Céréales : raisonner le désherbage selon la situation de ses parcelles

Les cumuls de pluies extrêmes depuis la mi-octobre dans la région (jusqu’à près de 900 mm sur certaines zones) ont rendu difficiles les semis de céréales et les interventions de désherbage. Les situations sont très hétérogènes entre les implantations échelonnées et les parcelles ayant reçu un désherbage à l’automne ou non.

Pour les parcelles semées courant octobre à mi-novembre

Pour ces parcelles semées tôt, actuellement au stade plein tallage, et n’ayant pas pu recevoir de traitement herbicide à l’automne ou dont l’intervention d’automne n’a pas donné satisfaction, un désherbage (ou rattrapage) dit « de sortie d’hiver » et à prévoir le plus tôt possible.

Si les solutions herbicides ciblant les dicotylédones en sortie d’hiver sont assez nombreuses, celles contrôlant les graminées se limitent à deux modes d’actions, dits « foliaires » : les ALS (groupe HRAC 2) et les FOP/Den (groupe HRAC 1). En fonction des parcelles et de leur historique, les graminées présentes peuvent y être plus ou moins (voire pas du tout) sensibles. Ceci étant lié à des phénomènes de résistances.

Tableau 1 : Exemples de programmes de désherbage de sortie d’hiver sur ray-grass et vulpins

Si l’infestation est très forte sur la parcelle, les conséquences pour les années à venir sont nombreuses, et les solutions herbicides seront insuffisantes (il faudra intégrer d’autres leviers agronomiques).

Pour les situations semées plus tardivement (fin novembre, décembre, janvier…)

Le décalage de la date de semis en raison des conditions météo et un labour dans un grand nombre de situations ont réduit considérablement le salissement en graminées. Néanmoins, les températures douces de décembre voire de fin janvier peuvent favoriser des levées tardives, notamment de ray-grass.

L’application d’herbicides racinaires (prosulfocarbe, chlortoluron (CTU), flufénacet, DFF, …) est réglementairement et techniquement toujours possible pour des semis avant le 1^er février et pour des céréales n’ayant pas atteint le stade 3 feuilles.

Sur des adventices bien développées, on pourra envisager d’ajouter une sulfonylurée à ce programme racinaire.

Si le stade 3 feuilles de la culture est dépassé, la majorité des produits racinaires ne sont plus autorisés et perdent en efficacité : il faut basculer sur des produits foliaires de sortie d’hiver.