Désherbage du maïs : comment réussir ses rattrapages ?
Les semis de maïs sont quasi finalisés dans la région. Si le mois d’avril chaud a permis des implantations et des désherbages de prélevée en bonnes conditions, il est déjà temps de rattraper les parcelles les plus avancées. Le tir à vue est de mise mais sans oublier que certaines adventices n’en sont peut-être qu’au début de leur émergence (ex graminées estivales).

Avant toute chose : évaluer la situation
En premier lieu, il convient de bien repérer le stade du maïs
Parallèlement, il s’agit d’inventorier précisément la flore en présence
Enfin, il faut évaluer l’impact des interventions déjà réalisées sur la flore présente et à venir. Pour ce qui concerne les herbicides racinaires, une humectation minimale du profil est indispensable. Aujourd’hui, trois situations se distinguent dans la région
- Les semis précoces (<
- Les semis plus classiques (5-30
- Les semis tardifs (>
Adapter le programme de postlevée à l’année
Les dicotylédones classiques (chénopodes, morelles, amarantes et renouée persicaire) sont bien gérées par les tricétones seules ou associées aux sulfonylurées, même à des stades assez avancés. Il faut être beaucoup plus attentif sur dicotylédones difficiles, type renouée des oiseaux, renouée liseron ou mercuriale. Ces dernières sont peu ou mal contrôlées par les produits de prélevée, lèvent tôt, se développent très rapidement, et sont difficiles à détruire à des stades avancés. Dans les parcelles où ces espèces dominent la flore classique, il ne faut pas hésiter à intervenir avant 2
Sauf densité très faible, on aura souvent recours à deux applications pour gérer l’échelonnement des levées. On pourra se baser sur les propositions de le tableau
Concernant les graminées, des dérives d’efficacités peuvent être observées suite à des usages répétés de nicosulfuron (Pampa, Pantani, Elumis etc). Il est dès lors conseillé de passer sur des produits à base de tembotrione, foramsulfuron, rimsulfuron ou thiencarbazone (Laudis, Equip, Monsoon, Capreno) Bien que le foramsulfuron , le rimsulfuron et la thiencarbazone restent de la même famille que le nicosulfuron (groupe 2), des différences dans la métabolisation de la molécule peuvent apporter quelques points d’efficacités.
Pour en savoir plus, consultez le dépliant «
Les conditions actuelles se prêtent aux binages
Au vu des conditions sèches actuelles, un ou deux binages pourraient se révéler très efficaces pour le désherbage des dicotylédones, voire des graminées. En présence de vivaces, on évitera le passage d’outils mécaniques qui tendent à multiplier les organes de reproduction végétative.
Et en cas de vivaces ?
En cas de présence de vivaces, on préfèrera en général dissocier leur gestion de celles des annuelles, graminées et/ou dicotylédones, pour des raisons d’efficacité et de sélectivité. En effet, l’efficacité sur vivaces est conditionnée par des interventions sur des stades développés et, après 6
- En cas de dominance liserons
- Sur chardons, intervenir avec du clopyralid (Lontrel) sur jeunes chardons jusqu’à la dose AMM (bonne sélectivité), avec possibilité de le mélanger avec les autres produits de postlevée.
- Sur sorgho d’Alep, intervenir sur des repousses de +/-
Ne pas confondre liseron et renouée liseron
En effet, si le premier est une vivace et possède des réserves souterraines (rhizomes), la seconde est une annuelle qui doit être gérée tôt. La confusion peut conduire à des échecs liés au positionnement des produits mais également au choix des molécules puisque le dicamba s’avère peu efficace sur renouée.
Applications en postlevée : les risques à éviter
La pénétration des substances actives est favorisée en conditions poussantes le jour de l’application, mais l’efficacité et la sélectivité seront optimales si ces conditions sont également réunies au cours des journées qui encadrent l’application.
Le risque de phytotoxicité sur le maïs est augmenté si les conditions sont stressantes après l’application. Le tableau

Ce qu’il faut retenir pour réussir la postlevée
> Au-delà de 6
> Traiter des maïs en bon état, notamment avec des herbicides de type auxinique ou sulfonylurée,
> Le traitement doit impérativement s’effectuer alors que l’hygrométrie est élevée (au moins 65
> Éviter de traiter avec des auxiniques ou des sulfonylurées si la météo des jours qui suivent l’application prévoit des températures minimales inférieures à 10°C et des maximales supérieures à 25°C. L’attention doit être redoublée vis-à-vis des températures dans les sols noirs riches en matières organiques qui exacerbent les écarts de températures.
> Tous les produits n’ont pas les mêmes exigences vis-à-vis de la qualité de pulvérisation. Une certaine souplesse existe pour les systémiques qui peuvent s’utiliser à volume réduit et/ou avec une granulométrie plus importante pour limiter la dérive. Les produits de contact (bentazone, pyridate) requièrent en revanche une qualité de couverture de la cible plus importante. Préférer des volumes supérieurs à 100
> Éviter les mélanges tricétone + auxiniques + sulfonylurées. Les risques de phytotoxicités sont accrus.
> Limiter l’usage d’adjuvants aux cas particuliers recommandés par les fabricants.
Consulter toujours l’étiquette pour les conditions d’emploi spécifiques du produit et vérifier les possibilités de mélange
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