Articles et actus techniques

Les Rendez-vous du désherbage durable : gestion des adventices et désherbage, quels enjeux ?

Les adventices concurrencent les plantes cultivées et réduisent leur rendement. Elles peuvent aussi compliquer les opérations de récolte et dégrader la qualité des produits. Le désherbage, en complément de mesures préventives qui s’appuient sur l’agronomie, vise à préserver la propreté des parcelles sur le long terme.

Intérêt du désherbage pour gérer les adventices en Bretagne en 2016

Les adventices engendrent plusieurs types de nuisibilité

La nuisibilité directe est causée par la concurrence que les adventices exercent sur les cultures, vis-à-vis de l’espace, de la lumière, de l’eau, des éléments nutritifs. Cela se traduit par une perte de production, variable selon les cultures et la flore : de 5 à 20 q/ha sur blé, de 3 t à plus de 10 t MS/ha sur maïs, de 1 à 10 q/ha sur colza…


Les cultures de printemps sont les plus sensibles à la concurrence des adventices.

Les difficultés à la récolte (humidité, gêne mécanique) et la dégradation de la qualité du produit récolté (process de conditionnement des légumes, qualité sanitaire…) figurent également parmi les impacts directs des adventices.

  • • Plants de datura dans l’ensilage de maïs → alcaloïdes toxiques, risque pour les bovins
    • Graines de morelle dans une récolte de pois → difficulté de tri, risque de refus du lot
    • Pollen de l’ambroisie à feuille d’armoise → allergies graves

Certaines adventices peuvent héberger des parasites qui se propagent ensuite sur les cultures : ergot des céréales transmis par les graminées, virus de l’épinard transmis par le séneçon…

Un échec de désherbage coûte cher

La nuisibilité indirecte, c’est l’augmentation du stock semencier sur la parcelle. Cela peut être consécutif à un échec de désherbage (figure 1) ou à un apport extérieur (via les machines de récolte, les semences, la grenaison de couvert…).

Figure 1 : Evolution nombre d’adventice/m², suite à un échec de désherbage, essai de Rots (14)

• entre 5 et 10 000 graines par m², c’est le stock semencier moyen d’une parcelle cultivée
• 20 000 graines, c’est le potentiel de production d’un pied de matricaire
• 15 ans, c’est la longévité d’une graine de folle-avoine dans le sol

Préserver le « capital propreté » de ses parcelles

La nuisibilité potentielle des adventices est très différente d’une espèce à l’autre. Elle dépend aussi de la densité, des conditions de culture, de la date de désherbage… En définitive, quelle que soit l’espèce, tout enherbement non maîtrisé est pénalisant. Si quelques adventices peuvent être tolérées dans une culture, à moyen terme, cela entraîne toujours des difficultés dans la rotation.

Une bonne gestion des adventices sur le long terme, c’est à la fois :

  • Prévenir les apports extérieurs : nettoyage des machines de récolte ou de travail du sol, utilisation de semences propres, destruction des couverts avant grenaison…
  • Réduire le stock semencier : faux -semis dans l’interculture, implantation (cultures et couverts) sur sol propre.
  • Réussir son désherbage, chimique ou mécanique, en visant une efficacité maximale.
Information rédigée en partenariat avec Agrial-Végam, Cecab-Broons, CLAL St Yvi, Even Agri, Garun-Paysanne, Impaact, Le Gouessant, Négoce Ouest, Triskalia, CRA Bretagne

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Mot de passe oublié

Un email vous sera envoyé pour réinitialiser votre mot de passe.