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Désherbage des céréales d'hiver : attention aux risques de phytotoxicité

Les risques de phytotoxicité sont forts sur les parcelles fortement touchées par le gel, ce qui implique des précautions supplémentaires sur le positionnement du traitement. Mais attention à ne pas négliger d’autres sources de phytotoxicité.

Mélanger des produits multifonctions accroît le risque phytotoxicité

Dans certaines régions, en particulier dans le Nord-Est de la France, des céréales d'hiver ayant fortement souffert du gel mais non détruits n'ont pas pu être encore désherbées. Il peut alors être tentant à la reprise de végétation de combiner des produits de différents usages en un seul passage pour gagner du temps. Cependant,  les mélanges de produits de différents usages (ex : désherbage + fongicide + substance de croissance) ne font pas toujours « bon ménage ». Ces mélanges ont des risques de phytotoxicité plus importants puisque la plante est soumise simultanément à l’action de plusieurs produits phytosanitaires.

De plus, en augmentant le nombre de produits, on multiplie aussi les chances d’antagonismes entre certains de ces produits, ou d’inefficacité d’un, voire de plusieurs des produits appliqués.

Une série de 4 essais ont été réalisés, testant des mélanges de trois usages différents, incluant 5 produits différents (deux herbicides, une huile, un régulateur de croissance et un fongicide) en comparaison à des programmes contenant les mêmes produits. Des notes de phytotoxicité supérieures sont observées pour l’ensemble des mélanges vis-à-vis de leur programme associé (graphique n°1). Or, la phytotoxicité observée en sortie d’hiver a beaucoup plus d'impact sur le rendement final que celle présente à l’automne.
 

Graphique 1 : Influence sur la phytotoxicité des mélanges vis-à-vis des programmes
le melange de regulateurs et d'herbicides peut engendrer des phenomenes de phytotoxicite

Effet corollaire : en mélangeant beaucoup de produits, le risque d’antagonisme est également bien plus élevé. En effet, chaque spécialité commerciale a une plage d’utilisation, entre autre vis-à-vis du pH. N’oublions pas que l’eau, à de très rares exceptions, n’a pas de pouvoir tampon. C’est donc le produit qui « imposera » son pH et ses caractéristiques à la bouillie. Ainsi, en mélangeant de nombreux produits, afin de répondre à un objectif de limitation du nombre de passages, le risque d’antagonisme est très élevé, en plus des risques de phytotoxicité, puisque chacun va apporter des modifications aux caractéristiques de la bouillie. Le graphique 2 est une illustration des mêmes mélanges étudiés, et leur impact sur la verse. Nous remarquons ainsi que certains mélanges impactent l’efficacité du régulateur, en « inhibant » son action. La prudence est donc de mise, dans les mélanges multifonctions.

Graphique 2 : impact des mélanges sur la verse en culture
Graph.2 : impact des mélanges sur la verse

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