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Pays de la Loire

En l’absence de prélevée : prévoir un herbicide au stade 1 F de la céréale, avec rattrapage

L’application d’herbicides racinaires est devenue incontournable à l’automne pour la lutter contre les vulpins et/ou ray-grass. Mieux vaut intervenir deux fois - idéalement en prélevée puis en postlevée précoce -, d’autant plus en cas de forte infestation. Cette année, les pluies de cette semaine ont empêché de nombreux traitements de prélevée, qui ont dû de fait être reportés. Voici quelques clés pour ajuster le positionnement des interventions.

Jeunes semis de blé, fin octobre 2025, en Pays de la Loire

La concurrence des mauvaises herbes s’exerce dès leur levée. Le cycle des graminées est proche de celui des céréales, ce qui en fait les adventices les plus nuisibles.

Le plus sécurisant est de désherber avant la levée de la culture, pour être certain de positionner correctement les produits d’action racinaire. La difficulté, cette année encore, est de pouvoir enchaîner le désherbage aussitôt le semis. Cela suppose souvent de pouvoir mener deux chantiers de front. Les semis ont été nombreux la semaine dernière et précipités par la perspective du retour de la pluie. De fait, les applications de désherbage n'ont pas pu toutes être réalisées dans la foulée avec la dégradation météo de cette semaine.

Dans ces situations, on se dirige donc vers un désherbage en postlevée. L’idéal sera alors de positionner l’intervention sur des stades très jeunes en visant 1 à 2 feuilles de la culture. Dans nos essais, l’efficacité d’une application de postlevée, même très précoce, est en moyenne en retrait de 15 % par rapport à une application de prélevée. Seules les situations de sol sec au semis voient un avantage à décaler le désherbage en termes d’efficacité. Beaucoup d’échecs sont dus à des applications sur adventices trop développées.

La douceur est encore au rendez-vous en ce début d’automne : les semis précoces ont levé très rapidement. La surveillance rapprochée s’impose du côté des pucerons et du salissement des parcelles.
Dans les parcelles à fort risque de ray-grass ou de vulpin, le deuxième désherbage est à positionner idéalement dès 1-2 feuilles après une prélevée.
Si la prélevée n’a pas pu être réalisée, intervenir dès 1 F de la céréale et viser un rattrapage quinze jours après sur blé, vingt jours après sur orge, dans de bonnes conditions météo.

Deux passages minimum

En l’absence de résistance, réaliser un premier passage à l’automne rattrapé en sortie hiver reste une stratégie envisageable.

Tableau 1 : Exemples de programmes sur blé tendre efficaces sur ray-grass ou vulpin non résistants aux produits foliaires - les solutions en rouge sont interdites sur sols drainés

Tableau 1 : Exemples de programmes sur blé tendre efficaces sur ray-grass ou vulpin non résistants aux produits foliaires - les solutions en rouge sont interdites sur sols drainés

Dans les parcelles les plus infestées, avec suspicion de résistance ou résistance avérée aux produits foliaires, il sera nécessaire de réintervenir à l’automne – deux à trois semaines après le premier désherbage, dans l’idéal en prélevée puis en postlevée très précoce.

Tableau 2 : Exemples de programmes blé tendre en deux passages à l’automne efficaces sur ray-grass ou vulpin - les produits en rouge sont interdits sur sols drainés

Tableau 2 : Exemples de programmes blé tendre en deux passages à l’automne efficaces sur ray-grass ou vulpin - les produits en rouge sont interdits sur sols drainés

Sur orge, désherber en deux passages à l’automne est plus risqué en termes de sélectivité. En cas de graminées résistantes, on optera pour une stratégie double automne, mais avec des doses réduites : par exemple, une prélevée à base de Défi 2,5 l ou chlortoluron 1500 g relayé par Fosburi 0,6 l, en veillant aux conditions d’application. Mais la meilleure solution serait de ne pas cultiver d’orge dans ces situations trop complexes à désherber.

Tolérer l’apparition de symptômes de phytotoxicité

Les applications aux stades jeunes de la céréale provoquent fréquemment des symptômes de phytotoxicité, jaunissement, tassement, légères pertes de pieds… Bien que spectaculaires, ces symptômes donnent rarement lieu à des pertes de rendement. L’accident est nettement moins préjudiciable qu’une phytotoxicité herbicide provoquée en sortie d’hiver car, à ce stade précoce, la céréale a une bonne capacité de récupération.

Il est malgré tout déconseillé d’intervenir :

  • si de fortes pluies sont annoncées juste après le traitement ;
  • si les semences sont mal enterrées (plus de 10 % de grains en surface) ;
  • ou encore sur céréales en mauvais état végétatif.

De même, on reportera l’intervention si de fortes amplitudes thermiques (amplitudes > 15°C) sont prévues. 

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