). Il conviendra de prioriser la récolte des parcelles concernées pour éviter des quantités trop importantes de mycotoxines. La grille de risque (tableau 1) permet de situer le risque DON des parcelles.

Le risque « DON » varie de A (risque le plus faible) à E (risque critique pour lequel l’ancien seuil réglementaire – 1750 ug/kg est dépassé dans 31 % des situations) (Roucou et al 2022 & Perspectives Agricoles, septembre 2022).