Maïs grain 2025 : un bilan variable selon le secteur
Les maïs ont profité de températures élevées pendant toute la campagne 2025. Conséquences, des chantiers de récoltes déclenchés à des dates précoces, réalisés dans de bonnes conditions, comparativement à 2023 et 2024. Cependant, les rendements restent hétérogènes, en raison des accidents de début de cycle et d’une pluviométrie estivale très fluctuante d’un secteur à l’autre.
Des implantations challengées par les graminées et bioagresseurs
Les conditions chaudes et sèches à partir de mi-mars ont permis des semis précoces de maïs dans la région. D’après l’observatoire Céré’Obs, sur les régions Centre et Ile-de-France, plus de la moitié des surfaces de maïs grain ont été semées avant le 10 avril et plus de 90 % avant fin avril. Cependant, le manque d’eau après les semis a pu mettre en difficulté l’efficacité des désherbages de prélevée, et les températures excédentaires de début avril ont favorisé des levées rapides de graminées. De ce fait, la gestion du ray-grass, notamment, a pu poser problème dans les parcelles avec des populations résistantes aux sulfonylurées.
Figure 1 : Diagramme ombrothermique sur la station d’Orléans (45) – Campagne maïs 2025
Figure 2 : Sommes de températures base 6-30° pour un semis de maïs au 10 avril
Côté ravageurs, si les oiseaux ont été plutôt discret en 2025, ce sont des attaques importantes de ver gris qui ont marqué les semis, principalement sur le sud Centre (Berry, Touraine), causant des manques de pieds. Les conditions plus fraîches de mai ont engendré un ralentissement des stades, avec une période de sevrage un peu longue, ce qui a favorisé l’expression des dégâts.
Un été « inégalement stressant » pour les maïs
La suite de la campagne a été très chaude, notamment sur juin et début juillet. Les températures sont ensuite restées dans les moyennes jusqu’à septembre (+200 degrés-jours en base 6-30° sur Orléans). Elles ont ainsi favorisé une avancée rapide des stades, avec une floraison femelle arrivant avec dix jours d’avance par rapport aux normales (première dizaine de juillet). A partir de mi-juillet, des orages vont permettre de rétablir une situation hydrique qui devenait préoccupante sur les maïs. Cependant, si la Beauce a plutôt profité des pluies, le sud Centre - et particulièrement la Champagne berrichonne - cumulera peu de pluviométrie sur juillet. En conséquence, la fertilité épi décroche fortement en situation non irriguée, et particulièrement sur les zones moins arrosées (-25 % par rapport à l’historique). La période sèche s’est étendue en août, hormis sur quelques secteurs (Gâtinais, Beauce – localisé), permettant une compensation modérée sur le Poids de Mille Grains (PMG) des maïs pluviaux. Sur les maïs irrigués, les conditions ensoleillés de l’été et la possibilité de suivre les besoins des cultures a permis d’obtenir des fertilités légèrement supérieures aux moyennes, et des bons PMG (+7 %).
Figure 3 : Bilan de pluviométrie pendant l’été 2025 et conséquences sur les composantes de rendement
Des récoltes sèches et hétérogènes selon les systèmes et la pluie
Conséquence des conditions estivales, les rendements sont très contrastés sur la région, avec des maïs pluviaux très touchés par le stress hydrique, notamment en Berry-Touraine ; ils sont corrects à bons en remontant au Nord-Loire et en Beauce. Côté maïs irrigués, ils sont au rendez-vous, malgré des résultats un peu plus bas dans le Berry. Côté humidité, le scénario 2025 est bien différent de l’an passé, avec des bonnes conditions de séchage du grain conduisant à des récoltes sous les 25 % en moyenne, voir en dessous de 20 % dans le sud de la région.
Figure 4 : Dessication du grain dans le contexte 2025
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