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Sud-Ouest

Désherbage d’automne des céréales : viser les stades les plus précoces

Pour un désherbage efficace, il est devenu incontournable d’intervenir dès la prélevée, et à défaut, en postlevée précoce, si les conditions le permettent. Quels programmes herbicides choisir ?

Jeunes semis de blé mi- novembre 2025 dans le sud-ouest

Cette année, les conditions sont globalement favorables aux interventions de désherbage et notamment à la bonne valorisation de la prélevée ; hormis quelques cas spécifiques, pour celles réalisées trop précocement dans le sec, avant le 10-15 octobre ou celles positionnées juste avant les fortes pluies, avec un risque sur la sélectivité de position.

Les applications post précoces devront être effectuées dès que possible, d’autant plus en l’absence de prélevée. Sur certains secteurs, notamment l’est toulousain et le Tarn, le cumul de pluie tombé depuis le 8 novembre (60 à 80 mm) ne permet pas encore d’intervenir dans les parcelles. De plus, le vent d’autan complique les possibilités. Sur les secteurs où les premiers traitements de postlevée ont pu être réalises, de bonnes conditions étaient au rendez-vous. Quelques phénomènes courant de phytotoxicités peuvent être observés mais il y a très peu de risque d’impact sur le rendement. 

Quelques recommandations pour les dernières parcelles semées

  • Pour les parcelles semées n’ayant pas pu bénéficier du traitement en prélevée : réaliser l’application post précoce au plus tôt, dès le stade 1 feuille de la céréale. Ne pas attendre davantage car les graminées seront déjà trop développées et l’efficacité du passage sera insuffisante. En cas de forte pression graminées, il est possible d’envisager une double application à 1 feuille puis 3 feuilles.
  • Pour les parcelles à semer ou qui viennent d’être semées : viser la prélevée en priorité, si les conditions le permettent. Pour rappel, la prélevée permet de gagner en moyenne 15 points d’efficacité supplémentaires en comparaison d’une application en post précoce (1f).

Avec les conditions venteuses observées semaine dernière, les interventions ne pourront certainement se réaliser que selon les prévisions annoncées.

Tableau 1 : Propositions de programmes en situations de fortes infestations de ray-grass et dans le cas de résistances aux herbicides des groupes HRAC 1 et 2

Tableau 1 : Propositions de programmes en situations de fortes infestations de ray-grass et dans le cas de résistances aux herbicides des groupes HRAC 1 et 2

Tableau 2 : Propositions de programmes en situations de fortes infestations de vulpins et dans le cas de résistances aux herbicides des groupes HRAC 1 et 2

Tableau 2 : Propositions de programmes en situations de fortes infestations de vulpins et dans le cas de résistances aux herbicides des groupes HRAC 1 et 2

Quelques cas de graminées spécifiques

La folle avoine

photoOn retrouve principalement deux espèces de folle avoine dans les parcelles du Sud-Ouest : Avena ludoviciana et Avena fatua. La première lève principalement à l’automne et début d’hiver, tandis que la seconde peut lever jusqu’au milieu du printemps, la rendant plus délicate à désherber. La durée de vie de leurs graines est plutôt faible (taux annuel de décroissance TAD autour de 80 %) : par conséquent, l’introduction d’une culture de printemps dans la rotation pour casser le cycle de la graminée est un levier efficace. Les graines peuvent germer profondément jusqu’à 15-20 cm et sont donc peu sensibles à un travail du sol superficiel et/ou avec retournement peu profond (labour).

L’observation et la reconnaissance des adventices dès l’automne sont très importantes dans le cas de la folle avoine, car cela permet d’adapter au mieux le programme herbicide et gagner en efficacité. Deux cas de figures sont possibles :

  • Folle avoine observée dans la parcelle à l’automne/début d’hiver : ne pas attendre pas la sortie d’hiver pour traiter. Prévoir  d’intégrer du chlortoluron dans le programme (en prélevée ou post précoce sur parcelle non drainée). Cette matière active montre une très bonne efficacité. Le prosulfocarbe est également envisageable mais légèrement moins efficace.
  • Folle avoine levant à la sortie de l’hiver/début printemps : les solutions foliaires disponibles sont les Fop/Den ou sulfonylurées avec une meilleure efficacité des Fop/Den en situation de plantes sensibles aux herbicides. Les phénomènes de résistances frappent les deux groupes d’herbicides même si généralement plus marqués chez les Fop/Den. Attention également aux conditions d’application ; ne pas attendre que les adventices soient au tallage pour agir.

La vulpie queue de rat

photoLa vulpie (Vulpia myuros) se plaît généralement dans des parcelles au travail du sol simplifié, en non-labour et avec une rotation courte. La durée de vie de ses graines est assez faible, tout comme la folle-avoine (TAD 75-90 %) : l’introduction d’une culture de printemps pour casser le cycle de l’adventice sera donc efficace.

En revanche, les levées de vulpie sont un peu plus tardives généralement que les ray-grass et vulpin (début hiver /début de printemps) : le décalage de la date de semis ou l’utilisation précoce d’outils mécaniques ne montreront donc que peu d’efficacité. Concernant la lutte chimique, seules quelques les solutions d’automne montrent une bonne action ; par ordre décroissant d’efficacité : chlortoluron > flufénacet > prosulfocarbe. Pour finir, oublier les solutions de rattrapage car les antigraminées foliaires Fop/Den et les sulfonylurées sont inefficaces pour contrôler la vulpie. 

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