Lin fibre de printemps : se tenir prêt à contrôler l’oïdium et la septoriose
Les conditions plutôt sèches et douces depuis le début des semis jusqu’à fin avril et les conditions venteuses actuelles ne sont pour le moment pas propices au développement des maladies sur les lins de printemps. Cependant, quelques observations ont fait état de développement précoces d’oïdium sur certaines parcelles et les conditions actuellement stressantes pour la croissance des plantes pourraient faire exploser la maladie dans les jours à venir. A l’inverse, le risque de développement de la septoriose semble très limité, même si cela reste à surveiller, particulièrement dans les secteurs récemment touchés par les orages.

Attention à l’oïdium
Les conditions climatiques sont actuellement plutôt favorables au développement de l’oïdium. En effet, l’inoculum est bien présent dans les parcelles car plusieurs cas de contaminations précoces ont été rapportés, notamment dans les parcelles à proximité immédiate d’une parcelle de lin d’hiver pas suffisamment protégée. Il faudra donc rester très vigilant vis-à-vis de cette maladie dans les semaines à venir en cas de précipitations ou si les conditions stressantes à leur croissance persistent.
Une nuisibilité accrue en cas d’attaque précoce
Sur le lin, l’oïdium est la maladie la plus fréquente. Si la maladie s’exprime avant la floraison, elle peut entraîner une perte de rendement conséquente en fibres longues et une détérioration de leur qualité. Le niveau de développement du mycélium et le stade du lin au moment des premiers symptômes sont deux facteurs impactant le niveau de perte de rendement. Ainsi, une forte infestation sur des lins à des stades précoces risque d’engendrer des pertes importantes (figure

Comment évaluer le risque oïdium ?
Dans un premier temps, il est important de suivre les Bulletins de Santé du végétal (BSV), pour évaluer si l’année est à risque pour le développement de l’oïdium.
Dans un second temps, la reconnaissance de la maladie permet de bien caractériser le risque de développement d’oïdium dans les parcelles. L’oïdium se développe le plus souvent en fin de végétation. Mais en cas de forte pression maladie, il n’est pas rare de détecter les premiers symptômes autour des stades 10-15

Quels moyens de protection ?
En situation de risque important de développement de la maladie, il est recommandé d’appliquer en préventif des solutions de biocontrôle à base de soufre sur les lins. Cette application permettra de contenir voire d’éviter le développement de la maladie sur les plantes.
En curatif, il est recommandé de mettre en place une lutte directe en privilégiant dans un premier temps des produits de biocontrôle (tableau
Depuis début mars 2025, le Thiopron Rainfree est une spécialité de biocontrôle à base de soufre homologuée sur lin dans la lutte contre les maladies. Il s’agit de la seule spécialité homologuée à ce jour. D’autres sont toujours en attente d’une AMM.
Le choix de sa stratégie de lutte s’effectue en fonction du stade du lin, du niveau d’intensité de la maladie et des conditions de végétation. Le tableau

Dans la situation actuelle, étant donné la pression oïdium que nous considérons moyenne à forte, nous recommandons l’application d’un Thiopron Rainfree (2,5

Faible pression septoriose pour l’instant
Les conditions sèches depuis les semis semblent peu favorables au développement de la septoriose. Bien que les lins de printemps semblent moins susceptibles d’être attaqués par la septoriose que les lins d’hiver, nous recommandons également d’appliquer les principes de protection intégrée pour bien lutter contre cette maladie.
Dans le cadre du projet Interreg Trans-Pathoflax 2.0, ARVALIS est impliqué avec d’autres partenaires dans la recherche de moyens de lutte et dans la diffusion d’informations sur cette maladie.
Téléchargez la fiche septoriose du lin, issue du projet Trans-Pathoflax 2.0.
Quels leviers agronomiques de gestion ?
A l’heure actuelle, il n’existe pas de classement variétal officiel des variétés de lin pour leur résistance à la septoriose.
Les pratiques culturales représentent donc le principal levier dans la lutte préventive. Ainsi l’allongement des rotations permettrait de réduire le risque de développement de la septoriose. Ajoutés à cela les maîtrises de la densité de plantes (<
Comment évaluer le le risque septoriose ?
Dans un premier temps, il est important de suivre les Bulletins de Santé du Végétal (BSV), pour évaluer si l’année est à risque pour le développement de la septoriose.
La reconnaissance de la septoriose est primordiale pour évaluer le risque de développement de la maladie dans la parcelle. En général, les symptômes apparaissent en fin de cycle, mais en cas de conditions humides et de températures douces, des symptômes peuvent apparaître en cours d’élongation. Des taches brunes et circulaires apparaissent sur les feuilles basales. Les symptômes progressent ensuite du bas vers le haut des plantes. Les symptômes gagnent ensuite les tiges sur lesquelles des bandes alternées vertes et brunes se dessinent, donnant aux plantes malades un aspect zébré caractéristique. Une défoliation et un dessèchement des tiges marquent l’évolution de la maladie. Les tissus nécrosés présentent des pycnides (fructifications asexuées) noires qui contiennent les spores du champignon. Les sépales entourant les capsules brunissent (photos).

Quels moyens de lutte directe ?
Il est recommandé de mettre en place une lutte directe dès l’apparition des symptômes dans les parcelles.
En cas de pression faible à modérée, les préconisations de stratégies de biocontrôle contre l’oïdium sont applicables contre la septoriose (tableau
En cas de pression septoriose plus forte il est recommandé d’appliquer les stratégies fongicides du tableau

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