Maïs : surveiller de près les vols des pyrales
Les premiers papillons de pyrales ont été capturés dans les maïs. Les dégâts des larves peuvent être très importants : il est donc nécessaire d’endiguer le risque au plus tôt en intervenant au bon moment. S’appuyer sur les réseaux surveillance permet de suivre au plus près les vols du ravageur et d’adapter les moyens de lutte selon la situation au champ.

Une larve qui peut occasionner des pertes de rendement
La pyrale passe l’hiver sous forme de larve en diapause, et ce n’est qu’au printemps qu’elle va se nymphoser avec une sortie des adultes sous forme de papillons. Ceux-ci vont chercher à pondre sur les feuilles de maïs. Après éclosion, les larves issues des œufs vont se déplacer sur les feuilles (stade baladeur) avant de forer les tiges de maïs pour y pénétrer.
Les pertes de rendement liées aux larves de pyrale peuvent avoir deux origines :
- Un affaiblissement physiologique des plantes provoquées par les galeries des larves dans les tiges, ce qui se traduit par une baisse du poids de 1000 grains (défaut de circulation de la sève).
- La verse des plants et des chutes d’épis avant récolte (tiges et pédoncule cassés).
La perte est évaluée en moyenne à 5 % du potentiel de rendement. Les larves causent des dégâts pendant la floraison, période pour laquelle tout stress est fortement préjudiciable.
Consultez la fiche accidents Pyrale du maïs.
Positionner la lutte par rapport au pic de vol
Pour être efficaces, les différents moyens de lutte nécessitent d’être bien positionnés par rapport au cycle des pyrales et/ou sésamies, en fonction de leurs modes d’action. Il n’existe pas de lutte curative après la pénétration de la larve dans la tige.
Tableau 1 : Positionnement optimal des différents moyens de lutte contre la pyrale

Figure 1 : Positionnement des différents moyens de lutte selon la dynamique de vol des pyrales

En cas de risque sésamies
Les trichogrammes ne sont pas efficaces contre la sésamie (le parasitisme est spécifique aux œufs de pyrale). La lutte insecticide doit alors être mise en œuvre. L’application doit être réalisée une semaine après 50 % du vol de sésamie. Cette date correspond au stade où les jeunes larves (dites « baladeuses ») colonisent les pieds voisins du pied porteur de la ponte. Il faut trouver le bon compromis pour toucher les pyrales et les sésamies.
Suivre les dynamiques de vol en consultant le BSV
Les réseaux de surveillance (pièges phéromones et/ou lumineux) sont importants pour suivre la dynamique des vols et positionner au mieux les interventions en cours de culture. Ils ne constituent toutefois pas un indicateur de risque, autrement dit, le nombre d’individus piégés n’est pas corrélé à l’abondance de population présente à proximité des parcelles. Des modèles de prévisions des vols sont aussi utilisés en complément.
Ces informations sont disponibles dans le Bulletin de Santé du Végétal.
Les premières captures de pyrales et sésamies ont lieu depuis la semaine dernière, notamment dans le Morbihan et l'Ille-et-Vilaine.
> La pyrale est une larve qui peut occasionner des dégâts en forant les tiges de maïs : perte de 5 % du potentiel en moyenne
> Bien positionner la lutte en fonction de la dynamique de vols :
- Trichogrammes : en début de vols (= dès les premières captures significatives).
- Insecticides : au pic de vols.
> Si sésamies : trouver le bon compromis pour positionner au mieux le traitement. Pas d’efficacité des trichogrammes sur sésamies.
> Suivre les dynamiques de vol en consultant le BSV Grandes Cultures Bretagne à premières captures dans le 56 et le 35.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.