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Maïs fourrage - Les étapes clés de la récolte

La récolte a pour objectif de conserver la qualité de la production avec un minimum de pertes. Pour réussir le chantier de récolte, chaque étape compte. Retour sur les paramètres qui méritent une attention particulière.

Maïs fourrager : récolter au bon stade pour optimiser la qualité

La réussite du chantier de récolte du maïs fourrage dépend d’une succession de décisions et de bonnes pratiques. Les évolutions climatiques, telles que les années précoces (2011) ou celles localement tardives (2012 et 2013), mettent en avant la nécessité de bien définir la date de récolte. De même, du fait de l’augmentation des débits de chantier, avec un matériel de récolte toujours plus performant et plus rapide, le tassement du fourrage au silo peut devenir un facteur limitant et ne doit pas être négligé.

Déterminer la période optimale de récolte

Le stade optimal de récolte se situe entre 32 et 35 % de matière sèche (MS) plante entière : le rendement est stabilisé, la teneur en amidon est voisine de 30-32 % de la matière sèche de la plante et, en conditions normales de végétation, la qualité des tiges et des feuilles n’est pas dégradée. Une récolte trop précoce limite le rendement, ainsi que la teneur en amidon, et entraîne des jus au silo. Une récolte tardive augmente le risque de mauvaise conservation, notamment par défaut de tassement.

La date de floraison (sortie des soies) est le premier indicateur de la précocité de la parcelle. L’observation des grains un mois après floraison permet d’anticiper la date de récolte. L’apparition de la lentille vitreuse à l’extrémité des grains des couronnes centrales de l’épi correspond au stade 23-27 % de MS. À ce stade, les besoins sont de 24 degrés jours pour gagner un point de MS. Une répartition dans le grain des trois amidons (laiteux, pâteux et vitreux) correspond au stade optimal de récolte, c’est-à-dire 31-34 % de MS selon l’état de l’appareil végétatif.

Maîtriser la finesse de hachage

Les gros morceaux (> 20 mm) sont indésirables car ils gênent le tassement du silo et provoquent des refus à l’auge entraînant une baisse de consommation des vaches. La présence de plus de 1 % de gros morceaux (soit le contenu d’un gobelet pour un seau de 10 litres) traduit un défaut de réglage ou d’entretien de l’ensileuse.

Les particules moyennes (de 10 à 20 mm) doivent représenter 10 % à l’auge. Limiter leur présence améliore le tassement, surtout si la teneur en MS du maïs dépasse 35 %, mais pénalise la rumination des vaches. Dans le cas des maïs qui ne se dessèchent pas facilement (récolte en octobre, dans les régions voisines de la Manche, par exemple), il est envisageable d’augmenter la longueur de coupe jusqu’à 15 à 20 % de particules moyennes, mais avec un risque de baisse d’ingestion. Par ailleurs, les dessileuses et mélangeuses peuvent réduire d’un tiers le nombre de particules moyennes.

La longueur des particules n’est pas le principal facteur de maîtrise de l’acidose. Il faut veiller, en premier lieu, à la composition de la ration : le taux d’amidon doit se situer entre 22 et 25 % de la MS de la ration et ne pas dépasser 28 % maximum pour des vaches laitières en première moitié de lactation (voir article « Ensilage de maïs riche en amidon : trouver le bon équilibre de la ration »).

D’autres paramètres ont également leur importance. La coupe des particules doit être franche et nette, ce qui nécessite l’affûtage régulier des couteaux de l’ensileuse. L’attaque des grains est à adapter à la maturité. L’amidon vitreux des grains des maïs à plus de 32 % de MS a besoin d’être fractionné pour que sa digestion soit optimisée : c’est le rôle des éclateurs de grains sur les machines.

Figure 1 : Composition d’un m3 d’ensilage, selon le taux de MS du maïs fourrage

Matière sèche : un fourrage plus sec contient plus d’air

Enfermer le moins d’air possible dans le silo

Le processus de fermentation aboutissant à la stabilisation du fourrage intervient en milieu anaérobie (en absence d’oxygène). Plus le maïs fourrage est récolté vert et humide, moins le silo tassé conserve de porosité et plus vite le peu d’oxygène retenu dans le silo est consommé par la respiration du végétal ou l’activité microbienne. À 30 % de MS, 1 kg de matière sèche enferme environ 1 litre d’air. En 3 ou 4 heures, l’oxygène du silo est consommé et le processus de fermentation démarre rapidement.

En revanche, un maïs fourrage plus sec (plus de 35 % de MS) est plus difficile à tasser. L’air enfermé dans le silo représente 2 à 4 litres par kg de matière sèche et beaucoup plus en haut du tas. Le processus de fermentation démarre alors plus lentement et, en présence d’oxygène, les levures et moisissures se multiplient. En condition hermétique leur activité est ralentie et cesse d’échauffer le silo. Mais, par la suite, cette activité reprend de plus belle au niveau du front d’attaque : c’est la principale cause de pertes de matière sèche lors de la conservation du maïs fourrage.

Le tassement se fait par couche successive de 20 cm maximum d’épaisseur. Si le silo est assez large, utiliser deux tracteurs tasseurs ou prévoir deux silos à remplir en même temps.

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